Benoît Cosnefroy : « Je l'ai lavé plusieurs fois »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Benoît Cosnefroy a changé de statut. Pendant la séance photos réalisée pour DirectVelo sur les bords du lac du Bourget (Savoie), le Champion du Monde Espoirs a été félicité ce jeudi en fin d'après-midi par de nombreux passants. "Continuez comme ça, nous avons vibré", a-t-il pu entendre de la part de personnes qui ignoraient sans doute tout du Normand avant son sacre à Bergen (Norvège). Mais le coureur d'AG2R La Mondiale reste lucide. Après un week-end agité, il a repris le chemin de l'entraînement mardi. "Même si la fin de semaine dernière a été compliquée et pas très sportive, je sens que la forme peut être là", assure-t-il. Avant de retrouver la compétition, ce dimanche sur le Tour de Vendée (1.1), le Normand s'est confié à DirectVelo.

DirectVelo : Il paraît que tu as déjà dû laver plusieurs fois ton maillot de Champion du Monde...
Benoît Cosnefroy : Je ne voulais pas sortir avec mon maillot de Champion du Monde ! Je me disais que je devais rapidement l'encadrer. Pierre-Yves (Chatelon) m'a dit que c'était une tradition de sortir avec le maillot après la course. Il m'a en plus dit que tout le monde allait me payer à boire... Me voilà donc sorti avec le maillot à Bergen. Il n'y a que des bons souvenirs de cette soirée sauf pour le maillot. Le lendemain, il n'était plus très blanc... Je suis arrivé samedi soir à Chambéry. Ma sœur me l'a lavé. Je suis ressorti avec à Chambéry... En rentrant, je l'ai relavé à la main avant d'aller le dimanche chez Eurosport.

« BIEN DE LÂCHER LE PORTABLE »

Comment vit-on une semaine qui suit un titre mondial ?
Ma semaine n'a pas été facile à gérer. Je n'ai pas vu passer le week-end. Nous avons fait la fête à Bergen, à Chambéry, et je suis donc allé à Paris. J'ai passé mes premiers coups de fil pour ma famille proche. Lundi, quand je suis revenu à Chambéry, j'ai eu d'autres sollicitations. J'étais à droite, à gauche... ça s'est bien déroulé. Je dois encore répondre à beaucoup de messages. Je voulais trouver le juste milieu, entre profiter de mes amis avec qui je suis dans la vie de tous les jours, et profiter de ces moments-là avec ma copine. Je suis souvent en déplacement. Je ne voulais pas ne pas partager ça avec elle. Malheureusement, je n'ai pas pu répondre à beaucoup de sollicitations. Je n'ai pas répondu à mes messages Facebook.

Combien en as-tu reçu ?
Une centaine peut-être... Je répondrai petit à petit. Ça me prendra peut-être une semaine pour le faire. J'ai pris cette décision là pour conserver mon équilibre à Chambéry. J'ai repris l'entraînement mardi, j'avais besoin de ça pour me retrouver. Ça m'a permis de lâcher mon portable au moins trois heures dans la journée. C'est hyper important. Je voulais retrouver ma vie de sportif. Quand je rentre en Normandie, je sais gérer les sollicitations. Je rentre peu, je planifie donc tout. Mais à Chambéry, je n'ai pas l'habitude d'avoir cette notoriété et ce statut-là. Ce n'était pas facile à gérer. Ma vie chambérienne est plus axée sur ma vie de sportif plutôt que répondre aux médias.

Tu as quand même réussi à savourer comme tu le souhaitais ?
J'ai vraiment savouré. Dès le premier soir, à Bergen, c'était grandiose avec mes coéquipiers de l'Equipe de France. J'ai profité tout le week-end. Je me souviendrai de mon arrivée à Chambéry... Ma copine est venue me chercher à la gare de Lyon-Saint-Exupéry. En rentrant à Chambéry-le-Haut, j'ai vu un grand tag sur la route « Beubeu Champion du Monde. » Il y avait ensuite cinq énormes banderoles, un feu d'artifice... Tous mes amis chambériens étaient présents. Vincent Lavenu est également venu m'accueillir. J'en ai vraiment profité. C'était important pour moi de partager ces moments-là avec ma copine et mes amis.

« BIZARREMENT, J’ÉTAIS VRAIMENT BIEN »

Et la reprise de l'entraînement ?
Bizarrement, j'étais vraiment bien. J'ai dû rouler sur le vélo de chrono, les autres ne sont pas encore rentrés de Bergen. J'ai « joué » avec mes collègues à l'entraînement mardi et mercredi. Jeudi, j'avais cinq heures de vélo au programme. J'ai fini par une heure de scooter derrière Loïc Varnet (le manager du Chambéry CF, NDLR). Il s'est fait plaisir à me faire mal ! J'ai fait 66 kilomètres en une heure, j'ai donc bien roulé... Je suis ressorti vraiment fatigué de ces cinq heures.

A quel accueil t'attends-tu sur le Tour de Vendée ?
Je retourne sur une course pro. Il y a des leaders plus importants que moi sur la course. Je ne sais pas si je serai vraiment sollicité au départ. J'y vais avec l'envie de travailler pour l'équipe. Nous n'avons pas de vrai sprinteur. Je ne sais pas quel sera mon rôle. Je ferai ce qu'on me demande de faire. S'il faut aller dans l'échappée, j'irai avec grand plaisir. J'ai envie de me faire plaisir. Même si le week-end a été compliqué et pas très sportif, je sens que la forme peut être là... J'ai envie d'en profiter, de savourer mes trois dernières semaines de compétition (Il va enchaîner avec Paris-Bourges, Paris-Tours et le Chrono des Nations, NDLR).

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Benoît COSNEFROY