CYCLO-CROSS / CHAMPIONNAT DE FRANCE ELITES Clément Venturini : " Ce n'est que du plaisir, je n'ai aucune pression "

Le Rhodanien de l'équipe Ag2r La Mondiale, champion de France en 2017 à Lanarvily, a décidé il y a une dizaine de jours de participer au championnat de France dans sa discipline de cœur qui l'a révélé. A Besançon, sur les terres de Francis Mourey, là où il avait vécu une course dantesque en 2016.
Norbert BONNET - 13 janv. 2019 à 08:00 - Temps de lecture :
Clément Venturini revient sur sa discipline de prédilection où il était resté sur une immense déception il y a un an à Quelneuc dans le Morbihan (Photo PQR-Ouest-France-MAXPPP).
Clément Venturini revient sur sa discipline de prédilection où il était resté sur une immense déception il y a un an à Quelneuc dans le Morbihan (Photo PQR-Ouest-France-MAXPPP).

L'année dernière à Quelneuc, maillot tricolore sur le dos, il avait vécu une journée noire, sans forces ni jambes, terminant à une lointaine 6e place à 2'37'' de Steve Chainel. Ayant décidé en 2018 de se consacrer pleinement à la route, pour sa première saison en World Tour avec Ag2r la Mondiale, Clément Venturini (25 ans) a néanmoins décidé il y a deux semaines de disputer ce championnat de France à Besançon. Là où en 2016 dans le bourbier du circuit de la Malcombe, face aux supporters hostiles de Francis Mourey, il avait entrevu son premier maillot bleu-blanc rouge, conquis un an plus tard à Lanarvily, avant de connaître une vive désillusion. Entretien.


Clément, on était loin de penser que vous disputeriez le championnat de France cette année ?


"Ce n'était pas prévu. J’attendais de voir comment j’allais me situer dans ma préparation. On est dans de bons temps de passage, on a décidé de le faire notamment après ma victoire en Dordogne le 27 décembre dernier en régional où j'étais invité."


Et apparemment, vous n'avez pas perdu vos qualités comme en atteste votre 2e place dimanche dernier à La Mézière sur une épreuve UCI ?


"Si je faisais le France, il fallait disputer une course de très bon niveau. C’est pour cela que j’ai été à La Mézière. Je ne savais pas trop où me situer. Cela s’est plutôt bien passé. Je me suis fait plaisir. Après Wout Van Aert (ndlr, le Belge triple champion du monde en titre) était au-dessus du lot. Je suis parti en 3e ligne donc je n’ai jamais pu être à son contact mais c’était cool de retrouver l’ambiance des cyclo-cross."


En Ille-et-Vilaine, vous avez surtout terminé 2e en devançant tous les prétendants au titre de champion de France...


"Cela a peut-être dû en inquiéter certains mais cela ne change rien pour moi. Je n'ai pas pu les jauger car je n'ai pas été avec eux durant la course. Maintenant, sur ce que j'ai pu voir sur les différentes courses, le niveau est homogène avec personne qui n"est vraiment sorti du lot en ce début de saison."


Justement, quel est votre objectif ?


"J’y vais vraiment dans la lancée de ma préparation sur route. Ce n'est que du plaisir, je n’ai aucune pression. Mon équipe me laisse disputer le championnat, mais la saison ne se joue pas là pour nous et on ne m’attend pas là. En plus, mon coéquipier Quentin Jauregui est avec moi. On sera à l'hôtel ensemble et cela nous rappellera quand nous étions en sélection nationale depuis les juniors."


Cependant, vous n'êtes pas un concurrent comme un autre...


"J’ai connu une très mauvaise expérience l’an dernier à Quelneuc. Je ne veux pas la réitérer. Je n’aurai pas de stress. Quand tu joues ta saison sur le championnat, c’est une déception. C’était un rendez-vous toujours très important pour moi. L’année dernière, je changeais d’équipe, j’étais le tenant du titre, j’étais plus sous les projecteurs avec une grosse pression. Le 31 décembre, pour la première fois depuis longtemps, j'ai fait la fête avec ma famille, mes amis. Avant c'était une tisane et au lit. Il me manque peut-être les efforts spécifiques du cross. Mais le fait de ne pas avoir tout misé là-dessus me permet d’avoir une optique différente."


