Laurie Berthon : « M'installer durablement dans le Top 5 »

Laurie Berthon (24 ans), la licenciée du Vélo Club de Saint-Julien-en-Genevois, a confirmé le week-end dernier à Hong-Kong qu’elle s’était installée parmi la hiérarchie de l’omnium, en prenant la troisième place de la dernière étape de la Coupe du monde, derrière Laura Trott et Sarah Hammer. Sur la première manche à Cali, en Colombie, la Rhodanienne (absente en Nouvelle-Zélande mais malgré tout 5e du classement général, qu’elle avait remporté lors de la saison 2013-2014) avait devancé l’Américaine, ancienne double détentrice du titre mondial, derrière l’intouchable Britannique, Championne Olympique à Londres.

DirectVelo : Deux podiums en Coupe du monde à côté de Trott et Hammer, ce n’est pas anodin ?
Laurie Berthon : C’est vraiment super. J’avais surtout à cœur de réitérer mes performances sur le 500m et le tour lancé et je visais le meilleur classement possible. Après, même si la hiérarchie est plutôt bien installée et que le niveau est très homogène parmi les meilleures, chaque compétition est différente. La moindre erreur se paie cash. On l’a vu sur la première preuve, le scratch, où la Néerlandaise Wild (victorieuse des deux dernières Coupe du monde de la discipline) et la Belge D’Hoore sont tombées.

De ton côté, au Championnat d’Europe, une chute sur l’élimination t'a certainement coûté une place sur le podium (4e à Granges)...
Peut-être oui mais mon résultat en Suisse m’a surtout motivé à bloc. J’ai pu voir qu’avec tout le travail accompli, je pouvais rivaliser avec les meilleures, rentrer dans la bataille pour une médaille.

Est-ce le déclic qui te manquait ?
Cela fait quatre ans que je bosse sur l’omnium en vue des Jeux Olympiques de Rio en 2016, que j’ai tout repris à zéro en laissant derrière moi mon passé de sprinteuse. L’hiver 2014-2015 a été compliqué car j’ai changé d’entraîneur et d’environnement en m’installant à côté du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Mentalement, cela a été compliqué pour tout gérer.
 
« IL A FALLU PRENDRE NOS MARQUES AVEC SAMUEL ROUYER »

Après ta 14e place au dernier Mondial en France, il a fallu te remettre en question ?
Il y a eu davantage de concurrence mais avec Pascale (Jeuland), c’est plus une saine émulation. Je le répète, j’ai travaillé trois ans avec Hervé Dagorne et il a fallu tout reprendre avec Samuel Rouyer. On a eu besoin d’un temps d’adaptation. On a appris à se connaître. Désormais, il sait comment on doit travailler ensemble pour être efficace.

En début de saison, ta qualification olympique était compromise ?
En effet, compte tenu de mes résultats la saison dernière, nous étions 10e nation européenne, là nous sommes remontés à la 4e place et sauf cataclysme au Mondial de Londres (2-6 mars), nous devrions rester parmi les huit pays européens qualifiés.

Justement, quel sera ton objectif à Londres ?
Toutes les meilleures seront là avec, en plus, l’Australienne Edmondson (Championne du Monde en titre, NDLR) qu’on n’a pas encore vue. Je veux d’abord m’installer durablement dans le Top 5. En étant régulière sur chaque discipline, et très performante notamment sur mes points forts.

Pour réaliser une médaille au Mondial ou aux JO ?
Il ne faudra pas commettre la moindre erreur. Sur le 500m et le tour lancé, mes points forts en tant qu’ancienne sprinteuse, je dois être parmi les trois premières minimum. Sur la poursuite - où j’ai amélioré mes temps à chaque fois depuis le début de cette saison, en passant de 3’40’’ aux Europe à 3’36’’ à Hong-Kong - il faudrait que je grignote deux ou trois places encore pour passer de la 7-8e place à la 5e. Mieux c’est quasiment impossible. Sauf incident, on sait qui sera devant et après, entre la cinquième et la dixième place, cela se tient de près. Le scratch qui est la première épreuve est très tactique. On peut laisser partir des filles moins dangereuses au général mais je dois terminer dans le sillage des favorites comme à Hong-Kong juste derrière Trott et Hammer même si j’étais 7e. Et en dehors de la course aux points qui se gère en fonction du classement avant la dernière épreuve, il faut être vigilante et hyper concentrée dans l’élimination, en dehors du physique primordial, pour éviter d’être enfermée et de se faire piéger sur un sprint comme à Hong-Kong (7e). J’ai fait tellement d’efforts pour gommer mes lacunes et m’améliorer en poursuite que ce serait bête de tout gâcher sur une autre épreuve...

Crédit photo : Mathilde L'Azou - Mathilde L'Azou Photographies

N.B.

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