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[Cyclisme] Paris-Roubaix : Van Avermaet peut dire « merci Jempy ! »


Jempy Drucker a, comme prévu, donné de sa personne. Mais ça valait la peine ! (photo Rom Helbach/Tageblatt)

Jempy Drucker n’a pas ménagé sa peine pour permettre à Greg Van Avermaet de remporter son premier monument dimanche.

« Good job Jempy, good job ! » Jim Ochowicz, le patron de BMC, qui l’instant d’avant vient de se jeter dans les bras des directeurs sportifs, Valerio Piva, Allan Peiper et Fabio Baldato, ivres de bonheur, félicite Jempy Drucker.

Il contourne le pullman de l’équipe américaine pour ainsi remercier le coureur luxembourgeois sous les yeux d’un petit groupe de supporters. Le visage recouvert d’un masque de terre séchée, les cheveux saupoudrés de poussière ocre, l’intéressé ne cache pas sa joie. Il aura été, comme d’autres, un des acteurs du premier succès de Greg Van Avermaet, le grand leader des BMC, dans un monument et quel monument, la reine des classiques.

À quel moment, avez-vous appris la victoire de Greg Van Avermaet ?

Jempy Drucker : Je ne l’ai pas su en direct car je n’avais plus ma connexion dans les oreillettes (il rit). Je l’ai su en entrant dans le vélodrome car sur l’écran géant, on revoyait les images du sprint.

On ressent quoi à ce moment-là ?

C’est magnifique, tout le travail qu’on a fait compte. Toute la souffrance est presque oubliée d’un seul coup.

C’est la victoire d’un homme, votre leader, mais aussi celle d’une équipe…

Oui, on l’a aidé et ce n’était pas évident de le remettre dans la course si loin de l’arrivée. Ce fut un gros travail pour le remettre sur l’avant de la course (NDLR : Jempy Drucker se laissa décrocher du peloton avant la Trouée d’Arenberg pour ramener Greg Van Avermaet après le secteur de Wallers, soit une quinzaine de kilomètres plus tard). Il y a eu aussi Daniel (Oss) qui a fait un super boulot, c’est magnifique.

On vous a demandé d’attendre Greg spécialement ?

Oui, avant Arenberg, on m’a dit dit : « Voilà Greg n’a plus d’homme avec lui derrière, il faut que tu attendes. » C’est ce que j’ai fait. Il y avait à ce moment-là entre 30 et 35 secondes de retard pour Greg. J’ai dû rouler fort pour revenir, mais ça valait le coup, hein…

Greg Van Avermaet revient de loin…

Oui, Arenberg est un moment crucial car le final commence. Si on est coincé à l’arrière, tu perds déjà une sacrée cartouche. On sait que si on l’aborde avec du retard, Paris-Roubaix est fini. Il fallait vite revenir. C’est ce qu’on a fait…

Il vous doit un peu le succès, non ?

Non, mais, c’est mon job et c’est un super leader. J’espère qu’il ne va pas oublier ce qu’on a fait aujourd’hui (hier) pour lui. Pour moi, la course n’avait pas bien commencé car j’ai subi une crevaison dans le premier secteur pavé. J’avais dû rouler longtemps pour rentrer sur le peloton. Mais je suis parvenu à boucher les trous. J’étais enfin revenu au calme lorsqu’on m’a appelé pour ramener Greg. Mais j’avais de bonnes jambes, c’est l’essentiel. C’est aussi pour ça qu’on me paie…

Pour Greg et votre équipe, c’est une belle revanche après le scénario du Tour des Flandres, non ?

La semaine dernière, on avait fait une faute de placement dans le mur du Grammont. Mais c’est aussi ce qui nous a permis aujourd’hui de refaire surface en dépit des pépins de Greg. Nous n’étions pas favoris, cette pression, c’est Quick-Step qui l’avait sur le dos.

Quel bilan tirez-vous à titre personnel de cette campagne ?

Je n’ai pas fait de résultat à titre personnel, mais j’ai fait mon boulot d’équipier pour Greg du mieux que je le pouvais. J’étais toujours là au moment où il le fallait. Je peux être content. On a gagné Roubaix, le Grand Prix E3 et Gand-Wevelgem. Le Nieuwsblad aussi. C’était une sacrée saison des classiques quand même !

Entretien avec Denis Bastien

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