IMG_3859.JPG1. Quelle est ta relation vis-à-vis de ton vélo ? Simple outil de travail ou passionné de technique ?
Un peu les deux, c’est d’abord mon outil de travail et je veux qu’il fonctionne parfaitement mais je trouve aussi très important de s’intéresser à ce qui le compose. Pour ce qui est de la technique pure et dure, je laisse mon mari gérer, lui est un vrai passionné.

2. Te tiens-tu au courant des dernières nouveautés dans le domaine du matériel ? Si oui, par quel biais ? Magazines, internet, autre ?
Oui j’aime savoir ce qui sort de nouveau par le biais des sites Internet, mais aussi de mon équipe qui bénéficie des nouveautés en test de temps à autres.

3. Comment es-tu arrivée dans le cyclisme ? Te souviens-tu de ton premier vélo ?
En fait je n’ai pas eu trop le choix, mon père et mon oncle étaient coureurs, je suis pour ainsi dire « née » sur un vélo. Je voulais faire du volley mais mon père en avait décidé autrement, c’était le vélo ou rien, mais j’ai tout de suite accroché.

4. Te souviens-tu de ton premier vélo ?
Évidemment c’était un TREK en alu bleu et gris, mon grand-père me l’avait acheté en cadette. Il est par la suite passé entre les mains de ma sœur et de mon frère. Aujourd’hui, nous l’avons fait repeindre, c’est un vélo cher à mon cœur.

5. Pneus, boyaux, quelles sont les forces et faiblesses de chacun selon toi ? Qu’utilises-tu en course ?
J’utilise des boyaux en course, je ne me vois pas utiliser autre chose, pour moi les pneus sont réservés à l’entrainement. C’est peut-être un tort de penser ça car aujourd’hui les grandes marques font de très bons pneus parfois beaucoup plus robustes que les boyaux qui sont souvent plus fragiles et qui ont une durée de vie bien moindre. Aussi, le rendement d’un beau boyau est tout autre que celui d’un pneu.

6. Contrairement aux équipes pro hommes, votre staff de mécanos semble plus réduit. Qu’est-ce que cela change pour vous ?
Oui, le staff est le plus souvent composé d’un seul mécano pour environ 6 filles et parfois plus sur certaines courses. Cela ne change rien, j’ai toujours fonctionné comme ça, mais il est vrai que pour eux c’est très difficile et que j’essaie toujours d’être compréhensive et patiente et de récompenser leur travail.

IMG_5565.JPG7. Après tes débuts pros au sein de l’équipe Vienne Futuroscope, tu étais l’an dernier chez Hitec Products UCK et tu passes en 2015 chez Wiggle Honda. N’y a-t-il qu’à l’étranger qu’il existe de grosses équipes pros féminines ?
Clairement oui, c’est à l’étranger qu’il y a plus de moyens. Quand en France les équipes doivent payer une grosse partie des vélos, à l’étranger, les marques leur les donnent. Mais cela n’empêche pas que je bénéficiais d’un matériel de très bonne qualité chez Vienne. La seule différence, c’est que les changements des pièces d’usure étaient comptés car le matériel coûte très cher.


8. Tu passes d’un vélo Scott équipé Shimano à un Colnago équipé Campagnolo. As-tu déjà roulé avec ton nouveau vélo et si oui, le changement n’est-il pas un peu brutal de passer d’un vélo à un autre ?
J’avoue que j’appréhende un peu, les deux groupes sont très différents. Après c’est une question d’habitude, cela risque d’être un peu chaotique au départ mais avec les bornes qui s’enchaînent, on s’y fait. Je suis plutôt adaptable.

9. Es-tu sensible au poids de ton vélo ou est-ce plutôt le confort et la réactivité qui sont recherché ?
Cela dépend du style de course. Pour les classiques, je vais privilégier les vélos robustes et confortables par exemple le FOIL chez SCOTT. Maintenant, je rajouterais même que je préfère la transmission mécanique sur les pavés, car cette année, j’ai perdu ma batterie sur le Tour des Flandres ! Sur les courses de haute montagne comme le Giro ou du moins plus exigeantes en dénivelé, je préfère les vélos légers comme le ADDICT chez SCOTT. Après nous avons peu de courses avec de longs cols, donc les vélos très légers ne me semblent pas l’idéal pour ma saison.

10. Es-tu impliqué avec tes sponsors dans le développement du matériel ? Si oui, comment ?
Malheureusement, le monde féminin ne bénéficie pas énormément de tests de développement matériel, je n’ai donc jamais eu l’occasion d’y participer ce qui est bien dommage car ce qui convient à un homme n’est pas forcément ce qui convient à une femme.

