Daniel Gisiger : « Les dernières marches sont les plus difficiles »

Crédit photo Tissot vélodrome - Peter Mettler

Crédit photo Tissot vélodrome - Peter Mettler

Le quatuor suisse termine le Championnat du Monde de poursuite par équipes à la 6e place avec 3'59"648 au premier tour. Les hommes de Daniel Gisiger renouvellent leur performance de l'an dernier à Hong-Kong. Mais cette régularité apparente satisfait-elle l'entraîneur suisse ? Il répond à DirectVelo.

DirectVelo : Comment appréciez-vous cette sixième place ?
Daniel Gisiger : On a beaucoup travaillé pour augmenter notre niveau mais nous obtenons le même résultat que l'année dernière. On peut dire que le résultat est acceptable mais on attendait un peu mieux. On est un peu déçu mais c'est toujours délicat une poursuite par équipes. Il faut maîtriser la forme de quatre coureurs et les quatre n'étaient pas au rendez-vous. Nous avons eu la poisse au moment de la préparation en Nouvelle-Zélande, avec les fractures de Théry Schir et Loïc Perizzolo. Nous avons intégré dans l'équipe Valère Thiébaud qui était encore Junior l'année dernière. Si on regarde le premier tour, Franck Pasche s'écarte sur son deuxième relais, ça fait tôt. Je suis content du résultat vu les circonstances.

« ON POUVAIT ALLER PLUS VITE »

La Suisse pouvait-elle faire mieux ?
On peut aller plus vite, je pense. Mais quand on regarde les temps des Italiens et les Danois, ils nous mettent cinq secondes, c'est énorme. On veut être avec ces équipes-là. On a peut-être des circonstances atténuantes mais on aurait voulu faire mieux.

Comment abordez-vous la qualification pour les Jeux de Tokyo ?
Au mois d'août avec le Championnat d'Europe ce sera la première manche de qualification pour les Jeux. On espère que la forme ira crescendo mais il faut être au rendez-vous tout de suite. On ne peut pas se permettre de prendre la première année de qualification à la légère. On se doit d'être là dès le début pour s'enlever la pression. Il faut prendre de l'avance pour pouvoir se concentrer sur la préparation des Jeux dans la deuxième année plutôt que sur la qualification.

« J'ESPERE QUE STEFAN KÜNG REVIENNE »

Vous ressentez une attente du public suisse vis à vis de votre équipe ?
Il y a un attrait depuis notre deuxième place au Championnat d'Europe à Granges en 2015 avec Stefan Küng qui est très populaire chez nous. Les gens nous ont classés à un endroit. Notre résultat au Championnat du Monde les conforte dans cette impression. On voudrait franchir une ou deux marches supplémentaires mais on sait que les dernières marches sont toujours les plus difficiles à franchir.

Espérez-vous faire revenir Stefan Küng sur la piste ?
J'espère qu'il revienne mais ce sera son choix. S'il faut qu'il revienne pour qu'on roule vite, il ne viendra pas. Mais si on roule vite, peut-être qu'il reviendra.

UN NOUVEL ENTRAÎNEUR POUR LES FILLES

Où en est la construction de l'équipe féminine ?
Jusqu'à présent j'étais tout seul et je n'avais pas le temps de bien m'en occuper. J'encadrais les Juniors, les Espoirs et les Elites. C'était impossible de se consacrer aux filles si on veut faire du bon travail. C'est pour cela qu'un nouvel entraîneur [le Néo-Zélandais Ross Machejefski NDLR] est arrivé à la fédération suisse. Il travaille avec moi avec les hommes et les femmes. En Suisse, il y a des ponts entre les disciplines. Par exemple Andrea Waldis qui est ici à Apeldoorn a été Championne du Monde Juniors de VTT. A l'adolescence, elle a pris un peu de formes tout en gardant un poids d'athlète. C'est un handicap en VTT mais ça ne l'est pas sur piste.

Le travail commence à porter ses fruits ?
Participer au Championnat du Monde sans avoir assez de points pour participer aux Coupes du Monde nous a demandé l'investissement d'aller courir des Classe 1. A part la poursuite individuelle et par équipes qu'on néglige un peu, on a réussi à se qualifier dans toutes les disciplines de l'endurance. C'est un premier succès.

AU MOINS UNE MEDAILLE

Quelles sont les ambitions des filles dans ce Championnat ?
Andrea Waldis va disputer l'Omnium et la course aux points. L'Américaine aurait été de trop. Aline Seitz la courra avec la jeune Léna Mettraux.

Et chez les hommes ?
Dans toutes les disciplines d'endurance, on peut ambitionner une place dans les cinq premiers. Mais entre la 5e et la 3e place, il y a parfois un tout petit chemin et parfois il est long. Il faut un peu de chance et que l'athlète soit attentif et très motivé mais je pense que c'est le cas. Si on a un peu de chance on espère décrocher une médaille.


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