La Grande Interview : Qu'y a-t-il au menu ?

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Depuis plusieurs saisons, DirectVelo vous propose d’en savoir plus sur la vie des hommes qui se cachent sous le casque et derrière les lunettes de coureurs cyclistes. L’endroit où ils ont grandi et donné leurs premiers coups de pédales, leurs souvenirs d’enfance, leurs moments de grand bonheur, leurs périodes de doute, de solitude ou de souffrance, leurs passe-temps entre amis ou en famille, leurs plus grands rêves et leurs plus terribles désillusions. En plus de 140 numéros de “La Grande Interview”, ils sont nombreux à s’être confiés en largeur. En cette période des Fêtes de fin d’année, DirectVelo vous propose de revivre quelques extraits de votre rendez-vous habituel du jeudi soir.
Aujourd’hui, on part en cuisine pour voir ce qu’il y a de bon à manger au menu des coureurs.

Alexys Brunel (CC Etupes) - Entretien réalisé le 6 avril 2017 - lire ici

Il parait que tu es le seul coureur à manger des céréales au caramel et au chocolat avant un grand rendez-vous international comme Gand-Wevelgem Juniors...
Alexys Brunel : (Rires). Je suis comme ça ! J'ai toujours fait ça depuis mes débuts dans le vélo. Je ne fais pas n'importe quoi non plus, mais presque. C'est vrai que je ne suis pas le plus regardant des coureurs en ce qui concerne l'alimentation. Et oui, j'avais mangé des céréales Lion au petit déjeuner le matin de Gand-Wevelgem. Mais ça ne m’avait pas empêché de gagner ce jour-là. Je me le permets de temps en temps mais je fais quand même attention. C'est encore plus vrai depuis que je suis dans le peloton des Espoirs cette année.

Chez les Juniors, tu ne faisais pas attention du tout ?
Disons que je mangeais ce qui me faisait plaisir. C'est une habitude que j'ai toujours gardée depuis petit. Je fais de gros sacrifices sur le vélo alors à table, je me lâche un peu. Mentalement, ça fait du bien parfois. Je me souviens d'un Tour du Canton d'Aurignac où j'avais demandé au Comité de me ramener des Crunch (céréales au chocolat, NDLR). Je m'en étais mangé deux-trois bols et finalement, j'avais bien marché sur la course (3e).

Tu n’as pas souvenir d’un plaisir alimentaire qui t’aurait été préjudiciable en course ?
Une fois, j'ai complètement craqué : c'était en J1, la veille du Chrono des Nations. J'avais fait un restaurant avec mes parents et je m'étais pris une salade. Mais j'avais encore faim et j'étais frustré alors je me suis pris un Américain, avec une grosse ration de frites notamment et des sauces en tout genre. C'était du costaud. Le lendemain, j'étais bien encrassé.

Tu n'as jamais eu de remarques de certains de tes équipiers sur l'alimentation ?
Ça peut arriver mais ce n'est jamais méchant. Je me souviens notamment de la veille du Championnat du Monde chrono à Richmond. J’ai avalé un petit paquet de chips et Louis Louvet m'avait fait la réflexion en me disant : "putain tu manges des chips la veille du Mondial...". Mais bon, c'était un petit paquet. Pour être honnête, je n'ai jamais cherché à cacher ces petits excès.

Lucas De Rossi (VC La Pomme Marseille) - Entretien réalisé le 10 août 2017 - lire ici

Pour des sorties un peu plus longues, j’aime bien partir dans l’arrière pays aixois avec des petites routes agréables, dans des petites portions de forêt sous des pins. Sinon, je passe aussi par l’Espigoulier du côté de Marseille. C’est notre grande ascension du coin !

