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[Giro] Bob Jungels : « L’an dernier, j’ai vécu un rêve »


"J'essaierai, si je le peux, de rester encore plus calme, d'épargner mes forces au maximum afin de jouer mes cartes fortes", explique Bob Jungels. (photo archives AFP)

Le champion national, qui sera leader de l’équipe Quick-Step Floors pour le classement général, pense que ses progrès en montagne lui permettront de soutenir la comparaison avec les meilleurs escaladeurs à condition de se montrer économe. Mais agressif sur des étapes intermédiaires.

Il était mercredi en partance pour le Giro, en transit sur le quai d’une gare. C’est vrai qu’en ce mois de mai, Bob Jungels a un train à prendre. Il explique avec la sérénité qui est la sienne quelles sont ses aspirations pour le Tour d’Italie, «bien plus relevé que l’an passé», note-t-il sans qu’il ait besoin de convaincre puisqu’il faut remonter à loin pour retrouver une telle densité. Sixième l’an passé du Giro, Bob Jungels estime toutefois qu’il sera difficile de faire mieux en raison de cette adversité qu’il affrontera, soyons-en sûrs, sans aucun ménagement…

Vous sortez du Tour de Romandie avec une huitième place au classement général final. Rassuré ?

Bob Jungels : Oui, bien sûr, je suis sorti rassuré sur mon état de forme. Le seul bémol serait mon chrono dans la dernière étape (13e) où j’ai un peu calé. Mais sinon tout va bien. Je suis en très bonne forme et je suis très optimiste.

L’an passé, vous abordiez ce Giro avec l’ambition de viser une étape et un top 10 au général, ce que vous avez obtenu puisque vous aviez terminé sixième. Et cette année, quelles seront vos ambitions ?

J’ai envie de confirmer ma sixième place. Mais d’un autre côté, j’ai progressé. Alors bien sûr, cette édition 2017 est plus relevée. Du coup, une sixième place, ça m’irait encore. Le plus important pour moi sera d’éviter un jour sans, ce qui serait sans doute fatal vu le contexte. Au départ, il y a une quinzaine de coureurs qui peuvent s’approcher du podium.

La troisième semaine étant démentielle, il vous faudra garder des forces pour la fin, non ?

Oui, ce sera une troisième semaine décisive. Mais on va voir comment la course va se dérouler. Je crois que beaucoup de choses peuvent se passer. Ce sera très intéressant dès le début, j’imagine.

Avec le profil de la centième édition et le contre-la-montre de Montefalco dans la 10e étape, vous devriez apparaître en bonne place avant la fameuse dernière semaine…

Il faudra que je coure en défense, sur la défensive plus exactement. Mon ambition sera de limiter la casse par rapport aux grands grimpeurs sur les plus hauts sommets. Et personnellement, j’ai le profil pour attaquer sur des étapes vallonnées en fonction de la course, mais il ne faudra pas non plus que je gaspille inutilement de l’énergie. Et enfin, j’aurai les chronos pour essayer de gagner du temps.

À la suite de la Flèche Wallonne, vous êtes allés dans les Dolomites reconnaître la fameuse étape de Bormio (la 16e étape, le 23 mai). Vous en avez retiré quoi ?

Ce sera une des étapes clés. Comme quelques-unes des suivantes. En dernière semaine, tout le monde sera mort et il y aura des gros dégâts. Ce sera des étapes de sept heures… J’imagine que ce sera très difficile. Pour moi c’était important d’aller reconnaître ces lieux. Le Stelvio, qu’on montera deux fois et la descente sur Bormio, je voulais voir ça.

L’an passé, vous avez porté deux jours le maillot rose du Giro que vous découvriez. Quel effet ce maillot a-t-il eu sur vous ?

C’était la plus grande chose qui pouvait m’arriver. Je l’ai vécue comme un grand honneur. Après le Tour de France, c’est le Giro qui est le grand Tour le plus prestigieux. J’ai ressenti une joie extraordinaire dont je vais me rappeler toute ma vie, même si bien sûr, j’en espère d’autres. Et ce maillot rose, oui, j’espère le reporter un jour.

Cette année ?

Pourquoi pas, mais je ne peux évidemment pas être affirmatif. On va voir…

Quel regard portez-vous sur les premières étapes ?

La deuxième étape sera sans doute assez compliquée. Mais je pense personnellement que le premier test sera l’étape de l’Etna (la 4e étape)? Je ne connais pas cet endroit, je n’y ai encore jamais roulé donc je serai prudent.

Vous venez d’évoquer un plateau dense. Quels sont les noms qui se dégagent selon vous ?

Les deux grands noms, c’est Quintana et Nibali, deux coureurs qui ont déjà remporté le Giro. Ensuite il y a une dizaine de prétendants. Pinot, Thomas, Adam Yates, qui est vraiment très fort. Ou encore Zakarin, Van Garderen, Dumoulin, Landa, Kruijswijk.

Quelles leçons avez-vous retirées de l’an passé ?

Qu’il faut rester calme. J’essaierai, si je le peux, de rester encore plus calme, d’épargner mes forces au maximum afin de jouer mes cartes fortes. Aussi, s’il y a des étapes où on peut exploiter le vent, former des bordures, on le fera avec notre équipe qui est forte. Mais on ne le fera pas si les conditions ne sont pas réunies.

C’est la première fois que vous possédez une équipe dédiée à vos services…

C’est un honneur pour moi. On s’entend super bien, la course s’annonce très bien.

Abordez-vous le Giro dans une forme optimale ?

Oui, je le pense. Comme je l’ai remarqué en Romandie, il y a quelques trucs à revoir en ce qui concerne le matériel et la position. Des détails. Pour le reste, les jambes sont là. Il n’y a plus qu’à s’élancer.

Patrick Lefevere, le manager de votre équipe cherche un repreneur, mais on peut logiquement penser qu’il y parviendra prochainement, puisqu’il a fixé la date limite de juin pour vous informer en priorité. Quelle est votre position personnelle ?

Je ne m’inquiète pas pour mon cas personnel et j’ai entière confiance en mon équipe. Je suis très satisfait de notre collaboration et je n’ai aucune raison de changer.

Entretien avec Denis Bastien

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