Clément Orceau a préparé le ZLM en critérium

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Après un début de saison quasi-idéal fait de, déjà, quatre succès, Clément Orceau s'apprête à honorer sa première sélection avec l'Equipe de France Espoirs. Ce samedi en effet, le sprinteur tricolore pourrait bien être la carte maîtresse des Bleus sur le ZLM Tour, une épreuve propice aux bordures et réputée pour régulièrement sourire aux routiers-sprinteurs. Le coureur du Vendée U, 21 ans et actuel deuxième du Challenge BBB-DirectVelo Espoirs (voir ici), fait le point depuis les Pays-Bas, pour DirectVelo.

DirectVelo : Comment te sens-tu avant ta première sélection chez les Bleus ?
Clément Orceau : Je suis prêt et en confiance après ce beau début de saison. J'ai reconnu le final du ZLM Tour et sans surprise, c'est vraiment plat. Il n'y a pas beaucoup de bosses mais je crois que c'est aussi pour ça que l'on m'a pris (sourires). 

« PLUS CHAUD QUE SUR MES AUTRES VICTOIRES »

Tout va pour le mieux depuis le début de saison et tu l'as encore confirmé le week-end dernier avec ton quatrième succès de la saison, sur La Gainsbarre...
C'est une victoire sur la lancée de ce que je réalise depuis le début d'année. Les gars de l'équipe me font tous confiance et c'est important, ça me rassure. Après ma victoire d'étape sur le Tour de Normandie, je visais la gagne sur la première manche de Coupe de France (lire ici) mais j'étais fatigué et pas au top. Surtout, j'ai été victime de malchance dans le final puisque j'ai crevé à 3.5 kilomètres de l'arrivée alors que l'échappée n'était plus qu'à 200m de nous et que mes équipiers commençaient à se mettre en place en tête de peloton pour rentrer. C'est dommage mais j'ai donc pu me rattraper le week-end dernier. 

A la vue de la photo d'arrivée, il s'en est fallu de peu sur La Gainsbarre ?
Oui ! J'ai eu chaud ! Le final était sur un petit pont avec la mer des deux côtés et un vent qui soufflait de la droite. Tous les sprinteurs étaient abrités mais pas moi. J'ai pris tout le vent à partir des 400m. J'ai fait tout mon sprint avec un vent défavorable puis j'ai été légèrement serré vers les barrières mais j'ai réussi à gicler quand même aux 100m et j'ai sauté mon dernier adversaire sur la ligne (voir classement). C'était plus chaud que sur mes autres victoires où jusqu'à présent, j'avais toujours trouvé l'ouverture aux 200-300m. 

« C'EST UNE RÉCOMPENSE »

Est-ce que quelque chose a changé ces dernières semaines dans la façon dont tu abordes tes sprints : te sens-tu plus confiant et plus fort ?
Niveau confiance je suis vraiment à fond. Mentalement, je me sens bien et j'ai changé d'état d'esprit dans le sens où maintenant, je me dis que tout n'est que du bonus. Je ne me mets plus la petite pression à me dire : "il ne faut pas se louper" ou "il faut absolument gagner". Je m'applique sur mes sprints et pour l'instant, ça marche bien. 

Tu vas donc participer à la troisième manche de la Coupe des Nations avec l'Equipe de France ce samedi. Cette sélection, tu l'attendais ?
Oui, depuis un moment. C'est une récompense du travail effectué depuis le début de l'année. Maintenant, il faut prouver sans se reposer sur mes quatre victoires. Il faut continuer de prouver. J'ai bien préparé cette course depuis plusieurs semaines et il faudra éviter de se faire piéger dans les bordures. Je me sens prêt mentalement. 

« PRÊT A EN DÉCOUDRE »

Comment as-tu spécifiquement travaillé ce rendez-vous ?
J'ai bien enchaîné les courses et je n'ai pas trop coupé, si ce n'est deux-trois petites journées après le Tour de Normandie. J'ai notamment participé à un critérium avec deux heures d'intensité. C'est une bonne préparation pour les efforts que l'on retrouve sur les courses à bordures. Tu as dix minutes à fond, puis deux minutes de temps mort, puis à nouveau dix minutes à bloc... le ZLM sera sûrement une course durant laquelle il faudra toujours rester placé dans l'idée d'éventuelles bordures. Physiquement, il faut se préparer à ces efforts longs. 

Et ce sont des efforts qui te plaisent ?
J'aime bien ça oui. Je l'ai déjà vécu cette année sur le Circuit des Plages Vendéennes par exemple, lorsque ça commençait à bordurer dès le Km 20. Je suis prêt à en découdre. 

« ON NE VA PAS LA JOUER INDIVIDUEL »

Au-delà de ce ZLM Tour, n'as-tu pas le sentiment de jouer une place de "sprinteur N°1" en Equipe de France pour les mois à venir ?
Si, je pense que je peux trouver ma place dans ce collectif mais encore une fois, il va falloir le prouver sur le terrain ce week-end. Depuis le début de la saison, j'arrive à tirer mon épingle du jeu. Après, devenir une sorte de "sprinteur N°1" n'est pas l'objectif. Nous avons plusieurs coureurs rapides dans l'équipe et ce sera au sélectionneur de faire des choix.

Penses-tu qu'il faille désigner un leader au départ du ZLM Tour ?
C'est au sélectionneur Pierre-Yves Chatelon de gérer tout ça mais je pense que oui, sinon, on va tous se tirer dans les pattes. Et puis, l'objectif n'est pas de faire 5e, 10e et 20e. On veut voir un mec de l'équipe gagner, même si le deuxième n'est pas dans le Top 30. On ne va pas la jouer individuel, chacun de notre côté. Après, même si on désigne un leader, il faudra aussi s'adapter à la situation de la course et aux sensations de chacun pour éventuellement changer de plan en cours de route. 

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