Julien El Farès : « Je n’ai plus de temps à perdre »

Crédit photo William Cannarella

Crédit photo William Cannarella

Julien EL Farès se rappelle aux bons souvenirs du Tour du Haut-Var. 3e de l’épreuve en 2010, 2e en 2012 dans des conditions climatiques extrêmes, le sociétaire du Team Delko Marseille Provence a pris la 2e place de la 1ère étape de l’édition 2019, ce vendredi à Mandelieu-la-Napoul, seulement devancé par le Belge Sep Vanmarcke (voir classement). Le Manosquin revient sur sa journée auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Tu n’es pas passé loin d’un grand succès !
Julien El Farès : J’ai eu un peu de chance dans le final. J’ai suivi la roue d’un collègue de Sep Vanmarcke, qui l’emmenait au sprint (Hugh Carthy, NDLR). J’ai entamé le dernier virage sur la gauche. Je me suis retrouvé en première position. J’étais découvert un petit peu trop tôt, alors j’ai levé le pied. Puis j’ai senti que Thibaut Pinot commençait à lancer le sprint de loin. J’ai décidé de prendre son aspiration et j’ai eu le temps de réoxygéner de mon effort pour disputer le sprint dans de très bonnes dispositions. Je n’ai pas de regrets. 2e, ça me convient largement. Le coureur qui gagne était bien plus rapide que moi. En plus, avec ce final-là, le plus important était de rester sur le vélo car c’était dangereux.

Tu avais pourtant perdu les roues, dans la descente…
J’avais pris quelques petites cassures après le GPM, dans les petits vallons qui suivaient le sommet. Dans la descente, on était beaucoup à rester sur les freins. Rien que dans la montée, j’ai patiné de la roue arrière… J’ai vu que c’était vraiment dangereux mais j’ai quand même fait une bonne descente. Je suis revenu sur Romain Bardet, qui était tombé, et on a fait la jonction ensemble, à trois kilomètres de l’arrivée.

Tu sembles en très bonne condition en ce début de saison ?
Normalement, je ne suis pas très bien sur la 1ère étape. J’espère que ça ira encore mieux demain (samedi). J’ai fait de gros sacrifices cet hiver et c’est bien de voir que ça paie de suite.

« LA VIE NE S’ARRÊTE PAS AU VÉLO »

Imagines-tu pouvoir suivre les meilleurs sur la 2e étape ?
Ca devrait vraiment se jouer à la pédale. Si je veux jouer une place au général, il faudra vraiment être bien. Mais pourquoi ne pas tenter un coup de loin, quitte à tout perdre ? Il va falloir en parler avec l’équipe et voir ce que l’on peut faire.

Tu faisais à l’instant références à certains sacrifices de l’hiver. C’est-à-dire ?
Je me suis remis en question. Je vais avoir 34 ans cette année, ça commence à être dur. Au niveau de l’hygiène de vie ou de l’alimentation, j’ai fait le job au maximum. je pèse trois-quatre kilos de moins que l’année dernière et forcément, ça se ressent. Cette année, je fais vraiment le métier et ça paie.

Tu dois encore continuer longtemps ?
Je commence à être assez vieux et le but, pour moi, c’est avant tout de prendre du plaisir. Si je souffre trop et que je ne suis plus compétitif, il sera temps d’arrêter. La vie ne s’arrête pas au vélo. Mais si tout se passe bien avec mon équipe et que je continue de prendre du plaisir, il n’y aura pas de raison que je ne continue pas encore en 2020. Mais je n’y pense pas pour l’instant. Les années passent très vite. Je n’ai plus de temps à perdre et le compte à rebours est lancé. Alors il faut tout donner maintenant pour ne plus avoir de regrets à la fin de ma carrière.

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