Kevin, vous avez repris la compétition samedi à la Classic Loire-Atlantique. Plus de six mois après votre chute sévère sur la Vuelta où vous vous êtes fracturé la base du crâne et une vertèbre, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je ne dirais pas que je suis dans un état d’esprit revanchard, mais je me sens en mode guerrier. J’ai hâte de savoir où j’en suis dans ma condition et si ma préparation a été bonne depuis tant de mois. Remettre un dossard, ça fait vraiment plaisir. Je suis quelqu’un qui aime beaucoup courir. Rester sans compétition pendant autant de mois, c’est délicat. Ça n’a pas toujours été facile à gérer. Je suis content de reprendre à la Classic Loire-Atlantique. Qui plus est, ce n’est pas loin de la maison (NDLR : il habite en Vendée). C’est une raison de plus de me motiver.

Comment s’est passée votre rééducation ?
J’ai eu le temps de me reposer et de penser à ma guérison. Je n’ai pas été pressé par le temps. Et dans ces conditions, la guérison se passe toujours mieux. À partir de là, on est serein dans la tête, on ne pense qu’à la santé. Ma priorité était de revenir sans séquelle, dans un premier temps et plus fort qu’avant dans un second temps.

Combien de temps avez-vous passé sans toucher au vélo ?
Très exactement trois mois. Trois mois pendant lesquels j’ai été immobilisé. Je ne pouvais pas faire grand-chose d’ailleurs. C’était le temps nécessaire pour que les fractures se résorbent. Tout cela a pris un peu de temps. Mais trois mois dans une vie ce n’est pas grand-chose. Comme je l’ai dit, l’important était de ne pas avoir de séquelle et je n’en ai pas aujourd’hui. Tout va bien, c’est ce qui nous a poussés à choisir cette date du 18 mars pour reprendre la compétition. Tout a été calculé avec le staff.

Après votre chute, n’aviez-vous pas un peu d’appréhension à l’idée de recourir en peloton ?
Absolument pas. Je n’avais qu’une envie, c’était de prendre le départ, de mettre une attaque. De profiter et de retrouver des sensations de coursier, tout simplement.

Vous êtes-vous fixé des objectifs sportifs pour cette saison ?
Non, je verrai en fonction de mes sensations. Il faut que je retrouve mes traces dans le peloton, mes automatismes. Il faudra voir au fil des courses si la condition est bonne. Les objectifs seront fixés un peu plus tard.

Vous qui ne deviez pas être conservé par l’équipe FDJ, comment avez-vous apprécié la main tendue par Marc Madiot qui a prolongé votre contrat d’une année ?
C’est un geste très fort de sa part. Il n’était pas dans l’obligation de le faire. Aujourd’hui, je continue de faire partie de l’équipe FDJ. Je le remercie pour cela. Je me dois de me donner à fond pour eux. Quelque part, ça me donne encore plus la niaque !