Karl-Patrick Lauk : « Il a fallu discuter »

Crédit photo Elise Chauveau / DirectVelo

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Karl-Patrick Lauk (Team Pro Immo Nicolas Roux) a remporté, ce samedi, la 39e édition du Circuit des 4 Cantons (Elite Nationale), disputée sur 172 kilomètres entre Moulins et Yzeure (Allier). L'Estonien a devancé le Suisse Reto Müller et le Français Aurélien Paret-Peintre (Chambéry CF). Retrouvez la réaction du vainqueur du jour, recueillie par DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu géré ce final où tu t'es retrouvé face à des équipes en surnombre ?
Karl-Patrick Lauk : C'était assez compliqué. Trois gars sont sortis dans le final, et c'était dur de contrôler seul. Notre groupe est resté à cinq-sept secondes du trio. Je n'ai pas eu beaucoup d'aide de la part des coureurs de Roanne, qui étaient pourtant deux. Visiblement, ils estimaient que j'étais trop fort pour m'aider. Ils ont fini par rouler, mais il a fallu pas mal discuter. Dans le dernier tour, on avait encore cinq-six secondes de retard dans la petite bosse. J'ai attaqué dans cette montée, et seul le gars de Chambéry (Reto Müller, NDLR) m'a suivi. On est revenu sur l'avant, et là encore, Chambéry était en surnombre. Je connaissais bien le dernier kilomètre, j'ai produit mon effort à 250 mètres de la ligne et ça a bien marché.

T'attendais-tu à ce scénario, toi qui est plutôt habitué aux sprints ?
C'est vrai que je préfère les sprints massifs. Finalement, aujourd'hui (samedi), le bon coup est parti assez tôt avec une quinzaine de coureurs. Ce n'était peut-être pas plus mal, car il y a eu pas mal de bordures derrière. J'étais dans le groupe avec Clément (Carisey) qui m'a dit "aujourd'hui, c'est pour toi". J'étais vraiment motivé pour faire quelque chose. Il m'a dit que si j'étais en bonne position dans le final, je pouvais faire quelque chose de bien... Et il avait raison ! 

« MOINS SOUS PRESSION »

Cela montre un bel état de forme en ce début de saison...
Cette année est un peu différente de mes deux premières années chez les Espoirs. D'habitude, je gagnais plutôt en mai, donc c'est encourageant de gagner plus tôt. Cela permet d'être moins sous pression pour les week-ends de Coupe de France DN1 et les manches de Coupe des Nations qui arrivent. Je n'ai qu'à me concentrer sur mon entraînement, sans pression supplémentaire. Gagner tôt dans la saison, c'est plus une motivation qu'une pression.

Quelles épreuves vas-tu disputer avec la sélection nationale ?
Gand-Wevelgem Espoirs, le Tour des Flandres Espoirs... Ensuite, on ira au Tour du Loir-et-Cher plutôt qu'au ZLM Tour. L'équipe nationale fonctionne comme un Pôle Espoirs, et le Tour du Loir-et-Cher est une course de cinq jours. C'est plus intéressant pour progresser et prendre de l'expérience. C'est aussi une chance de s'illustrer face à des équipes professionnelles.  

« PASSER EN WORLDTOUR EST UN GRAND PAS »

Comment as-tu vécu le fait de ne pas être "conservé" par Astana après ton stage ?
Je suis partagé sur le sujet. J'ai vraiment envie de passer chez les pros cette année. Ceci dit, passer directement en WorldTour est un grand pas en avant, et je pense qu'il me faudrait une saison de plus pour atteindre ce niveau. Dmitriy Fofonov, le directeur sportif d'Astana, m'a dit qu'ils allaient observer ma progression cette année, ainsi que mes résultats, et que si ils aimaient ce qu'ils voyaient, ils était susceptibles de me faire signer à la fin de l'année. 

Est-ce que tu as coché certaines courses cette année ?
Non, je viendrai sur toutes les courses avec l'envie de l'emporter. J'ai toujours fonctionné de cette façon. Tant que je gagne, ou que l'équipe gagne, je suis satisfait. En début de saison, quand Clément (Carisey) a gagné dans le Sud, les parcours étaient un peu trop difficiles pour moi même si j'étais là en cas de sprint. Au Bédat, j'étais bien aussi, mais j'ai fini 14e. Je préfère vraiment les courses où il y a moins de bosses, ou qui ne sont pas trop difficiles. C'est là que je m'exprime le mieux.

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