La Grande Interview : "Next Gen"

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Depuis plusieurs saisons, DirectVelo vous propose d’en savoir plus sur la vie des hommes qui se cachent sous le casque et derrière les lunettes de coureurs cyclistes. L’endroit où ils ont grandi et donné leurs premiers coups de pédales, leurs souvenirs d’enfance, leurs moments de grand bonheur, leurs périodes de doute, de solitude ou de souffrance, leurs passe-temps entre amis ou en famille, leurs plus grands rêves et leurs plus terribles désillusions. En plus de 140 numéros de “La Grande Interview”, ils sont nombreux à s’être confiés en largeur. En cette période des Fêtes de fin d’année, DirectVelo vous propose de revivre quelques extraits de votre rendez-vous habituel du jeudi soir.
Aujourd’hui, coup de projecteur sur des coureurs d’avenir, ceux qui ont montré chez les Espoirs qu’ils pouvaient aspirer à une belle carrière. Reste désormais à le prouver dans les années futures.

Alexys Brunel (CC Etupes) - Entretien réalisé le 6 avril 2017 - lire ici

Tu as rapidement compris que tu allais pouvoir "marcher" sur le vélo ?
Je l'espérais. Ça allait plutôt bien en course à pied alors j'avais de l'espoir. Surtout, j'ai terminé trois fois deuxième de mes trois premières courses FFC en Cadets. Tout s'est bien enchaîné chez les Juniors puisque j'ai gagné en solitaire la première manche de la Coupe de France, les Boucles de Seine-et-Marne (voir classement). Ça m'a fait drôle. Sur le coup, je n'ai pas trop réalisé ce que signifiait cette victoire mais tous les meilleurs étaient-là.

Cette année encore, tu as frappé fort d'entrée en gagnant sur les Boucles du Haut-Var après un numéro en solitaire dans le final, et ce pour ta toute première course dans le peloton des Élites (voir classement). Finalement, tu sembles sauter les marches trois par trois depuis le début ?
C'est vrai que pour en revenir à ma première saison Juniors, j'ai aussi gagné la Philippe Gilbert, puis j'ai terminé coup sur coup 2e du Championnat de France chrono et 2e de la course en ligne. Sans oublier ma troisième place finale sur la Coupe de France. En J2, j'ai gagné Gand-Wevelgem, j'ai porté le maillot de leader sur la Course de la Paix, j'aurais peut-être pu gagner Paris-Roubaix mais j'ai été pris dans une chute alors que je me sentais très fort, j'ai été Champion d'Europe chrono... je n'ai pas quitté le Top 15 sur mes deux Mondiaux. Tout a vite bien marché.

Victor Lafay (Bourg-en-Bresse AC) - Entretien réalisé le 1 juin 2017 - lire ici

Et avec tes proches alors, tu parles vélo ou non ?
Ca me gonfle (rires) ! Je ne suis pas très enthousiaste à l'idée de raconter mes courses ou autre pendant des heures. Bon, si je gagne une course ou que je fais un numéro, pourquoi pas... Mais par exemple, quand ma mère m'envoie plein de SMS après une course ou qu'elle m'appelle pour me dire "alors raconte-moi...", ça me saoule un peu. J'adore ce que je fais, mais je ne veux pas vivre que de vélo.

Tu penses qu'il y a une majorité de coureurs comme toi dans le peloton, ou de jeunes qui ne vivent que pour le vélo ?
Il y a un peu de tout. Je ne sais pas trop... Mais on voit plein de coureurs qui ne vivent qu'à travers le vélo, c'est clair. Ou des coureurs qui partagent leur vie avec des gens du vélo... Moi, ma copine, elle n'est pas du tout du vélo. Elle s'en fout (rires). Mais ça me va très bien ! On n'a pas besoin de parler de ça... L'entraînement, les courses, la bouffe... Quand je suis avec elle, je m'évade. J'oublie mon quotidien de cycliste. J'ai trouvé mon équilibre comme ça.

Tu te montres très philosophe et assez détaché sur différents aspects mais comment imagines-tu l'avenir actuellement ?
J'ai envie de passer pro, contrairement à l’époque où j'étais Juniors. Je sens que j'ai des capacités pour faire, éventuellement, une carrière professionnelle. Cette blessure, ces moments où j'ai profité d'autres plaisirs, m'ont fait réaliser la chance que ce serait de pouvoir vivre de ma passion. Et je vais essayer de me donner les moyens d'y arriver. Être cycliste professionnel, ça peut être quelque chose d'exceptionnel.

