Pauline Ferrand-Prévot : « Très fière d'avoir réussi »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Comme pressenti avant la course, il y a eu elle et les autres. Auteur d’un cavalier seul durant la totalité de l’épreuve, Pauline Ferrand-Prévot a décroché un nouveau titre de Championne de France de cyclo-cross Elites Dames, ce dimanche midi sur le circuit breton de Quelneuc-Carentoir (Morbihan). La Rémoise, qui s’est imposée devant Caroline Mani (Van Dessel-Atom Composites) et Marlène Petit (Auvergne-Rhône-Alpes, voir classement) décroche ainsi son troisième titre national dans la catégorie reine. La sociétaire du Team Canyon-SRAM Cycling est revenue sur ce nouveau sacre et sur son retour au plus haut-niveau avec DirectVelo. 

DirectVelo : Tu es revenue de loin ces derniers mois. Dans ces conditions, est-ce ton plus beau titre de Championne de France de cyclo-cross ?
Pauline Ferrand-Prévot : Le plus beau, je ne sais pas… Ils sont tous beaux ! Le premier à Lignières était assez incroyable mais là, c’est simplement différent. J’ai vécu une saison 2016 compliquée et j’ai dû faire l’impasse sur les deux dernières saisons de cyclo-cross. Dans ces conditions, revenir et gagner était devenu un objectif difficile à réaliser et je suis vraiment contente de ma saison de cross. A la base, je ne devais faire que quelques cross régionaux et je visais un podium au Championnat de France mais on peut dire que tout s’est passé un peu mieux que prévu.

Tu as su faire la différence très vite ce dimanche !
Ce n’était pas facile et gagner devant Caro (Caroline Mani) qui est vice-Championne du Monde 2016… Ce n’est pas n’importe qui ! Cela prouve que je reviens au plus haut-niveau et c’est quelque chose que j’attendais. Je suis très fière d’avoir réussi.

A quoi pensais-tu dans le dernier tour ?
Je n’avais pas beaucoup d’avance, en fait ! J’avais vite creusé l’écart et je me suis retrouvée avec 20 secondes d’avance mais après, c’était assez dur de creuser encore plus. Pourtant, je voulais prendre le large pour me mettre à l’abri d’une chute ou d’un incident mécanique.

« SI JE M'ÉCOUTAIS, JE POURRAIS COURIR TOUT LE TEMPS... »

Tu dis savourer beaucoup plus tes victoires que par le passé : ce sera encore le cas après ce nouveau titre national ?
Avant, je gagnais et je passais de suite à autre chose. Maintenant, je prends le temps de savourer. Je mets quelques jours à réaliser… C’est différent. Je pense me mettre moins de pression et je profite d’autant plus.

Cette année, tu dois courir différemment en France et à l’étranger, sur les manches de Coupe du Monde, où tu pars de très loin sur la grille de départ…
J’essaie de doubler un maximum de filles mais parfois, on ne peut pas passer comme on veut. Je suis à fond toute la course : c’est totalement différent en Coupe du Monde (lire ici). Je ne cours pas pour la gagne mais pour rattraper le plus de filles possible. Ici, c’est forcément différent.

Pourquoi as-tu décidé de retrouver le cyclo-cross cet hiver ?
Mon équipe souhaite que je sois présente sur les Classiques du début de saison sur la route. C’était donc une bonne façon de faire des intensités tout l’hiver, de ne pas prendre de poids… C’est pour ça qu’au début, je ne comptais faire que des cross régionaux. Mais finalement, ils ont souhaité que je coure à l’international et là, j’ai fait 4e pour ma première sortie (à Essen) puis j’ai gagné juste après (à Overijse, NDLR). Ca m’a donné envie de continuer. Cela dit, contrairement à ce qu’on pourrait penser, mon équipe ne veut pas que j’enchaîne trop en cross. Ils sont super protecteurs avec moi. Mais c’est une très bonne chose car si je m’écoutais, je pourrais courir tout le temps et partout.

« LE MONDIAL ? ON VA VIVRE UNE COURSE DE FOLIE »

Quelles seront tes ambitions pour le Championnat du Monde de cyclo-cross ?
Si j’y vais, c’est pour gagner. Mais ce qu’il se passe actuellement dans le cyclo-cross féminin est assez incroyable car une dizaine de filles peuvent espérer gagner. Je pense que l’on va vivre une course de folie. Sur un Championnat, tout peut arriver. J’espère qu’on sera devant ! (elle regarde Caroline Mani..., NDLR). 

Te reverra-t-on également en VTT en 2018 ?
Oui, c’est une bonne façon de m’évader, ces entraînements de VTT notamment. Je ne me vois pas faire une saison 100% route. Le VTT sera avant tout de la préparation pour la route, mais je ferai sûrement quelques manches de Coupe du Monde, par exemple.

Es-tu étonnée d’avoir retrouvé un tel niveau aussi vite ?
Oui et non car j’avais déjà fait une belle saison en 2017 avec notamment une troisième place au Championnat du Monde de VTT, quand même. Après…. Oui, je suis un peu étonnée malgré tout, mais je m’entraîne dur pour tout ça !

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