Sandie Clair : « Terminer devant les Britanniques »

A Londres, Sandie Clair se concentrera sur la vitesse par équipes. En deçà de ses marques de références en individuelle, la vice-Championne du Monde du 500 mètres 2011 a "tout misé" sur ces Championnats du Monde sur piste (2-6 mars). Dotée d'une grosse motivation, la Toulonnaise avoue à DirectVelo "[qu'elle] n'imagine pas ne pas être aux Jeux Olympiques de Rio".

DirectVelo : Quel est l'objectif en vitesse par équipes ?
Sandie Clair : Terminer devant les Britanniques. On ne va pas parler en terme de place parce qu'en raison des quotas européens, si on est devant elles on est assurées d'aller à Rio. J'ai connu pas mal de couacs cette saison donc l'objectif c'est qu'on les batte. J'ai tout misé là-dessus.

Si la France se qualifiait pour les Jeux en vitesse par équipes, penses-tu avoir d'avantage de chances d'y aller ?
Je pense que oui. En tout cas, je vais tout faire pour que ce soit le cas parce que je suis trop loin au classement mondial pour être retenue en vitesse individuelle. Ça fait deux saisons que nous sommes trois filles, avec Virginie (Cueff) et Olivia (Montauban) à nous battre pour que la nation se qualifie, même si là, ce sera Virginie et moi qui courrons. Il n'y aura que deux places pour les Jeux mais attention : ce n'est pas parce que qu'on va qualifier l'équipe aux Mondiaux, que nous serons assurées d'avoir notre place à Rio.

« SAVOIR PRENDRE DES DECISIONS DIFFICILES POUR PARVENIR A SES FINS »

Quel regard portes-tu sur ta préparation ?
En fin de saison dernière j'avais décidé de faire l'impasse sur les Championnats d'Europe par ce que je n'étais pas super physiquement. J'ai préféré mettre toute les chances de mon côté pour arriver en pleine possession de mes moyens à Londres. Il faut parfois prendre des décisions difficiles pour parvenir à ses fins. Cet hiver, j'ai suivi mon programme et je n'ai pas connu d'accroc. Je me sens beaucoup mieux qu'à Hong-Kong (35e de la vitesse individuelle de la dernière manche de Coupe du Monde, NDLR) donc je ne retiens que du positif. Je pense arriver en forme à Londres. Il reste encore un peu de temps pour être au top et on a levé le pied ces deux dernières semaines pour garder de la fraîcheur donc je pense que c'est pas mal. Dans le cas d'une qualification pour les Jeux, je pense qu'on peut très bien avoir un pic de forme en mars et un deuxième dans cinq mois. De toutes façons, si je ne suis pas en forme maintenant, nous n'irons pas à Rio.

As-tu ressenti des progrès entre les deux manches de Coupe du Monde que tu as disputées ?
C'est vrai que sur la première, j'avais fait un mauvais chrono. La deuxième n'était pas exceptionnelle non plus mais j'ai noté une bonne progression. Je pense m'être encore améliorée depuis. On ne pourra vérifier que sur le chrono des Mondiaux mais ça va beaucoup mieux à l'entraînement, donc même si je ne suis pas à mon meilleur niveau c'est de bon augure. Je me suis préparé spécifiquement pour Londres, parce que si on n'est pas qualifiées ça ne sert à rien de penser à Rio. Je dois tout de même admettre que c'est dans un coin de ma tête. Il est inenvisageable de ne pas aller au Jeux.

« COURIR AU MOINS JUSQU’À TOKYO »

Quelle performance vises-tu en vitesse individuelle ?
Depuis les JO de Londres j'ai connu pas mal de changements du fait de mon déménagement de Toulon à Paris. Ça veut dire changements de vie, d'entraîneur, etc. Ça n'a pas été très facile et il faut du temps pour se relever. Malheureusement on perd vite mais pour reprendre c'est un peu plus compliqué (rires). Maintenant ça commence à bien revenir, donc je suis confiante. Comme l'individuelle n'est pas ma priorité, je prendrai ce qui viendra.

Est-ce un choix de n'avoir que peu couru sur 500 mètres départ arrêté ?
Eh bien, il n'y en a pas en Coupe du Monde. Ensuite, je n'ai pas fait les Championnats d'Europe, donc ça fait une occasion de moins. Après, comme ce n'est pas une discipline olympique et que j'ai décidé de tout miser sur la vitesse par équipes, j'ai un peu délaissé le 500 mètres. Ça reste quand même ma discipline de cœur car c'est sur cette distance que j'ai construit l'essentiel de mon palmarès.

Tu vas avoir 28 ans cette année. As-tu déjà prévu ce que tu allais faire après Rio ?
Je continue. Au moins jusqu'en 2020 (Jeux Olympiques de Tokyo, NDLR). Je compte en années olympiques. On verra après Tokyo parce que j'aurai 32 ans, mais ce qu'il y a de sûr c'est que je ne me vois absolument pas arrêter dans cinq mois (sourires).  

Crédit photo : Gautier Duet - DirectVelo.com
 

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