En début de saison 2015, Benoît Luminet, manager du CR4C Roanne, s'inquiétait du départ tardif de deux piliers de l'équipe chez les pros. "Nous n'avons pas de leader charismatique cette saison et l'effectif de 13 coureurs me paraît même un peu tendre", déclarait-il à l'époque à DirectVelo (lire ici). Dix mois plus tard, celui qui est "consulté par le nouveau Président pour des choix ponctuels" mais qui n'intervient pas dans les compositions d'équipe, livre à DirectVelo son analyse de la saison du CR4C Roanne, le club aux 90 bougies.

DirectVelo : En quoi le départ tardif de Jérôme Mainard et Jimmy Raibaud a pénalisé la saison de Roanne ?
Benoît Luminet : Cela nous a handicapé en décembre car c'était difficile de retrouver à cette période de l'année deux coureurs avec le même palmarès et le même charisme. Nous nous sommes retrouvés à douze coureurs. En DN1, c'est limite, nous sommes partis sur une jambe et demi. Je me suis fait gentiment taper dessus par les coureurs quand j'ai évoqué un "effectif tendre", d'ailleurs.

Qui a eu le charisme pour entraîner le groupe cette saison ?
Nous n'avons pas de leader charismatique. Au premier trimestre, chacun cherchait son rôle. Nous avions beaucoup de places d'honneur mais pas de victoires. Mais chacun est monté d'un cran. Si Axel Gagliardi ressort par le nombre de victoires (9 sur les 16 de la DN1), le groupe s'est soudé. Chacun aide l'autre.

« AU DEBUT QUAND ON ROULAIT POUR MATHIEU FERNANDES, ON RIGOLAIT DE NOUS »

Y a-t-il eu un déclic ?
La saison du CR4C Roanne a vraiment débuté au Championnat de France avec la 4e place de Florian Dumourier qui a animé la course. Ensuite, ça a duré jusqu'en septembre, [Paul Sauvage termine 4e de Paris-Vierzon puis 2e du Trophée des Champions NDLR]. Pendant quatre mois, nous étions une des meilleures équipes de DN1.

Comment s'est passé cet été ?
Mathieu Fernandes s'est révélé comme notre sprinter. Nous l'avons récupéré en début de saison. Les Directeurs sportifs ont su lui donner confiance. Les coureurs ont roulé pour lui même si au début ça faisait rigoler qu'on roule pour lui. Dans l'équipe, chacun respecte les consignes, sans arrière-pensées, alors qu'ils ont tous l'ambition de passer pro. De plus, cet été, tout était réuni car nos coureurs aiment la chaleur et les parcours accidentés. Les neuf coureurs étaient capables de gagner des courses.

« PERSONNE NE VOULAIT PARTIR ! »

Avec un tel groupe, comment s'est passé le recrutement pour 2016 ?
Personne ne voulait partir ! C'est rare. Nick Schultz est parti mais pour monter en Continentale. En revanche, Aymeric Brunet et Vincent Garin, les Directeurs sportifs, ont été sollicités par de nombreux coureurs pour venir à Roanne. Nous sommes devenus un club où les coureurs ont envie de venir [ce que confirme Alexandre Jamet, recruté à l'intersaison : lire ici, NDLR]. Ils ont choisi des coureurs qui ont déjà gagné en 1ère catégorie, c'est un critère essentiel. Les nouveaux étaient tous déjà connus de nos coureurs et étaient attirés par notre esprit collectif.

Crédit Photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com