Benoit Sinner : « Transition en douceur »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo.com

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Grâce à sa victoire d’étape sur le Tour de Normandie, Benoit Sinner ne reviendra pas bredouille chez les Amateurs. Après deux saisons passées en Continental au sein de l’Armée de Terre, il a décidé de s’engager avec l’UC Nantes Atlantique en DN1. Son choix est poussé par sa reconversion et un cursus militaire à poursuivre. "J’ai réussi mon concours pour entrer à l’école des sous-officiers et  je  continue pour devenir moniteur sportif. Il faut absolument avoir moins de 33 ans donc je ne pouvais plus continuer chez les pros", explique-t-il. Il a partagé avec DirectVelo ses ambitions et son expérience au sein du peloton professionnel.

DirectVelo : C’est donc un choix de carrière ce retour chez les amateurs ?
Benoit Sinner : Oui, j’aurais aimé continuer encore une ou deux saisons avec l’équipe. Je dois  penser à me reconversion et je commence ma formation en septembre pour au moins six mois. Sans préparation, je n’aurais pas pu être compétitif chez les pros. Etre bien deux mois dans la saison, ça ne valait pas le coup.

Tu as quand même choisi de continuer à haut-niveau ?
J’en ai encore envie et je vois ça comme une transition en douceur. Je suis encore motivé et passionné pour m’entrainer et partir en course. Après deux années chez les pros, on prend de la force. J’espère en profiter un peu comme lors de mon premier retour en amateur en 2010 ! Le rythme est totalement différent en Amateurs. Il faudra s’y réhabituer. Ce sera sans doute plus difficile à 32 ans qu’à 25 ans mais l’envie est là.

Comment vois-tu dans ton rôle dans l’équipe ?
Ce sera sans doute un retour au rôle que j’avais à l’Armée de Terre lorsque nous étions amateurs. Capitaine de route comme on peut le dire. Ça ne m’empêchera pas d’être ambitieux sur des manches de la Coupe de France par exemple. L’équipe est assez jeune mais avec déjà de l’expérience. Je pense notamment à Valentin Madouas (Champion de France Amteur en 2016) ou Clément Mary (lui aussi champion national en 2015). J’essayerai de faire le lien entre les directeurs sportifs et les coureurs en course. Sans les oreillettes, ce rôle est important. C’est ce que j’aime dans le vélo : les courses de mouvement, la tactique.

De ce côté-là, ces deux années pros ont dû être plutôt frustrante ?
Il n’y a pas ou très peu de place pour l’improvisation. C’est un peu triste mais c’est le cyclisme d’aujourd’hui. Il suffit qu’une équipe mise sur un sprint pour qu’elle trouve des alliés de circonstance. La dernière course de la Coupe de France a été frustrante pour nous. A un moment, un groupe de quatre sort, mais personne ne voulait rouler avec nous car les coureurs avaient des consignes… On peut tenter mais l’on est vite bloqué. Chacun a son rôle chez les pros.

As-tu pris du plaisir pendant ces deux années ?
Oui mais différemment. Par exemple, j’ai pris du plaisir dans certaines phases de course comme la préparation d’un sprint. On a souvent essayé avec l’équipe de mettre en place un train, de travailler pour notre sprinter. J’ai pris du plaisir pendants ces moments.

Par rapport à ton premier passage chez les pros (2006 à 2009, Agritubel puis Besson Chaussures), cette tendance s'est accentuée ?
Je peux comparer les manches de la Coupe de France et je pense que les scénarios étaient plus ouverts avant. Il y avait  peut-être plus de possibilités pour les attaquants qu’aujourd’hui. C’est aussi compréhensible de faire confiance au coureur qui a le plus de chances de victoires !

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