Pierre-Luc Périchon : « C’est à quitte ou double »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Pierre-Luc Périchon s’est lancé un nouveau défi. A 32 ans, celui qui avait passé les six dernières années pour le compte de l’équipe Fortuneo-Samsic, a décidé de rejoindre une autre Continental Pro française, Cofidis, à l’intersaison. L’occasion d’avoir encore plus de responsabilités, et de se faire plaisir dans un rôle de capitaine de route. DirectVelo fait le point avec Pierre-Luc Périchon à l’occasion du Tour de la Provence.

DirectVelo : C’est une saison particulière pour toi, avec ce changement d’équipe. Dans quel état d’esprit abordes-tu cette année 2019 ?
Pierre-Luc Périchon : Je l’aborde avec ambition et motivation. Repartir sur un nouveau projet, avec une nouvelle équipe, c’est toujours intéressant. Ca permet de remettre choses à plat, et de sortir de sa routine, de sa zone de confort. Au bout de sept années chez les pros, je découvre ce qui se fait ailleurs. Ca doit aussi être une façon de progresser. 

« CÉDRIC (VASSEUR) M‘A CONVAINCU »

Envisageais-tu déjà de changer d’air depuis quelques temps, ou c’est simplement cette opportunité qui t’a poussé à changer ?
C’était une question d’opportunité. Je me suis également rendu compte que je ne figurais pas dans les petits papiers de l’équipe Fortuneo. En tout cas, pas comme je l’imaginais. Je pensais être un pilier de l’équipe et finalement, le fait de ne pas faire le Tour de France m‘a fait réaliser que ce n’était pas forcément le cas. J’ai compris que rien n’était acquis.

C’est donc ta non-sélection pour le dernier Tour de France qui t’a poussé à changer d’équipe ?
Ca fait partie des raisons, mais ce n’était pas la seule. C’est aussi Cédric (Vasseur) qui m’a convaincu, lorsqu’il m’a appelé et qu’il m‘a parlé du projet de la Cofidis. Ce projet me convenait et me correspondait. J'espère faire encore quelques années chez les pros et pour les quatre-cinq saisons qu’il me reste éventuellement à faire, ça aurait été dommage de les faire en tant que fonctionnaire du vélo, dans une équipe que je connaissais déjà par coeur.  C’est à quitte ou double, mais je pense que c’est une bonne idée.

« METTRE LES JEUNES EN CONFIANCE »

Tu citais à l’instant un échange avec Cédric Vasseur, le manager de la formation Cofidis. Que va-t-il attendre de toi ?
J’aurai surtout un rôle de capitaine de route. Je pense avoir une connaissance du calendrier français assez intéressante maintenant. Je connais les profils, les stratégies de course… Sur un programme continental, je devrais pouvoir aider les jeunes de l’équipe. On attendra aussi de moi d'être dynamique. Il faudra que j'accompagne les coups en fin de course. Je sais qu’ils ont des trains très solides pour les sprinteurs, mais ce sont des trains qui ont aussi parfois été mis à mal par des mouvements de fin de course, justement. On m’a donc demandé de jouer ce rôle-là, pour faire en sorte que le train ne se désorganise pas trop dans ces situations-là, lorsque des équipes tentent d’éviter le sprint massif. Sur une course comme le Tour de La Provence, où nous n’avons pas vraiment de leader désigné, nous sommes plusieurs à pouvoir jouer notre carte. Enfin, mon rôle sera également de mettre les jeunes en confiance, de les mettre à l’aise, pour qu’ils soient le plus performants possible.

Tu as fait référence à ta non-sélection pour le dernier Tour de France. As-tu eu des demandes ou des garanties particulières auprès de Cédric Vasseur, lorsque tu t’es engagé avec la Cofidis ?
Pas du tout. Pour revenir au Tour de France, je ne suis pas axé sur cette course. L’an passé, le problème, c’était que l’on m’avait dit que je ferai le Tour, et je m’étais préparé pour ça. J’avais notamment fait un stage en altitude, personnel. Je m’étais beaucoup investi. Psychologiquement, ça m'avait touché de ne pas le faire, dans ce contexte-là. J’ai envie de faire le Tour, à choisir. Mais j’ai clairement dit à Cédric que si je ne le faisais pas, ce n’est pas un drame. Tant que l’on ne me demande pas de me  préparer tout le mois de mai pour me laisser sur le carreau une semaine avant le Tour. La seule chose qui compte, c’est de pouvoir anticiper, pour me préparer. C’est comme ça que l’on peut être performant.

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