11. Du côté entraînement, utilises-tu un capteur de puissance ? Si oui, quel modèle, depuis combien d’années et quel changement par rapport aux entraînements avec cardio ?
Aïe ! La question piège…. Je suis très « OLD SCHOOL » et jusqu’ici mes entraineurs n’ont pas réussi à me faire intégrer le capteur de puissance. Mais dès cette année, je devrais bénéficier d’un SRM avec WIGGLE-HONDA. J’aime beaucoup travailler aux sensations car en course je me vois mal regarder ma puissance, qui est souvent tronquée par l’effet « compétition » mais c’est vrai que l’analyse qui en découle est très intéressante et bénéfique.

12. Tu utilises depuis peu l’application Strava. Pour quelle raison ? Côté social ou plutôt pour mesurer tes progrès sur certains segments ?
Je voulais d’abord comparer STRAVA et VELOBOOK comme moyen de communication avec mon entraineur, et j’ai choisi VELOBOOK pour la facilité d’utilisation. Maintenant c’est vrai que STRAVA a ce côté challenge qui me plaît bien et que j’utilise pour les records des bosses du coin !

IMG_1822.jpg13. Pour l’hiver, comment t’habilles-tu pour les journées les plus froides ? Multiplication des couches ?
Même si la Bretagne est dite « pluvieuse », on a la chance que les températures y restent très correctes en hiver. Alors un sous-maillot manches longues, une thermique et un KWAY dans la poche suffisent pour partir rouler.

14. Quel est ton kilométrage annuel moyen ?
En moyenne entre 15000 et 20000 kms, cela dépend beaucoup du nombre de jours de course. L’an passé, j’étais plus près des 20000kms avec le GIRO (10 jours de course).

15. Une semaine d’entraînement type pour toi, ça ressemble à quoi ? Plutôt du matin ou l’après-midi ? Entraînement seule ou avec d’autres coureurs ?
Là pour le coup, question facile ! En préparation hivernale ou en préparation estivale, c’est la même chose, je suis plutôt d’après-midi voire du soir. La raison est simple, mon mari s’entraîne toujours avec moi (il est en 1ère caté) mais est pâtissier, donc sieste oblige en début d’après-midi. Mais cela m’arrive quand même de faire du bi-quotidien avec une sortie seule ou avec mon frère le matin.


16. Es-tu adepte de l’entraînement sur Home Trainer ou est-ce seulement par obligation ? Quels entraînements fais-tu sur ce type d’appareil ? Sur quelle durée maxi ?
Adepte, je ne dirais pas ça, mais je trouve que le Home-trainer est un très bon outil pour l’entrainement spécifique qui ne demande pas de travail en bosse, comme la velocité, les sprints en force, les séries en PMA. On ne dépend alors pas de la circulation ou du vent. J’ai d’ailleurs investit cet hiver dans le nouveau Home-trainer ELITE TURBO MUIN, idéal pour se sentir comme sur la route.

17. Quel regard portes-tu sur les différences de médiatisation et du nombre de courses entre le cyclisme féminin et masculin, même si cela semble évoluer ?
J’ai un regard plutôt optimiste, ça bouge et c’est tant mieux ! De plus en plus de courses hommes se dédoublent avec une course femme (STRADE BIANCHE en 2015) ! Je pense que le cyclisme féminin a de belles années devant lui, nous le méritons.

18. Arrives-tu à vivre intégralement de ton sport ou, comme certains féminines, tu es obligé de travailler à côté ?
Je ne vis absolument pas du cyclisme, le cyclisme est ma passion. J’aimerais qu’il devienne mon métier mais pour le moment c’est IMPOSSIBLE ! Je travaille au sein de la Communauté de Communes (CIDERAL) de ma région en tant qu’animatrice sportive, j’ai cette chance de bénéficier d’un emploi aidé (CIP) qui me permet d’être détachée à plus de 60% pour pratiquer mon sport.

19. Ta présence sur Twitter aide-t-elle à ta notoriété et à trouver des partenariats ?
Non, je ne pense pas, mes partenaires sont des gens de ma région qui me connaissent à travers mes résultats, j’ai une page Facebook qui fonctionne très bien avec plus de 8000 abonnés, mais cela ne me sert qu'à promouvoir mes résultats et à suivre mes voyages autour du monde.

20. Ton mari, Vincent, est aussi un très bon cycliste amateur. Vous entraînez-vous ensemble ?
On ne pourrait jamais partir rouler l’un sans l’autre, c’est une habitude, un besoin. On se connaît par cœur et on se tire la bourre. Je progresse grâce à lui et moi je le motive à prendre le vélo car parfois, après son travail, il préfèrerait rester au lit.

21. T’aide-t-il, par exemple, à réaliser des entraînements derrière scooter ?
C’est lui ou mon papa qui me font du derrière scooter, et la même chose pour lui. Je crois que cela aiguise son regard sur mon coup de pédale et mon état de forme, il est les yeux de mon entraineur qui n’est pas sur place.

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Merci à Audrey Cordon que vous pouvez retrouver sur sa page Facebook mais aussi sur Twitter.