Francis Mourey : « Je suis un vieux briscard »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

L'histoire entre Francis Mourey et la Coupe de France de cyclo-cross s'achève. C'est sur une nouvelle victoire que le nonuple Champion de France de la discipline a bouclé la boucle. Avant de raccrocher le vélo à la fin de la saison, le sociétaire de S1Neo Connect Cycling Team se livre auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Encore une nouvelle victoire pour toi !
Francis Mourey : La journée s'est bien passée. J'ai vu dès le premier tour que c'était une course où ce n'était pas facile de faire des différences. Il y avait beaucoup de virages, ça glissait énormément, il fallait donc prendre beaucoup de risques pour y parvenir. C'est pour ça que j'ai choisi d'attendre et de rester en cinquième ou sixième position. Je pouvais voir l'état de fraîcheur de mes adversaires. C'est important, parce que l'on est à quinze jours des Championnats de France. Cela permet de faire l'état des lieux. J'ai appris beaucoup de choses aujourd'hui (dimanche). Je suis un vieux briscard ! C'est ma 65e manche de Coupe de France, je commence à avoir l'habitude. J'ai bien analysé la course. On apprend beaucoup depuis l'arrière.

Tu n'as donc jamais été inquiet, aujourd'hui ?
Tous les tours, je surveillais ce qu'il se passait. Je savais s'il fallait que j'accélère ou non. Je savais qu'il ne fallait pas que je perde de temps dans le dernier tour et où je devais accélérer. J'ai bien géré mon histoire.

« MA DERNIERE COURSE SERA LE CHAMPIONNAT DU MONDE »

C'était une épreuve spectaculaire !
On était cinq ou six pour la gagne. C'est intéressant pour les gens. L'épreuve ne dure qu'une heure. Pour les spectateurs, je pense que c'est plus intéressant de regarder un cyclo-cross qu'une étape du Tour de France où il ne se passe rien pendant cinq ou six heures. En Coupe du Monde, Van der Poel est au-dessus du lot, mais c'est toujours intéressant à voir. On apprend beaucoup de choses en le regardant courir.

Cette victoire te donne-t-elle envie de venir à Flamanville pour le Championnat de France 2020 ?
On me verra à Flamanville en 2020 pour le Championnat de France, mais derrière les barrières. Besançon sera mon dernier Championnat de France, mais ma dernière course sera le Championnat du Monde. J'ai envie d'y aller pour jouer une place dans les quinze premiers.

« JE NE SUIS PAS NOSTALGIQUE »

La fin de ta carrière approche donc à grands pas...
Je ne suis pas nostalgique. C'est moi qui ai programmé la fin de ma carrière. J'ai gagné ma dernière Coupe de France et j'en suis très content. On verra comment ça se passe au Championnat de France, mais ma carrière est déjà réussie. Je travaille dur pour y arriver.

Quel regard portes-tu sur tes années vélo ?
Si on m'avait dit quand j'ai commencé le vélo que j'allais réussir à gagner la course de mon village, j'aurais été content. J'aurais signé avec mes deux mains et mes deux pieds. Je n'y pensais même pas. J'ai réussi à remporter beaucoup de courses et à être professionnel pendant quatorze ans. Il y a eu beaucoup de travail pour ça. Les gens ne voient que les victoires, mais derrière, il y a eu beaucoup d'heures de vélo et de sacrifices. Ça, les gens ne le voient pas. Je n'ai aucun regret. J'ai toujours donné le maximum pour y arriver, même si j'aurais voulu avoir certaines victoires que je n'ai pas décrochées.

À quoi ressemblera la suite pour toi ?
J'ai commencé un brevet d'état pour pouvoir être entraîneur, directeur sportif et encadrer des coureurs. Ce que j'aimerais, c'est créer un centre d'entraînement pour le cyclo-cross afin de faire évoluer les coureurs et de faire connaître la discipline aux écoles de cyclisme. Il y a du boulot, mais on va essayer. Je vais continuer avec l'équipe avec l'idée de la faire grandir. On veut faire vivre les cyclocrossmen de leur passion, afin qu'ils ne soient pas obligés d'aller sur la route.

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