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Bob Jungels : « Si je confirme, je serai au sommet »


Très sollicité par les médias, Bob Jungels a tout de même pu profiter d'un bien joli panorama. (photo Denis Bastien)

Bob Jungels a évoqué les enjeux de sa saison qui sera articulée autour des classiques ardennaises et du Tour de France.

Pour la première fois de sa carrière, Bob Jungels disputera le Dauphiné en préparation du Tour et très prochainement, il effectuera un stage en altitude en Afrique du Sud, juste avant de débuter sa saison. Il s’est confié, durant son stage avec l’équipe Quick Step Floors à Calpe en début de semaine.

Comment définissez-vous votre programme ?

Bob Jungels : On peut le diviser en trois parties. Là, après ce stage à Calpe, je vais partir en Afrique du Sud pour un stage en altitude. Puis je débuterai mon programme prévu avec le Tour de Murcie puis Almeria. Viendront ensuite Tirreno-Adriatico, le Tour de Catalogne, puis les classiques ardennaises. C’est la première partie. Tirreno et le Tour de Catalogne seront des temps forts. Mais les classiques seront le premier grand objectif pour essayer de faire un résultat. Après l’an passé, j’ai acquis beaucoup de confiance pour l’Amstel et Liège-Bastogne-Liège. Je serai de retour dans le Doyenne, ce qui sera bien. Ensuite, je ferai une petite pause puis un stage en altitude de nouveau. Puis le Dauphiné, les championnats nationaux et le Tour de France. Ensuite, on verra, pour la troisième partie, on verra bien..

Le stage en altitude se déroulera à Tenerife ?

Ce n’est pas encore défini.

Et pourquoi ce stage en Afrique du Sud ?

Je voulais augmenter le rythme, soit par une course, soit par un entraînement plus spécifique. On a discuté beaucoup de l’opportunité de faire un enchaînement Argentine-Colombie ou même de partir en Australie. Mais la chaleur, les voyages, c’était peut-être de trop. Nous sommes trois coureurs, Laurens De Plus, Peter Vakoc, l’entraîneur (NDLR : Koen Pelgrim) et un soigneur, on va partir pour l’Afrique du Sud où il n’y aura pas de décalage horaire. Et puis Tenerife, c’est toujours plein.

Comment s’est passé votre hiver ?

C’était très relax en fait. Le fait d’avoir signé trois ans m’a donné beaucoup de sécurité. Je n’ai pas eu de maladie. Je me suis bien entraîné et la forme est déjà bonne.

Vous avez 25 ans et vous allez endossé un rôle de leader, d’abord sur les classiques ardennaises. La progression continue…

Oui, il y a une progression personnelle mais aussi de l’équipe. J’aurai plus de responsabilités. J’ai atteint le sommet en termes de responsabilités. Le fait de me retrouver capitaine pour le Tour de France et l’un des leaders pour les classiques, avec Julian Alaphilippe, c’est le dernier cran. Je suis super content pour ça. J’ai travaillé pour ça et je suis très motivé.

Le Tour de France est encore loin. Avez-vous déjà un objectif précis en tête ?

C’est difficile, c’est un Tour de France qui conviendra très bien à l’équipe et notamment les huit premiers jours. Il y aura des bordures possibles, le Mûr-de-Bretagne et le chrono par équipes. Puis les pavés. Ce sera très intéressant et j’espère qu’il y aura pas mal d’avantages pour nous. Des cassures avant les Alpes. Il y aura des étapes très particulières comme cette étape de 65 kilomètres dans les Pyrénées. Ce sera très, très intéressant. Je suis très optimiste.

Une reconnaissance est-elle prévue ?

Oui, on partira en reconnaissance entre le Dauphiné et le Tour.

Au niveau de votre équipe, des changements sont intervenus. Qui va vous entourer ?

C’est une équipe où beaucoup de monde aura sa chance. Des coureurs comme Laurens De Plus, Rémi Cavagna et Maximilian Schachmann commencent également à avoir des responsabilités et feront le Giro. Je ne sais pas encore quels coureurs seront avec moi pour le Tour. Eros Capecchi ou Dries Devenyns, on verra. Après Fernando (Gaviria) aura sa garde avec Maximiliano Richeze. Je ne sais pas si Philippe (Gilbert) fera le Tour. Il y a encore Julian (Alaphilippe). Nous aurons une équipe très forte.

Sur les classiques, vous serez donc coleader avec Julian Alaphilippe dont vous êtes proche. Cela vous réjouit ?

Oui, bien sûr, on s’entend très, très bien, nous sommes bons copains et cela fait plaisir de faire des courses si importantes ensemble. Tout le monde connaît Philippe (Gilbert). Avec Laurens De Plus et Peter Vakoc, nous avons beaucoup de cartes à jouer. Tout le monde est très motivé.

