L'ÉQUIPE

Romain Bardet : «On a besoin de spectacle et de mouvement»

Romain Bardet félicité par Vincent Lavenu pour sa 2e place au Dauphiné. (PAPON BERNARD/L'Equipe)
Romain Bardet félicité par Vincent Lavenu pour sa 2e place au Dauphiné. (PAPON BERNARD/L'Equipe)

Romain Bardet a souvent attaqué au cours d'un Dauphiné qu'il a terminé à la deuxième place derrière Chris Froome. Le Français assume et revendique son tempérament offensif.

ma liste
commenter
réagir

«Finir deuxième derrière Froome, c’est une sacré performance, non ?
Oui. C’est vraiment du bonheur parce que ça n’a pas été limpide comme semaine pour nous. Rien ne nous a été offert. On est allés chercher cette deuxième place tous ensemble. Hier (samedi), j’ai encore couru à l’instinct en tentant le tout pour le tout dans La Madeleine et on n’a pas été payés. J’étais déçu mais j’avais de bonnes sensations donc je me suis dit qu’il restait une étape, que c’était encore ouvert. Hier j’étais très très déçu, j’ai très peu dormi cette nuit. J’avais l’occasion de grandir encore plus. Sans erreur d’appréciation dans le final hier, le maillot (jaune), je l’aurais eu ce matin. Après je n’aurais peut-être pas fini deuxième du général avec la pression à gérer.

Mardi, après votre chute, vous disiez que le général s’était envolé, vous étiez loin (à 1’12’’). Est-ce que c’est pour cela que vous terminez deuxième finalement ?
Oui. Ce n’est pas ce que j’aime, suivre, dans le vélo moderne. Je n’y prends pas de plaisir. J’ai du mal à chercher 100% de mes capacités physiques quand je suis sur la défensive et passif. Je sais que c’est souvent comme ça qu’on gagne en World Tour mais il y a des exceptions, comme cette semaine sur le Dauphiné où on peut trouver un juste milieu entre l’attaque et la défense. Passer une semaine à défendre une 4e, 5e ou 6e place au général, ça ne m’intéresse pas. Ce n’est pas sous cet angle que je vois mon sport.

L'ÉQUIPE

«J'ai mûri dans la gestion de mes émotions»

Ça vous a plu de passer par tous les sentiments cette semaine ?
Oui, c’est un peu à l’image de mon Tour de France 2015, un peu les montagnes russes. Je trouve que c’est plus sympa émotionnellement à vivre qu’un Tour sans aspérités où on est sur la défensive. Parfois, le cyclisme moderne m’ennuie un peu, quand je vois que certaines courses se jouent sur les contre-la-montres et après chacun défend sa place. Je ne trouve pas ça très réjouissant. Il y a des coureurs dans le peloton qui m’inspirent. Contador par exemple n’a pas hésité à attaquer à 50 kilomètres de l’arrivée. Ça fait du bien au vélo parce qu’on a besoin de spectacle et de mouvement.

Dépasser Richie Porte doit être savoureux alors ?
Oui mais moi je faisais aussi attention à ne pas me faire dépasser par Dan Martin (finalement troisième). Donc j’étais un peu défensif aussi (sourire). Aujourd’hui, je me suis remis les idées au clair après avoir manqué de lucidité hier. Même si je n’avais qu’une envie, c’était de rouler avec Contador quand on était 4 (avec Porte et Froome). Ensuite, je me suis dit que je n’avais aucun intérêt de rouler là, j’ai essayé de gérer un peu mes émotions. C’est souvent ce qui me manquait face aux meilleurs. Sur ce point, j’ai beaucoup mûri. C’est une progression dans ma carrière.»

publié le 12 juin 2016 à 16h51 mis à jour le 12 juin 2016 à 16h58
Les commentaires sont soumis à des règles de modération. lire la charte