Caroline Mani : « Sauver ma saison »

Crédit photo Christophe Dague - DirectVelo

Crédit photo Christophe Dague - DirectVelo

A bientôt 32 ans, Caroline Mani (Van Dessel Cycles) va tenter de remporter, ce dimanche, un cinquième titre de Championne de France de cyclo-cross sur le circuit de Besançon où elle évoluera à domicile. Un rendez-vous national qui pourrait changer la suite de son hiver. Après une saison compliquée, elle fait le point pour DirectVelo.

DirectVelo : Comment te sens-tu à moins de 48h du Championnat de France ?
Caroline Mani : Je suis un peu stressée, je pense qu'il ne faut pas trop m'approcher (rires). Ma mère me dit « oulah, il est temps que ça arrive, on ne peut plus la supporter, c'est trop dur ! ». Plus sérieusement, deux jours avant, je commence à ressentir la pression. Après le côté positif est que je suis à domicile à moins d'1,5 km du parcours. Qui est plus est, j'ai un bon staff derrière avec comme mécano Jérôme Chevallier. Je suis donc quand même en confiance.

En 2016, tu t'étais imposée à Besançon dans un véritable bourbier...
Ce sera moins le cas cette année. J’espère que ce sera un peu plus le chantier. Mais bon, j'ai fait le calcul, 250 coureurs multipliés par quatre tours minimum… Ça devrait bien abîmer le circuit. En outre, ils annoncent un peu de pluie et de neige, donc je pense que ça va encore un peu dégénérer, ce n'est pas plus mal.

« UNE SAISON ASSEZ DIFFICILE »

Où en es-tu physiquement ?
J'ai réctifié un petit peu le tir. J'ai perdu du poids.. J'ai vécu une saison assez difficile. Tout le monde se base sur ma performance en Coupe du Monde à Namur (54e, NDLR). J'ai fait le choix de ne pas aller à la dernière manche de la Coupe de France à Flamanville car je n'étais pas bien physiquement. Comme j'ai dit à l'entraîneur national, on verra ce que ça donne dimanche.

Tu as moins roulé en 2018...
En effet, j'ai bossé toute l'année 40 heures par semaine pour la première fois, donc j'avais moins le temps de rouler. En novembre, j'étais complètement dans le dur, je faisais des crises d'angoisse, j'étais assez stressée. J'ai donc décidé de mettre le mois de novembre de côté et de me repréparer pour le Championnat de France. Si je peux aller chercher un 5e titre, ça sauvera ma saison.

« JE NE SUIS PAS AU MÊME NIVEAU QU'EN 2016 »

La pression est donc quand même bien présente...
Je joue ma cartouche dimanche. Soit je récupère ma saison dimanche, soit je m'enfonce encore un petit peu plus et j'arrête pour cet hiver. Mes amis et mes parents viennent. Qui plus est, j'ai l'occasion d'égaler Laurence Leboucher et Maryline Salvetat au nombre de victoires au Championnat de France. Je n'aurai pas tous les ans l'occasion de le faire. J'avais toujours dit qu'il m'en fallait au moins cinq pour être à leur hauteur. Quoi qu'il en soit, j'y vais pour le titre, des médailles, j'en ai assez.

Tu pourrais donc arrêter ta saison dès dimanche ?
Pour la suite, je n'ai encore rien prévu. Si c'est pour se rendre sur le Mondial et terminer 30e, j'ai dit à François Trarieux, l'entraîneur national, que ça ne valait pas le coup. Je ne veux pas coûter de l'argent pour faire de la figuration. Soit, j'y vais pour être prête, soit je n'y vais pas et je mets le clignotant. Je ne suis pas au même niveau qu'en 2016 où trois semaines après mon titre de championne de France à Besançon, je termine vice-Championne du Monde.

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