Pauline Ferrand-Prévot : « Il faut me laisser le temps »

Crédit photo Hervé Dancerelle / DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle / DirectVelo

Doucement mais sûrement, Pauline Ferrand-Prévot semble retrouver ses meilleures sensations. Lauréate à Overijse la semaine passée (voir ici), la triple Championne du Monde dans trois disciplines différentes (cyclo-cross, route et VTT) a pu se tester une nouvelle fois ce dimanche, cette fois-ci en Coupe du Monde, sur le circuit boueux de Namur. Finalement 5e à un peu plus d’une minute de la Britannique Evie Richards, la Rémoise fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Te satisfais-tu de cette place dans le Top 5 ?
Pauline Ferrand-Prévot : Beaucoup de monde m’attendait aujourd’hui (dimanche), étant donné que j’avais déjà gagné la semaine dernière. Mais les conditions n’étaient pas du tout les mêmes. Je suis encore en phase de progression et de reprise. Aujourd’hui, tout le monde attendait mieux mais moi je suis super contente de cette cinquième place. Il ne faut pas oublier que je suis partie en 56e position ! Quand on voit le départ ici… C’est super dur de doubler. Je suis déjà à 30 secondes de la tête après le premier tour donc à partir de là… Sur le reste de la course, j’ai roulé aussi vite que les premières donc c’est ça qu’il faut regarder. Il y a encore pas mal de choses à travailler. C’est loin d’être parfait pour le moment mais du coup, c’est encourageant.

« LE JOUR OÙ JE PARTIRAI DEVANT »

En partant de si loin, sur un circuit comme celui-là, tu te doutais dès le départ qu’il serait difficile de jouer la victoire ?
Je m’en doutais, effectivement. J’avais connu la même chose à Essen (4e, NDLR). C’était une vraie galère pour doubler alors que le lendemain, c’était beaucoup plus simple de remonter sur une route large, à Overijse. Le jour où je partirai devant, ce sera sûrement plus facile d’être à la bagarre qu’en partant de si loin. Ce sera autre chose. Mais là, il faut me laisser le temps de marquer des points.

On sent que tu es reconnue ici, en Belgique. Le public t’apprécie : c’est forcément plaisant, lorsque tu es en plein effort ?
Le public aime bien Sanne Cant forcément, mais c’est vrai qu’il m’aime bien aussi (sourires). C’est assez marrant. Surtout ici, en Wallonie, avec les Francophones. Ce sont toujours de belles ambiances de cyclo-cross et c’est pour cela que j’aime bien courir en Belgique.

« LE MONDIAL ? MON PAPA S’EST UN PEU EMBALLÉ »

Ce circuit de Namur favorise-t-il réellement les vététistes, comme le disent certains ?
Pas vraiment. C’est vrai qu’il y a des parties raides mais il y a quand même beaucoup de parties pédestres. Le VTT moderne, d’aujourd’hui, n’est pas comparable à ça. Là, c’était du cyclo-cross à l’ancienne.

En terme de calendrier : tu avais d’abord annoncé vouloir t’arrêter après le Championnat de France, puis on a notamment entendu ton père évoquer la possibilité d’aller jusqu’au Mondial. Qu’en est-il vraiment ?
Mon papa s’est un peu emballé ! Il aime tellement le cyclo-cross, que je crois qu’il aimerait bien aller au Mondial (rires). En réalité, je n’ai encore rien décidé. Les Championnats de France ne sont que dans un mois, donc il peut encore se passer beaucoup de choses d’ici-là. Si dans un mois, je vois que je suis encore bien et toujours motivée, j’y participerai. Mais si je vois que je suis fatiguée, je n’aurai aucun mal à arrêter ma saison. Je ne m’oblige à rien.

« VRAIMENT CONTENTE »

Tu envisages toujours d’enchaîner le cyclo-cross, la route et le VTT dans les saisons à venir ?
Oui, c’est comme ça que j’aime mes saisons. Je pense que c’est tout à fait compatible. Je viens de disputer mon troisième cyclo-cross de la saison, c’est une manche de Coupe du Monde, et j’y termine 5e, en partant tout derrière ! Je suis vraiment contente et ça me donne envie.

Comptes-tu beaucoup courir avant le Championnat de France ?
Je ne disputerai que deux cross d’ici-là : la manche de Coupe du Monde de Zolder, et une autre épreuve en Belgique, à Diegem.

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