Rullière : « Soit il est fou, soit il me veut vraiment »

En juillet 2015, Melvin Rullière avait annoncé vouloir arrêter le vélo (lire ici). Dans une spirale négative après un début de saison compliqué, le coureur qui évoluait alors chez Veranclassic-Ekoï laissait planer tout de même un doute quant à son futur dans le milieu cycliste. En octobre, il a repris une licence amateur au VC Rouen 76. Il évoque avec DirectVelo.com ces quelques mois d’incertitude.

DirectVelo : Que s’est-il passé entre juillet et octobre ?
Melvin Rullière : C’était clair dans ma tête, j'arrêtais le vélo. J'ai décidé de trouver du travail dans le vélo ou dans complètement autre chose. Au final, j’ai déniché un CDI comme commercial pour une boite de sécurité-télésurveillance. Je devais commencer au 1er novembre. Entre temps, Jean-Philippe Yon (le directeur sportif du VC Rouen 76, NDLR) m’a appelé. Après de longues minutes au téléphone, je lui ai dit non. Le lendemain, mon téléphone sonnait de nouveau. Pour Jean-Philippe, c'était évident et pour moi, c’était encore « non ». Ça a continué comme ça durant près d’une semaine. Le sixième jour, je me suis dit : « soit ce mec est fou, soit il me veut vraiment dans son équipe ». J'ai finalement accepté.

Le VC Rouen 76 était ton seul contact ?
Plusieurs équipes m'ont contacté au mois de septembre. J'ai dit non à tout le monde. Le VC Rouen 76 a vraiment insisté, le projet me plaisait, le calendrier de course également. J'ai quand même demandé au SCO Dijon s’ils me voudraient dans l’équipe si je venais à reprendre le vélo. L'effectif 2016 était déjà bouclé, alors je n'avais plus qu’à dire oui à Rouen.

« JE REVIENDRAI AU CYCLO-CROSS »

Dans quel état d’esprit et avec quelles ambitions abordes-tu la saison 2016 ?
Je me sens bien dans l'équipe. Le staff me montre beaucoup d'intérêt et c'est ce qu'il me fallait pour retrouver de la confiance. Le groupe est solide, une équipe jeune avec de belles ambitions. J'arrive dans le club l'année de tous les changements. C'est un nouveau VC Rouen 76 que vous verrez sur les routes en 2016. Pour ma part, j’ai refait les bases tout l'hiver à l’entraînement. Je suis prêt pour cette saison.
Mes objectifs sont simplement de répondre aux attentes du club. Personnellement, je veux renouer avec la victoire. Je ne me projette pas sur le long terme, je vais faire la saison à bloc. On fera le point à la fin pour savoir si Jean-Philippe Yon avait raison ou non. Dans tous les cas, ce ne sera que positif.

Toi qui es spécialiste du cyclo-cross tu as participé à très peu d’épreuves cette saison. As-tu fais une croix sur la discipline ?
J'ai fait trois cyclo-cross cette année avec du matériel qui traînait chez moi (Il l’a emporté à Fontaines-Lès-Dijon, a terminé 12e à Boulzicourt et 20e à Dijon, NDLR). Vu que je devais arrêter, je ne m'étais pas rééquipé. Mais, pour moi, ça reste la plus belle des disciplines, je reviendrai l'an prochain.

TOUJOURS MANAGER DU SCOD-TEAM HAIBIKE COTE D'OR

Seras-tu toujours dans l’encadrement du SCO Dijon ?
Je m'occuperai toujours du Team Haibike Côte-d'Or en 2016. Je m'éclate à faire ça ! Le SCO Dijon et le VC Rouen 76 sont d'accord, puis j’arrive à faire la part des choses. La plus grosse partie de mon travail a été effectuée durant l'hiver. Mes partenaires sont trouvés, la saison est planifiée, pour le reste, je suis entouré de gens très compétents pour gérer les coureurs.

Comment as-tu vécu le titre de Maxime Gagnaire sur le Championnat de France Juniors de cyclo-cross ?
Il fait partie de mon équipe et, avec Simon Rogier, son entraîneur, nous l’accompagnons dans sa carrière sportive. Je fais de mon mieux pour lui donner quelques astuces. Présent avec le comité de Bourgogne pour faire repérer les coureurs, j'ai pu montrer à Max et aux autres quelles trajectoires étaient les meilleures selon moi. On a bossé le circuit en vidéo jusqu’à 22h30. Je pense qu'il savait exactement ce qu'il avait à faire le lendemain. Il a été parfait. Tout était réuni pour qu'il s'impose ce jour là. De la boue, de la course à pied, des leaders qui craquent sous la pression, une course réduite au niveau du temps, et surtout un Maxime en grande condition. C'est mon premier grand moment de sport en tant que manager de team. J'ai eu des émotions que je ne connaissais pas. Je veux revivre ça !

Crédit photo : Aurélien Regnoult - www.directvelo.com
 

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