François Pervis : « Repartir sur un cycle de 3 ans »

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

François Pervis a récupéré son bien en s’imposant sur le kilomètre en 1'02''584 devant Sébastien Vigier (US Créteil) et Quentin Lafargue (Girondins de Bordeaux) lors des Championnats de France. Battu en quart de finale de la vitesse et 4e du keirin, le sprinter français repart quand même de Hyères avec le sourire. Le multiple Champion du Monde a pris plaisir à côtoyer les jeunes pousses de la piste française lors de ces Championnats Elites et Jeunes. François Pervis a même reconnu la supériorté de la jeune gardoise Victoria Cushing qui repart de ces Championnats avec cinq médailles en Cadettes. “Même moi je n’ai jamais fait aussi bien”, plaisante-t-il. Il revient pour DirectVelo sur cette semaine varoise.

DirectVelo : Que s’est-il passé pour toi depuis ton quatrième titre de Champion du Monde du Kilomètre à Hong-Kong en avril dernier (lire ici) ?
François Pervis : J’ai pris deux mois de vacances ! Ca faisait 15 ans que je coupais 15 jours une fois par an. Depuis quatre ans j’étais à bloc autant physiquement que mentalement. Mais si je veux repartir sur un cycle de trois ans (Jeux Olympiques de Tokyo en 2020), il fallait que je fasse une pause. J’ai repris par les bases. On peut dire que je fais même un travail de fourmi. 

« DIFFICILE DE RETOURNER AUX INTENSITES »

Comment s’est déroulée ta reprise ?
J’ai repris par quinze jours sur route avec 1000 kilomètres et des sorties de cent kilomètres. Ce n’est pas mal pour un sprinter car j’ai l'habitude de faire des sorties de 60 km maximum. Ensuite j’ai repris la musculation et les sprints sur la piste. C’est très difficile de retourner faire des intensités et des sprints après de longues sorties sur la route. J’ai commencé avec un gros braquet. Du bourrinage comme on dit ! C’est loin de ce qu’on fait en compétition donc cette semaine j’étais "choqué" de tourner les jambes mais il faut recommencer par la puissance. Ca fait six semaines que je suis ce programme.

Et la suite ?
Une semaine de vacances ! Je vais prendre un peu de repos pour surcompenser. Je repartirai ensuite avec un vrai cycle d’endurance-force. On va dire que j’étais en pré-rentrée ces six dernières semaines pour réhabituer mon corps au mouvement. Même en musculation, je n’ai pas mis beaucoup de poids mais je m’applique pour faire de beaux mouvements, tout dans le contrôle. Au fur à mesure je mettrai de plus en plus de poids. J’alterne encore avec des longues sorties sur route. Le rythme moyen c’est treize entraînements par semaine. Ensuite, je lèverai le pied ou plutôt je m’entraînerai avec autant d’intensité mais moins longtemps pour commencer à faire du spécifique et être prêt pour le mois de décembre.  

L’objectif ce sont les manches de Coupe du Monde ?
J’espère faire celle de décembre (9-10 décembre à Santiago, Chili). Un mois avant je reproduirai les efforts de la compétition. Fin février nous aurons les Championnats du Monde donc ce sera de l’entretien en février.

« J’AI PRIS UN BON DEPART, APRES IL FALLAIT RESISTER »

Pour revenir sur ces Championnats de France, que penses-tu de ta semaine ?
Je savais que j’allais être limité en vitesse. J’étais diesel avec ce travail de fond. Je pensais faire 10”3. Je ne suis pas très loin des hommes en forme excepté Sébastien Vigier qui a réalisé quelque chose de génial sur le 200 mètres (record de la piste en 9”79, lire ici). 

Et sur le keirin ?
Je n’ai pas de regret car tactiquement j’ai été parfait mais je suis tombé sur plus fort. Sébastien (Vigier) m’a doublé mais il a aussi fait le train pour les autres en fait. J’étais premier à la sortie du dernier virage mais tout le monde était dans sa roue. Je fais quatre... Je suis déçu car c’était mon truc le keirin mais avec le recul je me dis que j’ai couru comme il le fallait.

Tu pensais avoir plus de chance sur le kilomètre ? Car Sébastien (Vigier) disait jeudi que tu lui étais sans doute supérieur dans la discipline…
Je pensais que Quentin (Lafargue) qui est mon adversaire direct dans la discipline (vice-champion du Monde à Hong-Kong) serait plus frais. Je ne l’avais pas vu à l’entraînement ces dernières semaines mais lui aussi a énormément bossé  quitte à être moins bien à Hyères (lire ici). J’ai vu lors du Keirin qu’il était fatigué. Donc je me suis dit : “tiens finalement il y a peut-être quelque chose à faire”. Finalement, je suis vraiment content de gagner. Avec le maillot de Champion du Monde sur les épaules, je me devais de gagner. J’ai pris un bon départ après il fallait résister !

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