Romain Bardet : «Mes meilleures années sont devant moi»

Le leader d’AG2R, présent ce mardi à Paris, est persuadé qu’il peut encore avoir de très hautes ambitions sur le Tour de France et ailleurs.

 Romain Bardet ce mardi au siège de l’entreprise AG2R.
Romain Bardet ce mardi au siège de l’entreprise AG2R. LP/Ch.B.

    Romain Bardet, 28 ans, était de passage ce mardi à Paris au siège d'AG2R-La Mondiale afin de participer à la traditionnelle présentation de son équipe cycliste pour la prochaine saison. Détendu avant de partir en stage et de découvrir son nouveau vélo, le vice-champion du monde a accepté de revenir sur son bilan 2 018 et ses ambitions pour le prochain Tour de France.

    Avec six mois de recul, comment qualifieriez-vous votre Tour 2018 ?

    ROMAIN BARDET. Il me laisse un goût d'inachevé ( NDLR : 6 e ). Des mois de préparation en amont ont volé en éclats avec la malchance et la perte rapide de trois équipiers. Mais je garderai en mémoire cette sensation de n'avoir pu m'exprimer. Elle me servira. Cette expérience formatrice sera une bonne épreuve.

    Qu'est-ce que cela va changer pour 2019 ?

    Je disputerai le Tour à ma manière mais je ne serai peut-être pas dans la peau d'un des favoris. On me regardera peut-être différemment. Mais je suis persuadé que mes meilleures années sont devant moi. Dans ma vie, j'ai toujours eu une maturation tardive. C'est une trajectoire personnelle.

    Allez-vous changer des choses dans votre programme de préparation par rapport à l'an dernier ?

    Je vais m'aligner sur Paris-Nice. J'ai toujours eu du mal dans cette course et j'aime bien la difficulté. En plus, au début de la semaine, il y aura sûrement des bordures et nous, on aura une équipe prête pour gérer cela. Paris-Nice fait partie de l'histoire du vélo et il peut se passer plein de choses, notamment le dernier week-end. L'an dernier, j'avais préféré Tirreno-Adriatico où je me suis ennuyé ferme tant tout était cadenassé dès le début.

    Lundi, un jeune cycliste italien de l'équipe Groupama-FDJ a été gravement accidenté lors d'un entraînement. Comment réagissez-vous face à la multiplication de ces accidents touchant les cyclistes ?

    La situation empire. C'est à l'image de la société où il y a de moins en moins de patience et d'empathie. A notre niveau de cycliste, on le ressent. Dès qu'il y a un souci, cela dégénère rapidement. A vélo, je me sens tout le temps en insécurité. C'est un miracle permanent qu'il n'y ait pas plus d'accidents graves. Il faut bien comprendre que la route, c'est pourtant notre outil de travail.