Jérémy, pourquoi avoir choisi de disputer la Classic Loire-Atlantique sous le maillot de l’équipe de France et non sous votre maillot habituel du Roubaix Lille Métropole samedi dernier ?
Mon but était de préparer les classiques de Coupe des Nations que je vais disputer avec l’équipe de France. Cela commencera dès dimanche à la Course des Chats, le Gand-Wevelgem Espoirs. L’idée est de créer une osmose, un vrai collectif avec les collègues de l’équipe de France. La décision de participer à la Classic Loire-Atlantique s’est prise en concertation entre mon directeur sportif chez Roubaix, Frédéric Delcambre, et le sélectionneur national, Pierre-Yves Châtelon.

En quoi est-il si important de tester cette cohésion en course ?
C’est toujours important d’avoir un groupe qui s’entend bien et d’avoir une équipe soudée. Surtout sur des classiques comme celles-là où le placement est primordial, où il faut jouer collectif.

Les stages décidés par l’équipe de France en janvier n’auraient-ils pas suffi ?
En raison de mes engagements avec Roubaix, je n’ai pas pu les faire. Mais je connais bien les gars avec qui je suis en équipe de France. Je les connais déjà de l’an dernier et des saisons précédentes. J’ai aussi pu les côtoyer sur le circuit amateur. Notre but était surtout de nous retrouver.

Doit-on y voir un signe de vos ambitions à la hausse pour les classiques ?
L’an dernier, j’ai pu les disputer. J’ai terminé 11ème de Gand-Wevelgem, ça me motive pour cette année. J’aimerais y faire quelque chose. Pierre-Yves le sait et je pense que c’est ce qui l’a poussé à me sélectionner pour la Classic Loire-Atlantique dans l’optique de reformer un groupe pour les classiques.

Ces ambitions sont légitimées par un début de saison convaincant pour votre première année chez les pros avec un Top 10 à l’Etoile de Bessèges et deux Tops 5 au Tour de la Provence au sprint.
Pour être honnête, je ne m’attendais pas à faire un tel début de saison, loin de là. Même si quand on prend le départ d’une course on espère toujours secrètement faire un résultat. Mais de là à être tout de suite dans les clous, j’étais vraiment surpris. C’est toujours motivant de faire des résultats comme ceux-là. J’ai un peu adapté ma préparation pour encaisser ce passage chez les pros. Disons que j’ai apporté un peu plus de rigueur et de sérieux dans mon approche car cela reste un niveau bien supérieur et bien plus difficile.

Dès lors la question se pose : vous définissez-vous plutôt comme un sprinteur ou comme un coureur de classiques ?
Je suis encore un peu jeune pour le dire. Je vais assez vite au sprint. Les classiques aussi me tiennent à cœur. J’ai toujours aimé disputer ces courses-là. Je ne sais pas encore. Pourquoi pas les deux dans un style proche de celui d’Arnaud Démare ? Même si c’est une classe au-dessus, c’est vers ce profil que je voudrais évoluer.

Le départ de Rudy Barbier chez Ag2r La Mondiale a laissé une place de sprinteur vacante dans l’effectif de Roubaix Lille Métropole. C’est cette place que vous avez voulu prendre ?
Effectivement, les dirigeants étaient au courant du départ de Rudy Barbier. Ils m’ont donc contacté, sachant que j’avais une petite pointe de vitesse. Ils voulaient construire un collectif autour de cela. Et ils m’ont fait confiance.