Pierre Barbier a « l'impression d'être un professionnel »

Crédit photo Patrice Meunier

Crédit photo Patrice Meunier

La saison 2017 démarre bien pour Pierre Barbier. Lauréat, ce dimanche, de la première manche du Maillot des Jeunes Léopards, le désormais pensionnaire de la BMC Development Team n'en oublie pas pour autant qu'il jouera gros dans les prochaines semaines, au sein d'un collectif extrêmement dense et talentueux. "Les occasions de faire ses preuves ne seront peut-être pas nombreuses et il ne faudra pas se louper". DirectVelo fait le point avec le coureur de 19 ans.

DirectVelo : Voilà une victoire qui lance parfaitement ta saison 2017 ?
Pierre Barbier : Il n'y avait pas un plateau exceptionnel mais c'est toujours important de gagner. C'est d'autant plus agréable que j'ai dû faire beaucoup d'efforts pour gagner cette course qui n'avait pas commencé comme j'aurais pu l'imaginer. Le temps était très pluvieux et j'ai crevé après seulement 30 kilomètres. Lorsque je suis revenu dans le peloton, on venait juste d'arriver sur le début du dernier circuit qu'il y avait à couvrir quatre fois. Et un groupe de onze avait déjà pris une minute. J'ai attendu de voir comment était le circuit mais en fait, le peloton a fait rideau. Donc je suis sorti dans une grosse bosse, tout seul. Je suis rentré sur quelques coureurs qui étaient sûrement intercalés entre les échappés et le peloton. J'ai tout de suite essayé d'organiser le contre et on a réussi à revenir sur l'échappée. On s'est retrouvé à une quinzaine pour la gagne devant. Je suis ressorti avec six coureurs dans les 25 derniers kilomètres et j'ai pu gagner au sprint.

Tu as donc été à bloc pendant toute la seconde moitié de course ?
Lorsque je suis sorti en contre-attaque, il devait rester entre 50 et 60 kilomètres et à partir de là, j'ai toujours fait l'effort, d'abord pour rentrer, puis pour ressortir etc. J'ai vraiment dû m'employer pendant près de deux heures et j'ai fini la course bien entamé physiquement. Je suis donc doublement content car outre la victoire, j'ai pu travailler la force sur cette course.

« J’ESPÈRE DISPUTER DES COURSES AVEC L'ÉQUIPE DE FRANCE »

On sent que tu penses déjà à la suite ?
Oui car même si je suis heureux de ce succès, ce n'est pas la course qui va et qui doit marquer ma saison 2017. Les gros rendez-vous arrivent dans les prochaines semaines avec l'équipe.

A quoi va ressembler ton calendrier dans les grandes lignes ?
Il y a encore beaucoup d'incertitudes. Dans une équipe comme la BMC Development, c'est la prime aux résultats. Il va falloir prouver sur le terrain que j'ai ma place pour les gros rendez-vous. Pour le moment, je n'ai pas encore beaucoup couru mais je serai notamment aux Pays-Bas sur la Rabobank Dorpenomloop, (1.2) puis sur le Triptyque des Monts-et-Châteaux (2.2) ou encore le Tour de Bretagne (2.2). Si tout va bien, j'espère disputer une course comme Paris-Roubaix mais aussi d'autres épreuves avec le maillot de l'Equipe de France.

« PEUT-ÊTRE DANS LES MEILLEURS SPRINTEURS FRANÇAIS »

Ne pas être sélectionné avec les Bleus serait une déception ?
J'espère avoir ma chance, au moins une fois dans l'année. Pour l'instant, je suis dans le flou car je n'ai pas discuté avec Pierre-Yves (Chatelon) mais c'est sûr que je pense avoir ma place. Je ne suis pas du tout du genre à me mettre en avant ou à dénigrer les autres mais je me dis que cette année, je suis peut-être bien dans les meilleurs sprinteurs français du peloton Espoirs et je passe bien les bosses. Alors j'aimerais pouvoir montrer ce que je sais faire sur des manches de Coupe des Nations qui peuvent se terminer au sprint, ou sur le ZLM Tour.

Pour l'instant, tu n'as pas beaucoup couru en ce début de saison...
Peut-être que l'on ne me fait pas encore trop confiance dans l'équipe. Enfin, disons surtout que le collectif est énorme et que tous les mecs sont très forts. Du coup, il n'y a pas de place pour tout le monde. Mais c'est à travers les résultats que je pourrai me faire une vraie place dans le groupe, alors ce sera à moi de montrer ce que je peux faire le plus tôt possible. Et cette première victoire, même si ce n'était pas avec l'équipe, est un signe encourageant.

« JE NE VOIS AUCUN INCONVÉNIENT »

Tout pourrait donc aller vite dans un sens comme dans l'autre, en terme de calendrier ?
C'est un peu ça oui, à quitte ou double. Je sais qu'il y aura sûrement des périodes où je ne vais pas beaucoup courir et le peu de fois où je mettrai un dossard, ce sera pour un gros rendez-vous avec un super plateau. Dans ces moments-là, il faudra être fort dans la tête car les occasions de faire ses preuves ne seront peut-être pas nombreuses et il ne faudra pas se louper. Mais je me sais fort mentalement et surtout, j'ai confiance en mon potentiel. Il faudra faire face aux pros sur le Triptyque ou le Tour de Bretagne mais j'irai quand même là-bas pour gagner. Cela dit, je garde en tête que si jamais ça se passe mal, il y aura peut-être des moments où je serai à l'entrainement chez moi pendant que d'autres seront en course. Il va falloir se battre et gagner à nouveau le plus rapidement possible.

La vie au sein d'un groupe comme la BMC Development est-elle comme tu l'imaginais ?
Pour l'instant, je ne vois aucun inconvénient. Il n'y a que des avantages à être dans une telle équipe. Je n'aurais même jamais pu penser être dans une équipe comme celle-là. Tout le monde est très fort et le staff est extraordinaire. Les gars sont aux petits soins pour nous, coureurs. J'ai l'impression d'être un coureur professionnel, en Conti Pro. C'est très agréable.

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