Lors de la Belgian Youth Evening qui s'est déroulée jeudi dernier à Oosterzele, les coureurs et l'équipe Lotto-Soudal U23 ont souvent été mis à l'honneur, à l'image de Bjorg Lambrecht, vainqueur du Challenge DirectVelo Belgique. Au moment de repartir pour un nouvel exercice, Kurt Van de Wouwer, le directeur sportif de ces petits diables rouges présente le nouveau visage de sa formation pour DirectVelo.

DirectVelo : Avec huit coureurs passés chez les pros, l'équipe a perdu ses leaders. Qui seront les têtes d'affiche de la cuvée 2018 ?
Kurt Van de Wouver : Nous avons un effectif de qualité, mais en terme d'individualités, je pointerais Harm Vanhoucke, qui sera là pendant les six premiers mois avant d'effectuer son passage dans la maison-mère. Son programme n'est pas encore complet à 100% mais il y aura certainement le Circuit des Ardennes et Liège-Bastogne-Liège. Il faudra encore voir en fonction du parcours s'il participera au Tour de Savoie-Mont-Blanc ou au Tour d'Italie Espoirs. 

« ENCADREMENT ET PROGRAMME DE QUALITÉ »

D'autres noms ?
Gerben Thijssen et Stan Dewulf sont les deux garçons que j'attends particulièrement pour porter notre équipe vers le haut. A côté de cela, nous avons une génération de deuxième année qui pourrait monter en puissance avec par exemple Sander De Pestel ou Brent Van Moer.

Comme d'habitude, vous êtes allés chercher les meilleurs Juniors, à l'image de Sébastien Grignard, le Champion de Belgique en ligne et du contre-la-montre. Comment expliquer cet attrait des jeunes pour votre équipe ?
Cela ne date pas d'hier. L'existence d'une formation WorldTour est un atout non négligeable. Je pense que c'est grâce à notre travail depuis une bonne dizaine d'années. Nous proposons un encadrement et un programme de qualité. C'est ce qui fait la différence.

CONTRE LA LIMITATIONS DES EFFECTIFS

Depuis plusieurs saisons, vous dominez la catégorie Espoirs sur la scène belge. La fédération aimerait relancer la lutte sportive en réduisant les effectifs à seize coureurs, comme en Continental. Qu'en penses-tu 
Je suis contre. Je ne pense pas que cela aurait l'effet escompté. En réduisant les effectifs, certains talents pourraient certes se relancer ailleurs, mais ce sera toujours au détriment d'autres garçons. Ce n'est pas une solution sur le long terme. De plus, ce n'est pas une bonne chose pour la formation des coureurs. Le but est de rassembler les meilleurs talents pour qu'ils soient à même de se débrouiller sur la scène internationale. Je prends l'exemple de Paris-Chauny. Là-bas, tu luttes avec des équipes comme Direct Energie, Fortunéo... Si tu n'as pas les meilleurs coureurs au départ, cela ne sert à rien d'y être. Être en compagnie des meilleurs permet de progresser. Harm Vanhoucke ne serait pas ce qu'il est, sans le développement de Bjorg Lambrecht. Si Harm a pu gagner le Tour de Lombardie, c'est grâce à la présence de Bjorg dans le final. Être à 25 nous permet de gérer les différentes périodes de l'année car nos coureurs sont pour la plupart encore aux études. Si Gerben Thijssen n'a qu'une trentaine de jours de course au compteur, c'est grâce à l'épaisseur de notre effectif. Avoir une grosse équipe permet à ce genre de garçon de concilier la piste et la route. Avoir un effectif réduit rendra plus difficile la mise en place d'un programme adéquat pour ce type de profil car on aura besoin de tout le monde en permanence. 

On te sent contrarié par l'idée...
Absolument, j'ai l'impression que la domination de Lotto-Soudal dérange la fédération. Pourquoi ne disait-on rien à BMC Development Team ou à Rabobank à l'époque ? Je ne sais pas d'où ça vient. Si la fédération veut nous imposer une restriction dans le nombre de coureurs, pourquoi ne pas déménager aux Pays-Bas, du côté de Maastricht ? Bon après, ce sera plus compliqué pour convaincre nos partenaires...

L'UCI avait en projet l'imposition d'une équipe réserve Continental pour chaque formation du WorldTour. Depuis lors, rien n'a véritablement bougé. Envisages-tu un passage dans la troisième division ?
Non, tant qu'on ne nous impose rien, je ne vois pas la nécessité d'évoluer à ce niveau. Nous avons un super programme. Tant que nous pouvons disputer des épreuves comme le Tour de Bretagne ou le Tour Alsace, il n'y a pas lieu de changer.