Julien Guiborel : « Le travail de formation s'est amélioré »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Ce dimanche, l'Equipe de France Juniors Dames va entamer sa campagne 2017 sur les routes du Trophée Alfredo Binda, en Italie. Une épreuve qui avait souri aux Bleues l'an passé puisque Clara Copponi y avait décroché la victoire. Julien Guiborel, le sélectionneur national de l'Equipe de France, fait le point sur ce qu'il attend de son nouveau groupe, auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Comment sens-tu le groupe en ce début de saison ?
Julien Guiborel : Le stage de pré-saison a été très bénéfique cette année (voir ici). Déjà au mois de novembre, on avait rassemblé les Cadettes 2 et en quelque sorte, c'était déjà un travail de cohésion de fait avec les Juniors 1 de cette saison. Puis en février, j'avais fait le choix de sélectionner davantage de Juniors (12) et trois Espoirs qui n'avaient pas pu se rendre au stage de Sandrine (Guirronnet) début février. Le fait de mélanger les Juniors et les Espoirs a été intéressant et je pense qu'on reproduira l'expérience dans les années à venir. Nous avons bien travaillé, en volume comme en intensité, avec notamment des tests de puissance. Le stage a été très complet.

« IL Y A UNE PLUS GRANDE DENSITÉ »

Que penses-tu de cette génération de Juniors françaises ?
J'ai pu me rendre compte qu'il y avait un groupe de plus en plus homogène au fil des années chez les Juniors Dames. Il y a aussi une plus grande densité et c'est encourageant pour le futur. Les filles sont prêtes physiquement. Je pense que le travail de formation s'est amélioré dans les clubs. Le fait que les filles soient dans des Pôles de formation aide aussi à leur évolution, et ça porte ses fruits aujourd'hui.

Quels ont été tes critères de sélection pour le Trophée Alfredo Binda ?
Ce n'est pas toujours évident en début de saison car il n'y a pas encore eu de courses, mis à part le Grand Prix de Chambéry (voir classement). Du coup, il a fallu prendre en compte les résultats de 2016 et ce que j'ai vu durant le stage de pré-saison. Le groupe est homogène et ce n'est donc pas facile de faire des choix.

« IMPORTANT DE FAIRE TOURNER L'EFFECTIF »

C'est aussi pour ça que tu vas emmener deux groupes complètement différents sur le Trophée Alfredo Binda puis Gand-Wevelgem ?
Il faut s'adapter aux terrains. Les deux parcours sont très différents et j'essaie de mettre les meilleures filles possibles sur chaque profil. Et puis, je n'avais pas spécialement envie de faire enchaîner les filles. Les courses vont s'enchaîner en mars-avril. Il y a beaucoup de filles qui ont le niveau pour courir à l'international et je veux qu'un maximum de filles se sentent concernées. C'est intéressant et important de faire tourner l'effectif. Je veux donner leur chance à beaucoup de filles. Je veux les voir en situation de course.

Comment imagines-tu la course ce week-end, en Italie, sur une épreuve remportée par Clara Copponi l'an passé ?
Les autres nations auront sûrement les yeux braqués sur Clara et l'Equipe de France. On étudiera tous nos faits et gestes. Il faudra jouer avec ça. On jouera la carte de Clara mais pas que : il y a d'autres filles dans l'équipe qui grimpent bien et auxquelles le parcours peut convenir. Le circuit a changé, comme tous les ans. Il faudra que l'on aille reconnaître la nouvelle partie en ligne de la course demain (samedi). Sur le circuit final, il y aura plus de bosses que l'an passé. Ce sera un peu plus sélectif que les autres années. Nous aurons plusieurs cartes à jouer. Peut-être qu'on mettra une fille devant qui pourrait partir de loin. Nous aurons un beau groupe (voir ici) et une grosse chance de résultat.

« LAISSER UNE MARGE DE MANŒUVRE »

Peut-il y avoir déjà une hiérarchie au sein de l'Equipe de France en ce mois de mars, avec des filles qui auraient un rôle bien défini au sein du groupe ?
L'objectif, c'est d'orienter les filles tout en laissant des libertés à chacune. C'est délicat à gérer car il faut laisser une chance à chacune et en même temps, il faut quand même établir une stratégie en fonction des forces de chacune. Il faut trouver les mots le matin avant la course. Je veux laisser une marge de manœuvre à l'ensemble des membres du groupe, mais il y aura quand même des consignes adaptées aux qualités du groupe et aux forces en présence. Le plus important sera que les filles arrivent à s'adapter au scénario de la course.

Imagines-tu un "bon cru" pour la saison 2017 de l'Equipe de France Juniors Dames ?
Le calendrier est particulier avec une épreuve en Allemagne qui a été annulée au mois de juin. Tout ou presque se résume au printemps puis aux Championnats d'Europe et du Monde. Le programme est très déséquilibré. Je pense qu'il faudrait que l'UCI se penche sur le calendrier des filles. C'est trop condensé sur le début de saison, avec en plus beaucoup de courses en Belgique et aux Pays-Bas. Il faudrait proposer un calendrier un peu plus dense avec des parcours plus variés.

Certaines filles compensent les périodes de creux du calendrier par la piste...
Nous avons un groupe France avec de nombreuses filles qui doublent route et piste ou route et cross. On en revient à cette histoire de filles plus fortes physiquement chez les Juniors. Le fait de doubler les disciplines n'y est pas étranger. Par contre, il faudra voir comment gérer tout ça avec elles. J'envisage déjà, par exemple, que certaines ne participent pas au Championnat d'Europe sur route au Danemark pour se consacrer à la piste à cette période-là. Cela ne me poserait pas problème car il faut donner priorité à la possibilité de jouer des médailles et certaines filles en sont aussi capables sur la piste. Dans tous les cas, nous aurons des cartes à jouer sur toutes les courses du calendrier. 

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