Titrée en 2010 et 2011, Caroline Mani s'est offert, ce dimanche, un troisième titre de Championne de France. La Franc-Comtoise du Team Raleigh-Clément, âgée bientôt de 29 ans, espère désormais briller sur le prochain Championnat du Monde. Voici sa réaction.

DirectVelo : Tout a semblé simple pour toi...
Caroline Mani : Il a fallu gérer les éventuels incidents ou chutes. J'ai tapé un piquet pendant la course, j'espère que je ne me suis pas cassée le pouce. Cela aurait pu être pire. En revanche, j'ai eu un gros soucis dans le premier tour. Ma batterie ne marchait plus. J'ai donc eu qu'une seule vitesse pendant un demi-tour. C'était un peu particulier. Il va falloir trouver une solution pour ne plus que cela se reproduise.

Quelle était ta tactique au départ ?
J'ai voulu dès le départ imprimer le tempo. Ensuite, j'ai tâché de creuser au maximum, pour avoir plus de marge en cas d'incident. Tout pouvait arriver. Ce n'est pas toujours la favorite qui gagne. C'était particulier de courir ici. Je suis dans mon jardin. Depuis que j'ai débuté le cyclo-cross, je m’entraîne ici.

Tu semblais très sereine lors de la reconnaissance...
En apparence seulement ! J'avais un compte-tour sur mon téléphone qui disait les heures, les jours et les minutes restantes avant cette course. Le dernier mois a été très long. Je n'avais que cela en tête. Passer la ligne d'arrivée en tête est donc une délivrance.

« J'AI PASSE UN PETIT CAP »

As-tu déjà été aussi forte ?
J'ai passé un petit cap. J'ai eu un temps d'adaptation aux Etats-Unis. Ce n'est pas la même vie, la même culture, pas les mêmes courses. J'ai aussi perdu un peu de poids, j'ai "dégraissé" la machine. Mentalement, je suis mieux dans ma peau. J'ai trouvé mes repères dans tous les domaines.

Les conditions ont dû te changer de celles rencontrées aux Etats-Unis en début de saison...
La saison a été sèche. J'ai couru avec du soleil, 35°... Mais je suis quand même née Franc-Comtoise. J'ai la boue dans la peau !

Que représente ce maillot pour ton équipe qui est américaine ?
On ne s'en rend pas toujours bien compte en France, mais les Américains adorent notre pays. L'équipe va être très contente de me voir revenir avec un maillot bleu-blanc-rouge sur le dos. Ils vont être fiers. C'est quand même un maillot distinctif. C'est une fierté pour moi de représenter notre pays aux Etats-Unis.

« UN PODIUM AU MONDIAL SERAIT BEAU »

As-tu encore une marge de progression d'ici le Mondial ?
J'ai fait quinze jours un peu plus soft après la Coupe du Monde de Heusden-Zolder. Car je n'avais pas chômé depuis mon retour des Etats-Unis. Désormais, l'objectif est de passer encore un petit cap d'ici le Championnat du Monde. Pourquoi pas aller chercher une surprise au Mondial ? J'étais frustrée jusqu'à cette année de ne jamais avoir fait de podium en Coupe du Monde. Etre 2e à Namur, mi-décembre, m'a donné de la confiance. Il peut avoir des surprises au Mondial.

Tu penses au titre ?
Un podium serait beau. Le titre ? Pourquoi pas ? On ne sait pas ce qu'il peut se passer pendant la course. Je souhaite représenter le pays au mieux. Le parcours de Heusden-Zolder a été durci. Il y a plus de montées et de parties techniques. L'inconvénient, c'est mon départ. Je vais être en première ligne en Coupe du Monde, et cela change la donne. Je suis un petit peu "froussarde". Quand cela joue des coudes, j'ai tendance à freiner... J'ai fait 5e à Zolder, le 26 décembre en Coupe du Monde, en partant 50e. Je peux donc espérer quelque chose de pas trop mal.

Crédit photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com