Et en cuisine alors : plutôt à la provençale ou à l’italienne ?
(Rires). C’est marrant de me poser cette question car en fait, j’adore cuisiner ! Quand je rentre de l’entraînement, j’essaie de prendre le temps de faire à manger. Et quand je ne roule pas, pendant mes journées de repos, j’essaie d’y passer encore plus de temps. Je fais de tout, tant que c’est bon. J’évite simplement qu’il y ait trop de sauces… J’aime beaucoup le poisson, c’est ma spécialité ! Avec des petits légumes et des pommes de terre, c’est pas mal non ? Sinon, en un peu plus consistant, j’aime bien le magret de canard.

Florian Maitre (Vendée U) - Entretien réalisé le 27 juillet 2017 - lire ici

Et entre coureurs, parle-t-on du poids ou est-ce tabou ?
Oui bien sûr, mais c'est toujours pour rigoler. On se vanne, rien d'autre. Les dirigeants ne nous font jamais de réflexion par rapport au poids, on ne nous demande rien dans l'équipe. Chacun gère sa bouffe comme il le veut. Dans l'absolu, si je voulais manger McDo cinq fois dans la semaine, je pourrais le faire. Par contre, je serais sûrement collé le dimanche sur la course et là, je pourrais prendre une réflexion. Mais ce serait mon problème. Si on veut marcher, c'est à nous de faire attention.

Quels sont tes plus gros plaisirs dans l'assiette ?
Ce n'est pas forcément des trucs bien gras. Ca dépend des envies et des moments. Une bonne tartiflette par exemple, c'est le top (sourires). Tant qu'on suit un équilibre et un bon compromis. On sait à quelles périodes de l'année on peut se permettre de faire un écart ou non.

Victor Lafay (Bourg-en-Bresse AC) - Entretien réalisé le 1 juin 2017 - lire ici

Depuis quelques années, on voit des gamins qui font le job à fond dès les Cadets ou Juniors. Ils se couchent à 22h00, ils font attention au moindre truc qu'ils avalent... Il n'y a qu'à voir comme certains mecs sont secs dans le peloton chez les Juniors ! Je trouve ça dingue ! Sauf qu'après, tu retrouves certains de ces mecs qui "pètent les plombs" quelques années plus tard et qui arrêtent le vélo car ils saturent. Moi, je pense que je ne saturerai pas car j'ai profité. Je n'ai pas été frustré. Et maintenant, je peux partir sur autre chose et "faire le métier" comme on dit.

A quel point fais-tu le job ?
Ca dépend... Certains coureurs le font de façon très poussée. Moi, je garde des moments pour profiter quand même. Niveau alimentaire, je ne m'interdis pas un restaurant ou un petit McDo de temps en temps. Je ne considère pas que ce soit ce qui fait le plus de mal. Mais je m'adapte quand même à mes objectifs. Je ne vais pas au McDo la semaine avant un gros objectif. Par exemple, je ne me permettrais pas de manger "sale" à la veille de partir en République Tchèque pour la Coupe des Nations. Mais quand il n'y a pas une grosse course juste derrière, ça peut m'arriver. Même chose pour l'heure à laquelle je me couche. Il peut m'arriver de me foutre au lit à 1h du matin si je suis avec des amis ou ma copine... Ce n'est pas le top pour la récupération mais mentalement, j'en ai besoin. Après, encore une fois, c'est sans excès. Ce serait idiot d'exagérer.

Simon Sellier (Vendée U) - Entretien réalisé le 2 mars 2017 - lire ici

Physiquement aussi, ça m'a apporté dans le sens où j'ai pu travailler des parties du corps que l'on ne travaille pas toujours sur le vélo, comme le haut du corps. Ça m'a permis d'être un grand solide (sourires).

Et que mange un "grand solide" ?
Ah ça ! J'aime bien la nourriture... enfin, je ne vais pas au Mc Do mais disons que je suis un gourmand et que j'aime bien me faire plaisir. J'essaie de me préparer de bons petits plats dès que je peux. Ma spécialité, c'est le hamburger maison. Forcément, il est beaucoup plus diététique que celui des fast-food. J'aime aussi beaucoup la viande rouge... un bon steak accompagné d'un petit gratin de légumes et de riz ou pâtes, c'est le top.

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