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Mathew Hayman : «Désolé d'avoir gagné Paris-Roubaix»

Hayman a privé Boonen d'un cinquième succès historique. (F. Mons/L'Equipe)
Hayman a privé Boonen d'un cinquième succès historique. (F. Mons/L'Equipe)

Vainqueur de Paris-Roubaix à 37 ans et sa 15e participation, Mathew Hayman (Orica) était le premier surpris de son exploit dans l'Enfer du Nord. «Désolé d'avoir battu Boonen», a-t-il lancé aux journalistes en conférence de presse.

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«Vous comptez seulement deux ou trois victoires à votre palmarès. Êtes-vous surpris du résultat final de ce Paris-Roubaix ?
Bon, j’ai quand même gagné quelques courses, un peu plus que deux. (Il sourit). C’est vrai que je ne gagne pas souvent. La victoire, je n’y pensais pas ce matin. Par le passé, je suis déjà venu avec l’ambition, en me mettant de la pression mais cette fois, je revenais de blessure (fracture du radius au Het Nieuwsblad), je venais pour prendre du plaisir et pour aider mes coéquipiers. Finalement, tout s’est mis en place. Peut-être que c’est cela qui m’a aidé. Je voyais la pression sur les visages des autres et j’ai pu en profiter.

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En plus, vous gagnez après avoir participé à une échappée...
Tous les directeurs sportifs le disent dans le bus au départ : l’échappée du matin à Paris-Roubaix est une des rares dans l’année qui peut offrir un gros résultat. J’ai déjà fait 8e quand Vansummeren a gagné, après une échappée à la sortie d’Arenberg. À Roubaix, il y a un vainqueur surprise tous les trois ou quatre ans mais ce sont toujours des coureurs qui sont passionnés par cette course, à l’image de Stuart O’Grady ou Johan Vansummeren. J’ai déjà couru 15 Roubaix, je les ai tous finis. C’est ma course préférée. Je ne l’ai jamais caché.

Dans le final, les autres coureurs, comme Tom Boonen ou Sep Vanmarcke, avaient la pression du résultat. Plus que moi.

Comment avez-vous vécu la fin de la course ?
Au Carrefour de l’Arbre, je pensais que j’aurais déjà de la chance de finir 5e et je craignais d’être repris par le groupe de poursuivants. Il y a un gros virage où j’ai failli finir dans le public mais j’ai continué à mon rythme et je voyais que je ne perdais pas trop de terrain. J’ai pu les reprendre. Dans le final, les autres coureurs, comme Tom Boonen ou Sep Vanmarcke, avaient la pression du résultat. Plus que moi. J’étais dans la roue de Boonen. J’ai décidé de lancer le sprint mais j’étais un peu inquiet quand j’ai vu la pancarte des 200 m : cela faisait un long sprint. J’étais dans un état second.
Que vous a dit Tom Boonen à l’arrivée ?
Il m’a dit : ''Félicitations. Bien sûr, j’aurais voulu gagner et avoir le record de victoires (5).'' J’ai toujours suivi sa carrière, je respecte ce qu’il a fait. J’aurais été heureux de finir deuxième derrière quelqu’un comme lui. (Aux journalistes), j’espère que vous êtes quand même contents de ma victoire. Vous auriez pu avoir Tom Boonen pour la conférence de presse du vainqueur. (Il sourit). Je suis désolé d’avoir gagné.»

publié le 10 avril 2016 à 18h44 mis à jour le 10 avril 2016 à 19h12
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