Adrien Carpentier : « J'ai du caractère »

Crédit photo Sylvie Rattalino

Crédit photo Sylvie Rattalino

Adrien Carpentier savoure son retour gagnant. Suite à une saison 2017 des plus difficiles (voir ici), le nouveau sociétaire du CC Nogent-sur-Oise s'est imposé dès sa course de reprise, samedi, sur le Tour du Centre-Var (voir le classement). À l'issue d'un sprint massif rondement mené, le coureur de 21 ans a coiffé ses adversaires dans les derniers mètres. Il revient sur son succès pour DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu appréhendé ce premier sprint de la saison ?
Adrien Carpentier : Dans les derniers kilomètres, on voyait que le peloton rentrait sur l'échappée. On avait Kévin (Lalouette) devant. L'équipe a vite compris que la course se terminerait au sprint. Je me sentais bien et j'avais besoin de me tester. Mes coéquipiers ont mis un train en route, de même que le Team Pro Immo Nicolas Roux. C'était la meilleure solution car ça roulait assez vite. C'est quelque chose que l'on n'avait pas du tout travaillé à l'entraînement, en plus, c'était ma première course avec le CC Nogent-sur-Oise. Tout s'est mis en place naturellement, tout s'est construit parfaitement bien. On a fait ça au feeling, sans préparation. Dany Maffeïs était mon lanceur. Il a super bien fait ce que je lui avais expliqué, j'ai fait mon sprint à fond.

Tu as devancé du beau monde en matière de sprint...
Sur la ligne d'arrivée, je gagne assez ''facilement'', avec deux longueurs d'avance. Les coureurs qui me faisaient le plus peur étaient Bryan Alaphilippe et Leonardo Bonifazio. Ils sont très rapides au sprint. Je sais que je vais également vite mais j'étais complètement dans l'inconnu. En 2017, avec tous mes petits problèmes de santé et ma malchance, je n'avais pas accroché un dossard depuis juin ou juillet. C'était une remise en route, je ne savais pas où j'en étais au niveau de ma condition physique. J'ai vu que je n'étais pas si mal que ça mais je ne suis pas encore au top. Je dois encore travailler, j'ai perdu le rythme.

« CE N'ÉTAIT PAS DU PIPEAU »

Que représente ce succès pour toi ?
Après la course, j'étais très content d'avoir gagné mais c'était davantage un soulagement. Je me dis que j'ai réussi à revenir au niveau. C'est une revanche sur tous ceux qui ont pu parler sur moi, me critiquer et qui pensaient que j'étais mort. Je leur ai fait voir que j'ai du caractère et que je ne mentais pas l'an passé. Mes problèmes, ce n'était pas du pipeau. Ce n'est qu'une victoire en Toutes catégories mais gagner devant les coureurs que j'ai devancés me montre que j'ai une bonne condition. Je suis également rassuré et content de gagner pour l'équipe. Je les mets en confiance pour les prochains sprints. Il y a une bonne ambiance, on a débloqué le compteur.

Ce succès rehausse-t-il tes objectifs pour cette nouvelle saison ?
Cette victoire, c'est très bien mais il n'y avait pas encore toutes les équipes de DN1. C'est bien d'être déjà capable de gagner mais il faut voir ce que cela donnera sur les grosses courses. Le but sera de gagner des sprints à haut niveau.

Après un cru 2017 des plus délicats, te revoilà sur le bon chemin...
La page est tournée mais je n'oublie pas. L'année dernière a servi à m'endurcir. Je suis reparti de zéro. Maintenant, je pense à 2018, la priorité sera de prendre du plaisir car la saison dernière, je n'en ai pas pris. Si je m'amuse, tout viendra. Si je dois passer professionnel, ça se fera naturellement. C'est l'objectif.

« JE REPARTAIS DE ZÉRO »

Cette victoire est-elle le fruit d'une grosse préparation hivernale ?
Pas tant que ça, j'ai surtout fait de la préparation physique générale et un peu de course à pied. Je n'ai vraiment mis en route le vélo qu'à partir de janvier. Cela faisait donc quatre ou cinq mois sans beaucoup rouler. J'ai repris les bases. Je suis parti en Espagne, au soleil, puis dans le Var avec Wilfried Canalès (VC Toucy). On a roulé mais c'était simplement de l'endurance afin de retrouver une condition, sans faire de travail spécifique. En février, j'ai repris les intensités en vue des premières courses. C'est un bon hiver mais il n'est pas extraordinaire. J'étais au plus bas, il fallait être capable de retrouver le coup de pédale.

Quelques mois en arrière, aurais-tu envisagé de gagner dès ta course de reprise ?
Je n'y aurais pas cru. Quand j'ai repris le vélo, je partais de zéro mais motivé comme un Cadet. C'est comme si j'avais commencé un nouveau sport. J'avais un nouveau club, des nouveaux équipiers, un nouveau vélo et un nouveau programme. Ce sont ces choses qui ont fait que j'ai changé et qui m'ont fait du bien.

As-tu déjà Bordeaux-Saintes dans un coin de la tête ?
Je n'ai pas envie de me mettre la pression dès le mois de mars. L'an passé, ça n'a pas forcément marché. J'ai besoin de voir mon niveau sur des courses plus relevées. J'attends de me tester. Si je fais partie de l'effectif, Bordeaux-Saintes sera un repère pour savoir où j'en suis au niveau DN1. La course qui me tiendra le plus à cœur sera la Boucle de l’Artois (Coupe de France DN1), en septembre. Je vais la préparer. J'espère être en forme et briller là-bas. La première étape se termine à trois cent mètres de la maison. Ce sont mes terres d’entraînement.

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