Bonjour Gladys, comment se passe ta sortie  hivernale ?

– Ma sortie hivernale se passe plutôt bien. J’ai changé pas mal de choses pour préparer au mieux la saison 2019. J’ai hâte de voir si ça va porter ses fruits.

De quelle manière as-tu gardé la forme cet hiver, quelles sont les disciplines que tu as pratiquées, avec quels types d’entraînements ?

– J’ai fait un peu de course à pied, gainage… J’ai repris le vélo à la fin novembre.
D’abord le travail de fond pour ensuite commencer à travailler les intensités tranquillement.

Gladys Verhulst-1© Gladys Verhulst
Ça n’a pas été compliqué de garder la forme durant cette période, entre froid et repas chargés ?

– Ça va, on est bien obligé de passer par là. J’ai essayé de faire attention même pendant les fêtes mais j’avoue que parfois c’est compliqué (ahah).  Après pour le froid, en Normandie on n’est pas gâté pour avoir de la chaleur … C’est pour cela que je suis descendu dans le sud pour faire un bon bloc sous le soleil Niçois.

L’année dernière, tu as remporté le Championnat de France dans la catégorie Espoirs en terminant derrière Aude Biannic. Une victoire de prestige ?

– Oui je crois que je m’en reparlerai toute ma vie. C’était tellement un moment magique. Devant ma famille, mes amis… C’était vraiment riche en émotion.

De la même manière, tu as signé quelques beaux résultats en 2018. La saison était vraiment réussie ?

– Oui dans l’ensemble je pense que j’ai réussi cette saison 2018. Je l’ai terminée sur une bonne note notamment avec le GP d’Isbergues. Il faut maintenant confirmer en 2019. Je suis motivée à bien faire.

Tu as également signé ton transfert avec l’équipe Charente-Maritime Women Cycling. Comment cela s’est organisé ?

– Après le championnat de France j’étais stagiaire dans cette équipe pour aller faire des courses UCI à l’étranger. J’ai beaucoup aimé comment elle fonctionnait. Du coup, quand Jean Christophe m’a proposé d’intégrer l’équipe pour 2019, je n’ai pas hésité. C’est une opportunité de voir autre chose que le niveau national, je pense que cela va me permettre de passer un nouveau cap.

Gladys Verhulst titrée à Mantes-le-JolieGladys Verhulst titrée à Mantes-la Jolie | © Victorien Floury
On sait aussi que l’équipe sera en UCI pour la saison 2019. C’est une bonne chose ? Il y a beaucoup à apprendre ?

– Oh oui c’est une très bonne nouvelle qu’elle soit UCI. Nous allons pouvoir courir contre les meilleures mondiales. Certes, parfois nous allons nous prendre peut-être des « claques » mais nous allons progresser. C’est une très bonne chose.

Quels seront tes objectifs ?

– Mon objectif principal sera l’apprentissage. Je veux apprendre, d’ailleurs j’ai besoin d’apprendre. J’aimerais rejoindre l’équipe de France espoir.  Puis évidemment, j’ai en point de mire les différents championnats…

Vous avez également une belle équipe avec des filles qui marchent bien. Quelles sont les courses qui seront au programme ?

– En effet, je pense que nous sommes une équipe assez complète avec des caractéristiques différentes. Et nous sommes toutes assez jeunes. Vu, que c’est la première année que nous sommes UCI, nous aimerions faire un bon championnat de France au mois de Juin.

C’est aussi et surtout grâce à des structures comme celles-ci que le cyclisme féminin peut évoluer de la meilleure des manières ?

– C’est clair… Si des équipes comme la nôtre se créent, le cyclisme féminin ne pourra qu’évoluer.

D’ailleurs, as-tu déjà eu l’occasion de rencontrer les filles de l’équipe en stage ou autre ? Quelle est l’ambiance ?

– Oui, nous avions eu déjà 2 stages. Il y a une bonne ambiance entre nous, on s’entend toute bien. Je suis actuellement en Stage en Espagne avec l’équipe.

La Charente Maritime Women Cycling en courseLa Charente Maritime Women Cycling en course | © Charente Maritime Women Cycling
Que penses-tu du statut du cyclisme féminin aujourd’hui ?

– Je pense qu’il est en progression. Je pense par exemple à la structure « Sunweb » qui a une structure homme et femme. Les filles sont sur le même piédestal que les garçons. C’est une réelle reconnaissance pour nous les filles.

Avec ton titre tricolore, qu’est-ce qui a changé ?

– Quelques petites choses comme la sollicitation par exemple. Je n’étais pas trop habitué aux interviews par exemple (ahah).

On sait que le cyclisme féminin est moins connu que le masculin bien qu’il se développe. Malgré cela, tu ressens quand même des sollicitations tant médiatiques que de la part de fans ?

– Totalement, j’ai vraiment pu remarquer qu’il a de nombreux fans du cyclisme féminin qui m’ont beaucoup sollicité avec ce titre au mois de Juin.

Aujourd’hui, es-tu satisfaite d’avoir pu franchir ces divers paliers ?

– Oui je suis contente. Et comme je l’ai dit précédemment, il m’en reste beaucoup à apprendre. Je n’ai que 22 ans, je suis encore jeune…

Dans les années futures, quelles sont tes ambitions ?

– Mes ambitions sont de progresser encore et encore et du coup de passer professionnelle. L’avenir nous le dira…

Enfin, on a appris très récemment que Christian Prudhomme n’est pas favorable à un TDF Féminin. Qu’en penses-tu ?

– Oui, c’est regrettable c’est un frein dans l’évolution du cyclisme féminin.  Mais je pense sincèrement que ça viendra.

La victoire de Gladys Verhulst aux Championnats de FranceLa victoire de Gladys Verhulst aux Championnats de France | © Victorien Floury

Tu as couru la Vuelta a Comunitat Valenciana, comment s’est déroulé ta course ?

– La course était vraiment hyper rapide. Elle s’est terminée au sprint. C’était vraiment trop cool de reprendre sur ce genre de course.

22ème, le résultat final est plutôt bien pour le début de la saison ?

– Oui, c’est une place satisfaisante. C’était assez plat. J’ai hâte de voir mon niveau maintenant quand la route s’élèvera.

Ensuite, va arriver la Setmana Ciclista Valenciana. On le voit, la moitié du peloton sera composé d’équipes telles que Canyon Sram, CCC Liv ou sunweb et l’autre partie de plus petites formations. Il n’y a pas un trop grand fossé entre ces deux rangs de formations ?

– Certes, il y a un fossé mais après je pense que c’est avec ce genre d’équipe que l’on va progresser.

De fait, il n’est pas trop compliqué de pouvoir rivaliser face à des formations plus « conséquentes » ?

– Oui et non. Tout dépend de l’état de fraîcheur que les équipes auront. Il y a aura un gros niveau mais on est là aussi pour essayer de tenir un maximum ce genre d’équipes. On verra bien comment ça se passera. A la fin de cette semaine de Valence, nous serons où nous situer dans ce très gros niveau. Puis nous serons quels points travailler à l’entraînement.

Victorien Floury