Interview : Wouter Wippert "Une année à oublier le plus vite possible"

Interview : Wouter Wippert "Une année à oublier le plus vite possible"

Après une saison compliquée au sein de la Cannondale-Drapac, Wouter Wippert a pris le temps de revenir sur cette année 2017, qu'il espère oublier au plus vite. Et sans langue-de-bois, il revient sur ce qui n'a pas fonctionné, et les raisons de cet échec.

 

Peux-tu tout d’abord nous dire comment tu as vécu cette saison ?

Cela a été une longue saison pour moi. Malheureusement, j’ai été malade en janvier, et cela m’a pris du temps avant de commencer à me sentir de nouveau bien sur le vélo. En février, l’équipe m’a demandé de changer de méthode d’entraînement. Ce changement ne s’est pas très bien passé, et a même empiré les choses. La saison a donc commencé sans résultats, sans jambes, et avec un peu de questionnement sur mes compétences. Néanmoins, j’ai essayé de rester concentrer et confiant, tout en continuant à appuyer sur les pédales. Finalement en juin lors des championnats nationaux, les jambes ont commencé à aller mieux, et je me suis senti en meilleur forme. Je savais que j’avais plus de force en moi à ce niveau, et j’ai fait de mon mieux pour attendre le départ des courses suivantes, et heureusement, j’ai pu terminer ma saison, avec de bons sprints, et un bon moral.

Quoiqu’il en soit, c’est une année à oublier le plus vite possible, même si j’ai forcément appris de cette leçon, et le plus important, c’est que j’ai gardé la foi dans ces périodes difficiles, et j’ai toujours conservé mon amour pour le cyclisme.

En cours de saison, tu as décidé de changer de méthode d’entraînement, afin de te focaliser de nouveau sur la vitesse, plutôt que l’endurance, pourquoi as-tu fait ce choix ?

J’ai tout d’abord du changer de méthode d’entraînement en début de saison, et mon corps a mis du temps à s’adapter à cela. Sur le vélo, je sentais que j’étais plus frais avec cette nouvelle méthode après deux heures de course, mais je remarquais également que ma vitesse et ma puissance avaient baissé de manière significative. Durant les dernières semaines de la saison, j’ai donc décidé de re-travailler ces aspects, ce qui a donné de bons résultats lors des sprints pour la Cannondale-Drapac.

Après ce changement, tu as recommencé à gagner en Alberta, aurait-ce été possible sans cela ?

Je ne crois pas non, j’avais perdu trop de puissance pour être capable de lutter pour des victoires au sprint. Courir, c’est un équilibre entre puissance et endurance, et ces deux aspects doivent être alignés pour un sprinteur ou un athlète en général, pour que ce dernier puisse faire des différences. Je prends la partie entraînement très au sérieux, car j’ai des objectifs que je veux atteindre, à chaque course, chaque mois, chaque saison...

Tom-Jelte Slagter a aussi pointé du doigt l’aspect entraînement de la Cannondale, est-ce qu’il y a un soucis général au sein de l’équipe selon toi ?

Je pense que l’entraînement est quelque chose de personnel, et chaque athlète réagit de manière différente aux programmes d’entraînement, que ce soit sur le court ou le long terme. Chez Cannondale, ils ont une vision de la manière dont tu dois t’entraîner, et du nombre d’heures que tu dois passer sur le vélo. Et si cette vision marche pour certains coureurs, je crois que ce n’est pas le cas pour tout le monde. Je me répète, mais en tant que sprinteur, je dois avoir le bon équilibre entre l’endurance pour être performant sur la distance, et la faculté de balancer les watts rapidement lors des sprints. Encore une fois, mon rôle dans une équipe est plutôt simple, et il faut que je sois capable de sprinter.

Il y a quelques mois, tu as annoncé ta signature pour l’équipe Roompot, peux-tu nous donner les raisons de ton choix ?

J’avais déjà pris la décision de ne pas rester chez Cannondale l’an passé. Je recherchais donc une nouvelle aventure, et un nouvel endroit pour vivre de ma passion pour le vélo. Après avoir parlé avec Micheal Zijlaard, ça s’est avéré être une décision facile que de rejoindre Roompot. J’ai ensuite discuté avec mes nouveaux co-équipiers, et j’ai senti que nous avions un but commun. De plus l’équipe participe à de nombreuses courses tout au long de la saison, et ce à tous les niveaux. Chez Cannondale, j’avais seulement environ 50 jours de courses, et ça sera plus l’an prochain, ce qui me procurera plus d’occasions de gagner.

Est-ce que tu as reçu une proposition de la part de Cannondale ?

Oui, ça a été le cas, mais le staff savait dès le début que je ne souhaitais pas rester.

Après plusieurs années en Australie puis aux USA, tu vas enfin courir aux Pays-Bas, qu’est-ce que tu ressens à ce propos ?

Cela va être la première fois de ma carrière pro que je vais courir pour une formation néerlandaise, et je suis donc curieux et enthousiaste à l’idée de savoir comment ça va se passer. Déjà ça va être différent, car je vais de nouveau communiquer dans ma langue, et non plus en anglais comme j’avais l’habitude de le faire depuis quelques années. Je ressens par ailleurs beaucoup de fierté à l’idée de courir de nouveau avec des compatriotes, d’autant plus que je connais certains d’entre eux depuis les catégories de jeunes.

Quels vont être tes objectifs l’an prochain, as-tu déjà discuté avec le staff de ton programme ?

Nous en avons discuté de manière générale oui, mais sans établir de programme à l’heure actuelle. Il est encore tôt, et nous avons encore pas mal de temps pour le mettre en place. L’objectif principal sera de remporter des succès au sprint, de bien fonctionner avec mes co-équpiers, ainsi que de lever les bras rapidement. Je veux être constant dans les sprints, et jouer la victoire dès que c’est possible. J’ai aussi un peu d’expérience pour les classiques, et je veux en faire profiter mes co-équipiers.

 

crédit photo : slipstreamsports

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