Alexis Vuillermoz : « Je commençais à douter »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Alexis Vuillermoz a remporté, ce dimanche, la Royal Bernard-Drôme Classic (1.1), courue sur 207,8 kilomètres autour de Livron (voir classement). Le coureur d'AG2R La Mondiale a débloqué le compteur de victoires de son équipe pour cette année 2019. Il revient au micro de DirectVelo sur son succès.

DirectVelo : Il s'agit de la première victoire d'AG2R La Mondiale cette saison...
Alexis Vuillermoz : C'est une belle satisfaction. Physiquement, on était présents, que ce soit avec Romain Bardet, Oliver Naesen ou d'autres coureurs de l'effectif, et ce depuis le début de la saison. On était dans le match, mais on n'arrivait pas à mettre la balle au fond, comme on dit. Cette victoire, c'est une bonne chose de faite. Je suis confiant sur le fait que mes collègues vont continuer à apporter de nombreuses autres victoires. 

Avant la dernière montée, la course était assez décousue...
C'était un peu le grand prix du coup de fusil, comme on dit parfois. C'était aléatoire. Je pense qu'il faut savoir perdre dans ces moments-là, il faut savoir se mettre en danger et ne pas vouloir courir sur tout. Pour espérer gagner, il faut faire des choix, quitte à perdre. On a joué avec ça. On aurait pu tout perdre, ça nous a souri aujourd'hui. Si ça se trouve, demain, on perdra à ce jeu-là. Pour gagner, il faut savoir prendre des risques. 

« JE N'AI PAS PERDU MES QUALITES INTRINSEQUES »

Comment as-tu géré le final ?
Arrivé au pied du dernier mur, je me suis dit que j'avais ma chance. Finalement, l'appétit vient en mangeant. Dans la bosse, les sensations étaient plutôt bonnes. Anthony Perez a imprimé un gros rythme dès le pied. Quand il s'est écarté, j'ai vraiment senti que j'avais la capacité d'accélérer. Et surtout, ce qui m'a fait plaisir, c'est de pouvoir en remettre à la bascule. D'habitude, je pêche à ce moment-là. Je sentais que c'était bien parti même s'il faut toujours rester prudent. J'ai fait une petite erreur de trajectoire dans la descente qui aurait pu me coûter cher. L'acide lactique est vite monté. Heureusement, il y avait de la pente, j'ai pu récupérer et aller jusqu'au bout.

Ce genre d'arrivée te correspond parfaitement...
J'ai prouvé que mes qualités intrinsèques dans les murs un peu raides ne sont pas perdues. Ca montre que je suis encore capable de le faire dans ce type d'arrivée. Je pense avoir progressé sur des efforts au seuil et dans l'endurance. Il ne faut pas perdre ses qualités premières. J'espère encore travailler ça et surtout gagner un peu de force en vue de Tirreno-Adriatico et du Tour d'Italie.

« JE COMMENCAIS A DOUTER DE POUVOIR GAGNER »

Est-ce un soulagement de gagner ?
Ca fait du bien, je n'avais pas gagné l'année passée. Je voulais prouver que je pouvais gagner, cette année, pour mon équipe AG2R La Mondiale. Personnellement, ça fait du bien au moral de retrouver le chemin de la gagne. Ce samedi à la Classic de l'Ardèche, on arrivait à Guilherand-Granges, la ville de naissance de ma compagne, ça aurait été parfait de gagner là, mais on ne va pas faire la fine bouche. J'ai mon frère qui habite dans la Drôme, ça reste quand même une belle satisfaction.

Tu n'avais plus gagné depuis le Tour du Limousin en 2017...
Je sortais d'une très belle année 2017 avec quatre victoires et un magnifique Tour de France auprès de Romain Bardet, qui a terminé sur le podium. J'étais acteur tous les jours auprès de lui. L'année passée, le classement général à Paris-Nice (8e, NDLR) a été une belle satisfaction. Derrière, la saison a été beaucoup plus contrastée avec beaucoup de chutes, beaucoup de remise en question et beaucoup de doutes. Il était important de retrouver le chemin de la victoire. Je commençais à douter de pouvoir gagner.

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