Bardet : «Je suis parfois têtu, surtout obstiné…»

  • «Les Jeux de Rio représentent une opportunité unique dans ma carrière...» «Les Jeux de Rio représentent une opportunité unique dans ma carrière...»
    «Les Jeux de Rio représentent une opportunité unique dans ma carrière...» Photo AFP
Publié le , mis à jour
Recueilli par Patrick Louis

Romain Bardet progresse chaque saison. Il pédale aujourd'hui au pied des podiums qu'il rêve de découvrir. À l'orée de sa cinquième année chez les pros, une année olympique, il nous parle de ses objectifs et de sa «nouvelle» expérience.

Pour les cyclistes, l'hiver se termine déjà. Comment vous sentez-vous à l'heure de la reprise, dans les temps, en avance, en retard ?

Dans les temps… L'hiver n'est pas fini, il reste encore du travail. On n'est pas encore passé en mode compétition, il reste quelques jours de préparation. J'ai remis un dossard à «La Marseillaise», mais c'est Oman qui va marquer le début de ma saison.

Paris-Nice sera un vrai objectif ?

Oui mais prudence ! ça fait trois ans que je fais Paris-Nice et je n'ai jamais été à la hauteur de ce que j'espérais. Ce n'est pas une course qui me convient forcément, mon niveau de forme y est bon mais pas suffisant pour être dans les quatre-cinq premiers… Cette année le parcours me plaît, il me semble plus attractif avec pas mal d'étapes accidentées. J'espère, avec Oman, avoir cette course à étapes qui me manquait pour marcher sur Paris-Nice.

Ensuite vous penserez aux Ardennes ?

Les Ardennes oui et il n'y aura encore une fois que Liège cette année.

Pas de Flèche ?

Pas de Flèche non, j'ai de l'ambition sur Liège et Romandie et j'aime bien passer par le Tour du Trentin avant. Ça avait très bien marché l'an dernier, j'ai eu sur cette période mon meilleur pic de forme. En plus, l'équipe a une très bonne chance sur la Flèche avec Alexis Vuillermoz…

Vous venez de fêter votre 25e anniversaire, l'âge de la maturité ?

Je ne peux peut-être pas encore parler de bouteille mais ça commence… J'ai trois Tours de France derrière moi donc je sais un peu à quelle sauce je vais être mangé tous les mois de juillet ! Le poids des responsabilités, je l'avais déjà l'an passé… C'est une étape logique dans l'évolution de ma vie de coureur d'en avoir plus et d'affirmer mon leadership dans l'équipe AG2r la Mondiale.

Le Tour va être encore le sommet de votre saison ?

C'est une course phare notamment pour le public, elle est tellement dans le patrimoine national avec une caisse de résonance que l'on ne retrouve dans aucun autre événement, avec des à-côtés surtout beaucoup plus denses qui rendent les trois semaines épuisantes, mais j'aurais le même niveau d'investissement pour la Catalogne ou la Romandie.

Et les Jeux ?

Avec ce circuit, les Jeux de Rio représentent une opportunité unique dans ma carrière même si je n'ai que vingt-cinq ans. Peu importe la sélection, elle sera de toute façon très homogène avec quatre cartes seulement mais quatre cartes maîtresses. Sur les courses World Tour avec neuf coureurs, c'est assez stéréotypé et ce sont toujours les mêmes qui s'imposent. Là ça pourrait être beaucoup plus ouvert.

Vous allez croiser Jean-Christophe Péraud moins souvent cette année…

Il a choisi de faire le Giro, on ne sera pas ensemble au Tour mais en Catalogne oui. J'aime bien partager le leadership avec lui, pour échanger. À certains moments on n'est pas trop de deux dans les phases critiques pour prendre les bonnes décisions. En 2014 notre binôme avait très bien marché.

En avez-vous terminé avec vos études ?

(Il rit) Chaque année vous me posez la même question…

Et chaque année vous nous répondez non ! Vous n'allez pas aussi vite que les autres ?

C'est un peu ça oui… Carrière sportive oblige il y a des concessions à faire en terme de timing. Malgré toute ma bonne volonté, je suis encore en train de faire mon mémoire et d'analyser mon stage que je dois avoir bouclé d'ici le Tour de France pour valider le diplôme.

En cours de route, ça vous pèse ?

Non j'essaie toujours d'aller au fond des choses. Je suis parfois têtu, surtout un peu obstiné donc hors de question d'arrêter en si bon chemin, d'ailleurs je ne me suis jamais posé la question. Mon problème c'est le stage, treize semaines à faire en entreprise… On essaie de trouver des aménagements mais je ne peux pas déroger au statut normal. Je suis un peu dans l'impasse avec ça. Beaucoup de sportifs qui sont avec moi sont en reconversion moi j'en suis loin…

Vous avez trouvé un pied-à-terre dans le Sud, vous allez vous y installer ?

Pas du tout simplement je suis professionnel et je ne peux pas me permettre d'être tributaire des conditions météo. L'Auvergne est si belle qu'elle est rude l'hiver mais j'y serai toujours aussi attaché.

On vous propose une victoire «gratuite» pour cette année, vous choisissez laquelle ?

Une course par étapes mais je serais déjà content d'être sur le podium. J'aimerais faire un peu comme Van Garderen. Je ne m'identifie pas à lui mais il passe chaque année un petit cap supplémentaire.

Et Liège ?

Liège, oui bien sûr, c'est ma course préférée, il y a toute une mythologie autour d'elle…

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