Romain Seigle (CC Etupes) - Entretien réalisé le 12 octobre 2017 - lire ici

Tu complètes la liste des coureurs qui vont porter le maillot de la FDJ après avoir été formés au CC Etupes. Que t'a apporté la formation franc-comtoise ?
Il y aurait tellement de choses à dire ! C'est le club qui m'a donné envie de m'investir dans le cyclisme sur route. J'ai découvert beaucoup de choses avec eux. Le staff, les coureurs, notre calendrier... Ce n'était que du plaisir ! Je suis très heureux d'avoir couru là-bas. Je ne sais pas du tout si ça aurait donné la même chose avec une autre équipe. C'était à la fois cool et sérieux : le meilleur compromis que l'on peut avoir à ce niveau-là. Il y avait de la performance et de l'ambition mais ça reste un club amateur. On n'était pas là pour se prendre la tête.

Comment imagines-tu tes débuts chez les pros ?
Il va falloir que je m'adapte et que je passe un nouveau gros palier. Je vais sûrement beaucoup travailler pour l'équipe. J’aimerais prouver que j'ai la possibilité de jouer ma carte mais ça ne se fait pas comme ça ! Peut-être que ça viendra un jour, je l'espère. Ce serait bien de pouvoir exprimer mes qualités de puncheur-grimpeur même si parfois, notre profil de coureur peut aussi évoluer en arrivant chez les pros. Je serai bientôt fixé, même si j’ai déjà eu une petite idée de ce que ça pourrait donner avec l’expérience de Léo Vincent, que je connais bien et qui est passé du CC Etupes à la FDJ l’hiver dernier. Il m'a expliqué que ce n'était pas forcément facile au début mais il a quand même pris du plaisir avec les pros. Bien sûr, il m'a confirmé que la marche à franchir était haute. La première épreuve WorldTour, "c'est un truc de fou", m’a-t-il dit... (sourires). On verra bien !

Penses-tu avoir une grosse marge de progression ?
Le plus intéressant, c’est que je considère ne pas avoir retrouvé, en 2017, le niveau qui était le mien lorsque j’étais au top du top en VTT. Je peux donc faire bien mieux, c’est sûr. Par rapport à ce que je connais déjà, et encore plus par rapport à ce que je n’ai pas encore exploré ! En une seule année, j'ai été capable de faire un gros bond en avant alors c'est encourageant. Il n'y a plus qu'à refaire la même chose l'année prochaine.

Tanguy Turgis (BMC Development) - Entretien réalisé le 5 janvier  2017 - lire ici

Quand as-tu pris conscience de ton potentiel physique ?
C’était sur un Trophée Madiot. Ce moment m’avait marqué : j’avais été l’un des seuls à suivre Clément Bétouigt-Suire lorsqu’il a mis une grosse mine. A cette époque-là, Clément était déjà très grand et super développé.  Son grand-père était venu me voir à l’arrivée et il m’avait dit “Continue comme ça petit. Ce que tu fais est très bien, c’est génial, parce que Clément a déjà les Watts des pros”. Là, je me suis dit que je devais avoir du coffre.

On dit souvent de toi que tu as un tempérament “de tueur” sur le vélo, comme peut l’avoir Anthony, alors que Jimmy est plus souvent vu comme quelqu’un de “trop gentil”...
Je partage cet avis. On ne va pas se mentir, je crois que tout le monde est d’accord là-dessus. Jimmy est la personne la plus gentille que je connaisse. Mais il s’est parfois fait avoir en course à cause de ça. Le vélo, c’est un monde de requins. Je me souviens de Dimitri Champion [Champion de France 2009 NDLR], qui nous avait dit ça il y a déjà quelques années. Et il avait raison. Il faut se faire une place et si tu es trop gentil, tu te la fait beaucoup plus difficilement.

Clément Russo (Team Probikeshop-Saint-Etienne Loire) - Entretien réalisé le 13 juillet 2017 - lire ici

Est-ce que tu as une véritable idée du type de “routier” que tu pourrais devenir ?
Je ne sais pas vraiment car je crois que j'ai encore pas mal de choses à découvrir sur moi-même. Il me semble que je suis plus ou moins complet. J'ai une bonne pointe de vitesse mais je ne serai pas un pur sprinteur non plus. Je peux aussi m'accrocher dans les cols et basculer dans un petit groupe même s'il ne faut pas que ce soit un long col alpin. C'est aussi la raison pour laquelle je bosse tout à l'entraînement. Je ne reste pas sur des axes spécifiques pour le sprint ou pour la montagne par exemple. Et surtout, j'aime tout alors, c'est quand même le mieux pour être assez complet.

Tu aimes grimper des cols ?
Ah oui ! J'adore ça même ! Bon, je n'habite pas dans les Alpes non plus mais sur Saint-Etienne, il y a de quoi faire quand même et j'aime profiter de tout ce qui s'offre à moi dans la région.

Quel est ton terrain de jeu pour les ascensions ?
Il y a le massif du Pilat pas loin de la maison avec notamment le Col de la Croix de Chaubouret ou le Col de l'Oeillon. J'aime bien les monter à l'entraînement et quand je suis en forme, je sais que je n'y suis pas ridicule.

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