Thomas Vaubourzeix : « De nouveau coureur à 100% »

Crédit photo Laurent Sanson

Crédit photo Laurent Sanson

Manager et coureur de l'équipe Continental mongole Project Nice Côte d'Azur, président du Team Sprinters Tropéziens et gérant d'un snack à la Croix-Valmer, Thomas Vaubourzeix a multiplié les casquettes au cours de l'année 2018. Cette saison, le Varois a rejoint la formation Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole. Le coureur de 29 ans revient pour DirectVelo sur sa dernière année qui n'a pas été des plus simples et évoque la saison 2019.

DirectVelo : Comment se sont noués les contacts avec Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole ?
Thomas Vaubourzeix : Initialement, je m'étais engagé avec l'équipe Sovac-Natura4ever (devenu Team Sovac, NDLR). Le sponsor Natura4Ever s'est retiré et s'est associé à Roubaix-Lille Métropole (lire ici). Grâce à l'ancien manager de Sovac, Geoffrey Coupé, j'ai été dans le deal pour intégrer la formation. Le malheur des uns a fait mon bonheur pour une fois.

« NEUF COMME UN NÉO-PRO »

Considères-tu cette opportunité comme une seconde chance ?
C'est un peu ça, je suis dans le même étape d'esprit qu'un néo-pro. Je veux faire du mieux que je peux, je veux prendre du plaisir au maximum. Cela me permet de finir sur une bonne note et ne pas terminer sur une certaine amertume ces dernières années. Bien sûr, j'espère continuer le plus longtemps possible, mais je ne fais pas de projection, je sais que ça peut aller vite dans un sens comme dans l'autre. Je suis lucide de mes capacités.

Tu n'avais pas couru depuis le Tour de Bihor-Bellotto en Roumanie au début du mois de juin...
La reprise a en effet été assez difficile au Grand Prix La Marseillaise. J'ai été distancé avant le col de la Gineste. J'ai recommencé à m'entraîner sérieusement à partir de la mi-octobre et encore plus quand j'ai su que j'allais rejoindre Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole. Je ne m'étais pas vraiment entraîné ces deux dernières années. Je suis comme neuf, je ne m'affole pas, tout ne se récupère pas en trois mois. Je fais les choses étape après étape.

« UNE ANNÉE 2018 PARTICULIÈRE »

Comment s'est déroulée ton expérience de manager-coureur au sein de Project Nice Côte d'Azur ? (lire ici)
Ce fut une année particulière. Un sponsor n'a pas respecté ses engagements avec nous. On a fait comme on a pu pour faire un programme correct jusqu'au mois de juin. Le sponsor devait s'occuper des billets d'avion et des visas des coureurs mongols, mais ils ne sont pas venus. Du coup, j'ai repris du service pour aller courir fin mars en Algérie. J'ai aussi couru en Albanie et donc en Roumanie. Je ne me suis pas rendu à la Route d'Occitanie et au Championnat de France car je sentais que je n'avais pas le niveau.

Au final, l'équipe a cessé d'exister en juillet...
Oui, ils ont disputé une dernière course en juillet au Portugal. Les coureurs mongols ne sont finalement jamais venus. Leur problème de visa a été réglé avant la Route d'Occitanie mais nous n'avions pas l'argent pour continuer. Forcément, quand un mécène ne vous donne que 20000 euros au lieu des 200000 promis... Il y a eu beaucoup de perte de temps et de blabla avec des beaux parleurs. Malgré tout, ça restera une super expérience humaineme et ça permet de se rendre compte que le travail du staff est difficile. Le projet partait bien, mais c'est comme ça, qui ne tente rien n'a rien.

« COMME SI J'AVAIS TOUJOURS ÉTÉ LÀ »

En parallèle, tu as ouvert un snack en 2017...
Je suis en effet gérant d'un snack à la Croix-Valmer. Il s'agit d'un travail saisonnier de mai à mi-octobre. C'est très intense, c'est aussi pourquoi j'ai mis l'entraînement de côté ces deux dernières années car c'était ma priorité. Pour cette année, j'ai l'opportunité de faire tourner autrement. Je pourrai ainsi de nouveau me consacrer à 100% au vélo. Je me suis également retiré de la présidence et du bureau du Team Sprinters Tropéziens. Ce snack reste ma roue de secours, je n'ai pas besoin du vélo pour vivre.

Et te voilà donc chez Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole...
J'ai rencontré mes nouveaux coéquipiers à Calpe (Espagne) lors du stage le mois dernier. J'ai l'impression d'avoir toujours été là. Nous sommes en petit comité, nous ne sommes que trois nouveaux coureurs. Dans l'effectif, je connais très bien Julien Antomarchi avec qui j'ai passé quatre années à La Pomme Marseille. Humainement, il s'agit d'un mec super sympa, c'est comme si on ne s'était jamais quittés. Je connais bien aussi Franck Vermeulen et Michel Dernies dans le staff, ce qui simplifie les choses.
 
« PERFORMER DE JUIN À AOÛT »
 
Qu'attend l'équipe de toi ?
Ils m'ont donné une ligne de mire. Ils me laissent le temps de retrouver toutes mes capacités et de courir comme je l'ai toujours fait avant. Je leur ai dit que j'espérais performer de juin à août qui est habituellement ma bonne période. Des courses peuvent me convenir comme les Boucles de la Mayenne ou le Tour du Limousin pour les puncheurs-baroudeurs. Je n'oublie pas aussi la Ronde de l'Oise, la Route d'Occitanie et le Tour de Belgique auquel l'équipe a candidaté. Nous avons quand même un programme assez étoffé.
 
Justement, quelles courses vas-tu disputer ces prochaines semaines ?
Ce jeudi, je serai au départ de l'Etoile de Bessèges. Pour nos partenaires, ce sera important d'être devant car il n'y a pas beaucoup de courses où la télévision est présente. J'aurai donc l'opportunité de montrer à tout le monde ce que je sais faire, même si le plus important reste de se remettre en jambes et de retrouver le meilleur niveau. Par la suite, je me rendrai au Tour Haut-Var, au GP Samyn et sur les manches de Coupe de France avec le GP de Denain, Cholet-Pays de la Loire et la Route Adélie.

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