Mathias Le Turnier : « On attend, et on attend... »

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Meilleur jeune du Tour de la Provence l’an passé, Mathias Le Turnier ajoute un maillot à sa collection. Ce dimanche, le coureur de 23 ans est en effet monté sur le podium protocolaire final du Tour du Haut-Var, sur les hauteurs du Mont-Faron, pour s’y voir remettre un nouveau maillot blanc de meilleur jeune. 10e de l’épreuve, l’athlète de la Cofidis avait tenté son va-tout samedi, sur les hauteurs de Mons, avant de légèrement craquer sur les hauteurs de Toulon, ce dimanche, incapable de suivre le rythme très élevé de Thibaut Pinot et de Romain Bardet (voir classements). Alors qu’il semble prendre de plus en plus de place dans le collectif de la Cofidis, Mathias Le Turnier fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Tu termines 10e du Tour du Haut-Var et meilleur jeune de l’épreuve. Quel bilan tires-tu de ton week-end ?
Mathias Le Turnier : La forme s’améliore chaque semaine. J’étais mieux que le week-end dernier, alors on verra le week-end prochain sur la Drôme-Ardèche, mais je monte visiblement en puissance. La Drôme Classic me conviendra sans doute un peu moins bien, mais j’essaierai de jouer la gagne en Ardèche.

Tu avais été le premier à mettre le feu aux poudres le deuxième jour, en sortant du groupe de tête dans l’ascension finale…
J’ai tenté à deux-trois kilomètres de l’arrivée. Je voulais tester les favoris. Il y avait 200 kilomètres et au final, il ne s’est pas passé grand-chose. On attend, et on attend… J’ai un peu payé mon effort par la suite mais bon… Dans tous les cas, c’est un peu frustrant de passer autant de temps à frotter sur le vélo, à se battre pour se faire sa place, et tout ça pour être encore aussi nombreux au pied de la montée finale. Ca s’est joué sur deux kilomètres, c’est dommage.

Cet attentisme n’est pas nouveau...
Oui, bien sûr. Le niveau est homogène. Les grosses équipes ont de très bon coureurs et du coup, ils contrôlent, puis ça se joue à coup de secondes.

Tu as perdu toute chance de jouer un podium au classement général final lors de cette 2e étape !
J’étais là pour faire le meilleur résultat possible mais aussi pour travailler et me tester. C’est en faisant la course que l’on progresse. J’ai tenté et je n’ai pas à le regretter. Je n’avais plus les jambes pour m’accrocher après mon attaque, mais ça aurait pu marcher.

« IL Y A DES LIBERTÉS ET J’EN PROFITE »

Et dans le Mont Faron ?
Il y a eu un rythme assez élevé toute la journée, et une montée finale très rapide. J’étais un peu moins bien qu’hier (samedi). J’ai senti dès le pied que ça n’allait pas. J’ai craqué à un peu moins de quatre kilomètres du sommet. J’ai vu le maillot jaune (Giulio Ciccone, NDLR) qui n’était pas très loin devant moi… L’étape d’hier avait sûrement laissé pas mal de traces, avec 5h30 de course pratiquement. En février, ce n’est pas tous les jours que ça arrive. 

Sens-tu que tu es en train de prendre de l’épaisseur au sein du collectif de la Cofidis ?
J’avais déjà fait un bon mois de février l’an dernier, en terminant 6e du Tour de la Provence. Mais à ce moment-là, j’étais déjà au top de ma forme, trop tôt. J’étais ensuite tombé malade et au final, je n’ai jamais retrouvé le même niveau. Cette fois, je sens que j’ai quasi le même niveau que l’année dernière à la même époque, sauf que je continue de m’améliorer de week-end en week-end. J’espère que ça continuera.

Etais-tu leader de l’équipe sur les routes varoises ? 
Sur le Tour du Haut-Var, il n’y avait pas de leader et on avait tous notre carte à jouer (Nicolas Edet termine 5e du général, NDLR). C’est bien pour moi. Sur d’autres courses, il y aura des rôles prédéfinis avant même le départ et là, je jouerai mon rôle. Mais c’est vrai que le début de saison est agréable pour ça : il y a des libertés et j’en profite pour aller faire des résultats.

As-tu ciblé, avec ton entraîneur et le staff, des axes de travail en particulier pour franchir un palier supplémentaire dans les prochains mois ?
Avant de passer professionnel, je n’en faisais pas beaucoup en terme d’entraînements, comme pour les à-côtés. Je continue de progresser tous les ans dans plusieurs domaines. Je vais continuer de travailler comme ça, de façon assez générale, sans cibler de choses à améliorer en particulier. Une fois que je commencerai à stagner, je ferai le point pour voir où sont mes réelles qualités. Mais pour l’instant, je progresse partout. C’est d’ailleurs pour ça que je continue d’être aligné sur tous les types de courses, pour voir ce que je peux y faire à chaque fois.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Mathias LE TURNIER