«Je ne cherche pas à battre des records»
«Est-ce un sentiment particulier de retrouver le titre mondial qui vous échappait ces deux dernières années ?
Le meilleur souvenir reste ma première victoire, en 2011 à Copenhague, parce que la première fois, ça ne s’oublie jamais. Mais celle-ci vient tout de suite après parce que cela faisait trois ans maintenant que je n’avais pas pu montrer mon véritable niveau. Parfois, j’étais sur le point de me demander si j’étais encore un bon coureur contre la montre. J’étais plutôt en régression.
Vous êtes-vous remis en cause ?
Je suis surtout revenu à ma position initiale sur le vélo. J’ai aussi tout fait pour essayer de battre la chaleur. On a dit que j’étais un peu fou de m’entraîner sur des rouleaux dans une salle de bains pour me préparer à l’ambiance chaude. J’ai beaucoup souffert, plus qu’aujourd’hui... Mais c’est bien de réaliser un objectif quand on a travaillé dur pour ça.
Sur ce parcours plat à votre convenance, c’était un peu un quitte ou double ?
Depuis que je suis ici, je me sens bien. Je m’attendais à faire une bonne course mais pas vraiment à gagner le titre. Je suis surpris surtout par rapport aux grandes différences avec les autres (45’’ sur le Biélorusse Kiryienka, champion sortant et médaille d’argent ; 1’10’’ sur l’Espagnol Castroviejo, champion d’Europe). J’avais un plan et je l’ai suivi jusqu’au bout sans me préoccuper des temps des autres. Mais j’ai été surpris d’avoir le meilleur temps intermédiaire et j’ai creusé l’écart. J’étais de plus en plus fort moralement.
Vous égalez le record de quatre victoires de Fabian Cancellara. Sa retraite a mis un terme à votre rivalité, mais quel est le meilleur rouleur de vous deux ?
Je ne compte pas mes victoires et ne cherche pas à battre des records. Le plus important est d’essayer d’aller chercher un titre d’une année sur l’autre. Fabian a remporté quatre titres mondiaux mais il a aussi été champion olympique (Tony Martin seulement 12e à Rio). Je gagnerai peut-être plus de titres que lui parce que je n’approche pas encore de la fin de ma carrière. J’en gagnerai peut-être un cinquième, ou même un sixième mais pour le moment, c’est lui le meilleur.»