Cela reste néanmoins un rendez-vous particulier chez Francis Mourey qui vise un 10e titre avant d'arrêter sa carrière...


"C'est à mon sens le prétendant numéro un. Il sera forcément très motivé."


Mais Besançon, cela vous rappelle surtout de très mauvais souvenirs en 2016...


"L’an passé, c’était vraiment une déception personnelle car je me suis "auto-puni" tout seul. Il y a eu pas mal de points où j’ai mal joué. Mais c'est vrai qu'en 2016, j'avais pris un gros coup sur la tête. Je cherchais ce premier titre et je l'avais perdu dans l'avant-dernier virage. Dans un contexte très particulier avec des spectateurs qui avaient dépassé les bornes et des choses qui n'ont rien à faire dans le monde du vélo. Dans des conditions climatiques et un tracé extrêmes. J’espère juste que le terrain ne sera pas trop merdique, que cela soit boueux sans être un bourbier et qu’on ne soit pas obligé de faire de la course à pied."

Départ de la course dimanche 13 janvier à 14h55 en direct sur France 3 Franche-Comté et France TV sports

Ses précédents championnats

7e en 2010, 18e en 2011 en juniors; 3e en 2012, 2e en 2013, 1er en 2014 à Lignières-en-Berry en espoirs. 2e en 2015, 2e en 2016, 1er en 2017 à Lanarvily et 6e en 2018 en élites.

Clément Russo, ici à Méons (Loire) où il s'est imposé mi-décembre. (Photo Sonia BARCET).

Clément Russo pour un nouveau podium

On l'avait oublié lui aussi car le natif de Lyon (23 ans le 20 janvier), qui a grandi à Villette d'Anthon, avait connu un hiver 2018 complètement gâché par une blessure au genou qui a également contrarié sa découverte du monde professionnel avec l'équipe Fortunéo.
Revenu à Flamanville fin décembre pour la dernière manche de la Coupe de France (4e) où il céda face au trio de tête (Mourey, Chainel, Canal) à cause d'une crevaison dans le dernier tour, Clément Russo fait partie des candidats sérieux au podium, lui qui a déjà été champion de France chez les juniors en 2013 (2e du championnat d'Europe en 2012) et en espoirs en 2016 (2e en 2015 et 2017), tout en étant 3e de la Coupe du Monde 2017.


" La Coupe de France à Flamanville m’a permis de me jauger par rapport à mes principaux adversaires que j’ai retrouvés à La Mézière dimanche, hormis Canal mais avec Clément (Venturini) en plus. La préparation a été bonne, je suis en bonne condition. En Normandie, j’ai déjanté de la roue arrière et du coup cela m’a fait perdre le contact avec le trio de tête (Mourey, Chanel, Canal) dans le dernier tour. J’étais bien physiquement et cela aurait pu peut-être le faire."


Ce dimanche à Besançon, Clément Russo a une idée en tête. " L’objectif est de monter sur le podium. Il va y avoir une belle bataille. Mais en tout cas j’y crois. C’est sûr que Mourey va être un gros client à domicile et pour son dernier championnat. Clément (Venturini) a mis la barre haute, il a montré qu’il était là. Je pense qu’on est 6-7 pour un podium. Mais sur une course d'un jour tout peux arriver, et un championnat cela se court toujours différemment où on peut inventer tel ou tel scénario"
Celui qui a découvert son nouveau leader André Greipel au sein de la formation Arkea-Samsic espère connaître la réussite sur l'un de ses circuits fétiches. "J'ai été champion espoir là-bas et j’ai aussi gagné une manche de Coupe de France. C’est un circuit, souvent très boueux, physique, que j’aime bien, qui m’a souvent réussi..."

 

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