Revenons sur le Tour, l’idée de prendre le maillot jaune dans les premières journées, cela vous trotte-t-il dans la tête ?

C’est une possibilité. Avec le programme de la première semaine, il y a une vraie possibilité mais c’est quand même difficile de parler du maillot jaune. C’est encore différent du maillot rose. On verra…

Pour le classement général, vous vous fixez un objectif concret ?

Le Tour, c’est encore différent. Mais avec les performances des années différentes, si je peux répéter un top 10, ce serait incroyable.

Au Giro, vous avez subi deux journées difficiles. Vous savez pourquoi aujourd’hui ?

On a essayé d’analyser ça et à la fin, je pense que je n’étais pas assez frais. Je suis revenu de mon stage en altitude et j’étais déjà en super forme, ce qui est le contraire, généralement, pour la plupart des coureurs. J’étais top pendant l’Amstel, trois jours après. J’ai enchaîné avec le Tour de Romandie et à la fin, c’était trop. Les stages en altitude c’est quelque chose de difficile à gérer et il faut en faire quelques-uns pour en tirer de l’expérience et voir comment le corps réagit. On va changer d’approche. Cette fois, j’enchaînerai le stage, le Dauphiné, les championnats et c’est tout.

Sur le Giro, vous n’aviez pas ménagé vos efforts pour aider Fernando Gaviria dans l’approche de ses sprints. N’est-ce pas le genre d’efforts qu’on finit par payer à la longue ?

Oui, je pense. En 2016, il s’agissait de ma première expérience et j’avais aidé Marcel (Kittel). C’était ma première expérience et on ne savait pas où je pouvais aller. En 2017, il y avait pas mal de pression pour qu’on aide Fernando (Gaviria) à prendre le maillot rose. On a laissé pas mal de force, mais je pense que c’est surtout l’expérience qui me manquait par rapport aux obligations du maillot rose, le fait, après les conférences de presse, d’arriver deux heures plus tard à l’hôtel. C’est surtout ça qui m’a pris des forces.

En 2018, vous ne prendrez donc pas le maillot jaune…

(Il rit) C’est une décision difficile à prendre. Mais en reparlant du Giro, ce n’est pas une expérience pour rien.

N’aviez-vous pas une plus grosse pression l’an passé où vous deviez prouver que vous pouviez être leader ?

C’est vrai, d’autant plus que j’étais en fin de contrat. Je devais confirmer mon résultat. Cette année, c’est un nouveau challenge. Le Tour, c’est le top du top. Si je réussis à confirmer, je serai au sommet. La perspective est là, on va essayer.

Entretien avec Denis Bastien, à Calpe

Patrick Lefevere : « Sa régularité doit être sa force »

Le manager de l’équipe Quick-Step Floors, confirme qu’il place beaucoup d’espoirs en Bob Jungels.

Vous attendez quoi de Bob Jungels en 2018 ?
Patrick Lefevere : Je pense que Bob a déjà réalisé des bons résultats sur les deux dernières éditions du Giro, avec le succès qu’on connaît. Il y a remporté un succès d’étape très apprécié. Bob a des résultats très réguliers. Il ne va pas grimper comme un Bardet qui pèse à peine 60 kilos, mais sa régularité doit être sa force. On parle du Tour de France et de ses difficultés, mais on oublie que le parcours du Giro est plus dur. Les côtes sont plus raides. Comme vous, je suis très curieux de voir ce que ça va donner pour le Tour. Car nous aurons une forte équipe pour la première semaine. En Vendée, il y aura du vent. On va développer notre petite tactique (il sourit). Et puis en tant qu’ancien vainqueur de Paris-Roubaix espoirs, il sera à l’aise sur les pavés.

Pour les classiques ardennaises, il sera donc coleader avec Julian Alaphippe ?
On verra, le premier objectif de Bob sera Tirreno-Adriatico. Il y a un chrono, un peu de montagne. On verra s’il sort bien de là, tout sera possible.

Il a 25 ans, quels sont les domaines où il doit s’améliorer, hormis la montagne ?
Il a l’avantage d’être jeune, or un cycliste et un homme sont les plus forts à 27 ans. S’il mène une vie de coureur, ça ira. Je sais que c’est très dur. Il m’a souvent dit que trois semaines en Sierra Nevada où les conditions de vie sont spartiates, avec pour seuls contacts, un soigneur et un mécano, tu commences à détester ton propre visage dans le miroir (il sourit). C’est très dur mais lorsque les résultats viennent, tu es content des sacrifices.

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