Interview : Diego Ulissi "Remporter la Doyenne serait le couronnement d'une carrière"

Interview : Diego Ulissi "Remporter la Doyenne serait le couronnement d'une carrière"

Bonjour Diego, tout d’abord comment juges-tu ta saison 2017 ?

Cela a été une saison longue, qui m’a vu évoluer à un bon niveau, de janvier avec le Tour Down Under, jusqu’en octobre avec mon succès sur le Tour de Turquie. Durant cette année, j’ai toujours cherché à courir en étant acteur des courses, et mon seul regret a été d’avoir laissé passer de si près une occasion de remporter un succès d’étape sur le premier Tour de France de ma carrière.

Comment s’est déroulée la transition entre Lampre et UAE, qu’est-ce qui change le plus entre ces deux structures ?

La base est restée intacte, c'est-à-dire le groupe de travail qui a été fondé, sous la direction de Giuseppe Saronni, il y a plus de 20 ans. Cette continuité a été importante, parce qu'elle a permis de compter sur la grande expérience et le professionnalisme des dirigeants, des techniciens, et du staff. Le nouveau support de la part des Émirats Arabes Unis et de sponsors d'importance mondiale comme Emirates, ADS, Fab, IGG a ajouté une motivation et une responsabilité supplémentaire, car nous portons sur les maillots le nom et le drapeau d'une Nation, ce qui fait de nous des ambassadeurs de la promotion du cyclisme d’un pays entier.

Puisque l’on évoque la Lampre, il n’y a plus de sponsor italien en World-Tour, est-ce que cela peut durer selon toi, ou est-ce juste temporaire ?

C’est difficile d’analyser les causes de cette situation, tout comme il est compliqué de prévoir ce qui se passera dans le futur. La famille Galbusera, propriétaire de la Lampre a représenté une réalité exceptionnelle pour le cyclisme italien, ils méritent tout notre respect et notre gratitude pour ce qu’ils ont donné au monde du vélo. Le paysage italien reste néanmoins prestigieux, grâce aux équipementiers vélo, comme notre sponsor Colnago, où d’autres liés au monde du cyclisme, comme les fabricants de selles, chaussures, casques,etc. En tout cas, les capacités et les ressources humaines en Italie ne manquent pas pour imaginer un bon avenir.

Pour revenir à ta saison, on sait que tu rêves de Liège-Bastogne-Liège, as-tu toujours cet objectif de remporter la Doyenne en 2018 ?

La Doyenne est la course de mes rêves, et je donnerai toujours le maximum de moi-même pour faire parti des candidats à la victoire. Ce serait le couronnement d'une carrière. Néanmoins, c’est le rêve de beaucoup de coureurs, et donc le niveau de difficulté est énorme.

Certains suiveurs évoquent une petite difficulté à briller sur les épreuves de plus de 200 kilomètres, que répondrais-tu à ces derniers ?

Je répondrais que j’ai remporté moi aussi quelques longues courses, et pas des moindres. Sur six étapes que j'ai gagné au Tour de l'Italie, quatre dépassaient les 200 kilomètres, et deux d’entre elles étaient même les plus longues de l’édition concernée. Si l’on observe aussi mes autres succès, j’ai remporté le Grand Prix de Montréal, qui faisait 205,7km, et l’étape reine du Tour de Turquie qui en comportait 204,1. Je pense donc que la distance peut devenir à l’avenir un atout supplémentaire.

D’ailleurs l’an prochain, l’équipe va accueillir Dan Martin, qui est également à l’aise sur les classiques, comment juges-tu ce renfort ? Est-ce un avantage pour toi ?

Dan Martin est un très bon coureur, un des rares à pouvoir être protagoniste sur les Classiques et pour le classement général d'un Grand Tour. Il vaut mieux avoir un grand coureur comme lui comme co-équipier, plutôt qu’adversaire !

En parlant de 2018, j’imagine que tu as déjà une petite idée de ton programme de début de saison, quel sera t-il ?

J'ai en effet quelques idées des rendez-vous où je souhaite être en forme, même si je dois encore définir les détails du programme avec le staff et les préparateurs. Ce qui est certain, c’est que je serai au départ des Ardennaises, et que nous verrons si je peux comme cette année, débuter en Australie.

Le Giro et le Tour ont par ailleurs été dévoilés récemment, lequel des 2 te convient le mieux à ton avis et pourquoi ?

Concernant les Grands Tours, cela fera également parti de la réflexion que nous aurons avec le staff, ceci afin d’effectuer le meilleur choix pour partir à la chasse aux étapes. Pour tout coureur italien, le Tour d’Italie a un charme spécial, mais le Tour de France est aussi quelque chose d’important pour un cycliste, comme j’ai pu le vérifier cette année à l’occasion de ma première Grande Boucle.

Pour conclure sur une note plus légère, j’ai lu que tu avais une passion pour l’histoire, d’où vient-elle, et quelle période te fascine le plus ?

En réalité, je n'ai pas cette grande passion, et ma déclaration sur ce point a probablement été dénaturée. Néanmoins, en étant Toscan, j'apprécie la Renaissance: la Toscane dans cette période a représenté l'excellence mondiale dans les champs des arts et de la science.

 

Propos recueillis par Mylène Terme

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