Inculpé, VDB s'indigne : ''Pourquoi cet acharnement ?''
- Publié le 26-01-2007 à 07h45
Frank Vandenbroucke affirme être victime de la presse mais a été inculpé pour des faits qu'il nie
BRUXELLES Revenu la veille au soir à Ploegsteert, chez ses parents, après avoir passé la fin d'après-midi et le début de soirée à la police fédérale et chez le juge d'instruction à Dinant, Frank Vandenbroucke a été réveillé hier matin à 8 h par son manager et ami Paul De Geyter qui lui apprenait qu'il faisait la une de quotidiens (La Dernière Heure-Les Sports et Het Laatste Nieuws) dans cette autre affaire de trafic de produits dopants où son nom est mêlé depuis quelques mois.
Une heure plus tard (à 9 h 14), Frank Vandenbroucke nous contactait pour s'offusquer du traitement qui, explique-t-il, lui est infligé.
"Merci beaucoup La Dernière Heu- re ! Félicitations à la presse écrite, encore une belle page... Vraiment, je ne comprends pas cet acharnement !"
C'est-à-dire ?
"Vous annoncez (NdlR : en fait, nos confrères néerlandophones) que j'ai passé la nuit en prison et que ma carrière est finie. J'ai été hier, après cinq mois, entendu comme témoin dans une affaire où trente personnes l'ont été avant moi. J'ai été confronté à Robijns (voir ci-dessous) et après cela, libéré. Je suis sorti à 20 h 36. À 21 h 30, j'étais ici... Comment peut-on raconter de tels mensonges, vous êtes complètement malades, vous vous en foutez."
Vous ne pouvez pas dire cela.
"Mais si. Vous croyez que c'est agréable d'être réveillé à l'aube par quelqu'un qui vous dit que vous êtes en première page des journaux ? Ça choque ! Depuis cinq mois, je vis en Italie, je n'ai pas de problèmes, je reviens dix jours en Belgique et après trois jours je suis dans les journaux car j'ai été chez Freddy Maertens et soigner mon genou. Puis ceci. Ça m'écoeure."
La justice doit bien vous reprocher quelque chose ?
"Non. On ne me reproche rien. J'étais simplement entendu comme témoin. Vous pouvez voir mon P.-V. d'audition."
C'est donc une bonne nouvelle.
"C'était une simple audition. J'y ai été de mon plein gré, pour des faits qui remontent à sept ans. J'ai connu ce Robijns en 1999 et depuis 2000, je ne l'ai plus jamais vu. En 1999, il était avec sa firme de compléments alimentaires Performance un des partenaires de l'équipe Cofidis. On a fait des photos pour des publicités, sans plus."
Pourquoi avoir attendu si longtemps ? "J'étais en Italie où je vis depuis le mois d'août. Je ne pensais pas que c'était important, je n'allais pas revenir spécialement pour cela." Mais mercredi soir, vous avez été confronté à Ferdy Robijns ?
"Oui. Il affirme des choses et je les nie. Il dit qu'il m'a donné en 1999 deux ampoules de testostérone, sans même se souvenir du nom du produit. Soi-disant pour soigner une atrophie musculaire. Vous vous rendez compte, en 1999, ma grande année, celle où j'ai gagné mes plus belles courses ? J'aurais manqué de force et de puissance... Un jour, tout se saura et j'espère que je pourrai vous regarder dans les yeux en vous disant, vous voyez, j'avais raison... "
Présomption d'innocence
À 9 h 17, pendant que nous avions cette conversation téléphonique, le parquet de Dinant faisait la déclaration suivante à l'Agence Belga : "À l'issue de son audition par les policiers, Franck Vandenbroucke a été entendu par le juge d'instruction dinantais Olivier Bontyes qui l'a inculpé. Il a été relâché vers 22 h..."
Dès la veille de son appel, le Hennuyer, qui, comme le prévoit la loi, avait dû signer le procès-verbal le mentionnant, savait bel et bien qu'il avait été inculpé par le juge d'instruction et qu'il n'était donc plus un simple témoin dans cette affaire où, rappelons-le, outre le fait qu'il nie, il bénéficie toujours de la présomption d'innocence.
© La Dernière Heure 2007