Frédéric Brun : « J'arrête sans regret »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Frédéric Brun a pris sa décision. Il ne sera finalement pas dans le peloton amateur en 2018. Le Haut-Savoyard de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme a choisi de répondre favorablement à une offre d'emploi, dans un magasin de cycles. L'Annemassien, pro pendant trois ans, arrête la compétition avec derrière lui une participation au Tour de France et deux succès dans son jardin, sur Annemasse-Bellegarde. Il explique son choix à DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi as-tu choisi d'arrêter le vélo ?
Frédéric Brun : J'ai eu une opportunité professionnelle. Une place de conseiller s'est libérée dans un magasin de vélos, Bike Passion, à Genève. C'est la période des recrutements et il n'est pas toujours facile de trouver du travail en Suisse. Alors j'ai bien réfléchi avec ma femme. Je vais être papa au début du printemps. Le vélo ça va un temps mais c'est le moment d'avoir une situation stable. Je fais confiance à Bourg-en-Bresse pour faire une belle saison 2018.

« SAVOIR PASSER À AUTRE CHOSE »

C'était donc le moment de raccrocher ?
Je me suis bien fait plaisir l'an dernier, en retournant chez les Amateurs. J'ai réessayé de repasser professionnel cet hiver mais ça n'a pas marché. J'ai compris que je ne repasserai jamais pro. J'aurais pu continuer dix ans en Amateur, à gagner des courses comme Annemasse-Bellegarde ou le Grand Prix de Cours-la-Ville. Mais il y a un moment où il faut passer à autre chose. Ça aurait été la « facilité » de continuer le vélo, mais si tu n'es pas professionnel, tu ne peux pas en vivre.

Et pourquoi pas continuer le vélo à côté de ton travail ?
En Suisse, le temps de travail est de 42 heures par semaine. Je ne me voyais pas faire les deux... J'aurais pu m'arrêter au soir d'Annemasse-Bellegarde, fin mars. Mais il aurait fallu me présenter à 100 % au départ. Or, la naissance est prévue à cette période. J'ai une vie à côté du vélo, et j'y accorde de l'importance. J'arrête sans regret. Je me suis fait énormément plaisir l'an dernier. J'ai disputé le Tour de France, en 2015. Certes, je ne suis pas resté très longtemps chez les professionnels mais j'ai pris part à des belles courses.

« LE TOUR DE FRANCE, L’APOTHÉOSE »

Tu aurais imaginé une telle carrière ?
Quand tu es gamin, tu rêves de disputer et gagner Annemasse-Bellegarde. J'ai réussi à le faire en 2013, pour la première fois. Puis tout s'est enchaîné. J'ai pris conscience que je pouvais faire quelque chose dans le vélo. J'ai toujours travaillé dur car je ne suis pas né avec des grosses qualités. Je remercie les différents clubs où je suis passé. A Bourg-en-Bresse, Christian Milesi a su me faire confiance et me mettre en confiance.

Tu arrêtes totalement le vélo ?
Non ! J'aime le sport. Je vais disputer des cyclosportives. Je roule le dimanche matin avec les clients du magasin pour lequel je vais travailler. Je dispute également des trails. Je continuerai de faire du sport. C'est un mode de vie pour moi.

Tu as plus aimé remporter Annemasse-Bellegarde ou disputer le Tour de France ?
C'est dur à dire. J'ai passé des supers moments sur le vélo. Il y a eu notamment eu les deux victoires à Annemasse-Bellegarde. J'ai également beaucoup aimé le Tour du Chablais 2017. Disputer le Tour de France, c'est énorme. Ça reste le Tour... C'est l'apothéose. Disons que ce n'est pas le même plaisir que remporter « Annemasse ».

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