Caroline Mani : « Je m'éclate aux Etats-Unis »

Sur le podium de la Coupe du Monde de cyclo-cross de Namur aux côtés de Nikki Harris, Caroline Mani affiche son plus grand sourire avec sa 2e place sur la course du jour. Rentrée jeudi dernier, la Française exilée aux Etats-Unis a à peine eu le temps de déballer ses bagages et de digérer le décalage horaire, qu'elle reprenait déjà la route de la Belgique pour continuer sa campagne dans les sous-bois. DirectVelo a rencontré l'ancienne championne de France au pied du podium, bien décidée à reconquérir sa tunique.

DirectVelo : Deuxième en Coupe du Monde, jolie surprise !
Caroline Mani : En ce moment, je marche pas trop mal. Aux Etats-Unis, j'ai réalisé une belle saison, où je me mesurais régulièrement à Katerina Nash et Kathy Compton, des habituées des podiums en Coupe du Monde. Donc je savais que j'avais le niveau pour lutter au top ici.

Pas eu le moindre doute avant le départ ?
C'est vrai que c'était un peu stressant. Je n'ai jamais réalisé de super performances en Europe, et ça fait quasi trois mois que je n'ai plus couru contre ces filles-là car mon contrat avec mon sponsor n'inclut pas les Coupes du Monde européennes. A Las Vegas, j'étais loin de mon meilleur niveau car je dois toujours décoincer la machine en début de campagne. Mais cette année, je me situe un cran au-dessus. J'avais des repères grâce à mes adversaires aux USA, mais aucune certitude. Je devais prouver que j'avais le niveau pour être devant.

« LE DERNIER TOUR STRESSANT »

Ce que tu as pu réaliser, malgré un cafouillage au départ...
J'ai un peu coincé au-dessus de la bosse, puis j'ai été poussée dans les barrières et j'ai dû descendre du machine. Mais je n'ai pas paniqué. Je voulais adopter mon propre rythme car le circuit était physique, intense, technique, sans le moindre moment de repos. Et finalement, je suis remontée assez vite, pour m'engager sur le chemin du podium. Dans le dernier tour, j'ai dû rester attentive, car la moindre crevaison ou chute pouvait réduire tout à néant. Le dernier tour fut assez stressant.

On a l'impression de retrouver une Caroline Mani métamorphosée par les Etats-Unis !
Je m'éclate là-bas ! J'ai construit ma nouvelle vie aux USA. Je suis heureuse, bien encadrée par mon équipe. Mon mécano est par exemple rentré en Europe avec moi pour me suivre sur les cross. Je suis sereine : les jambes, mais là tête aussi sont là. Il n'y a plus qu'à !

Pourquoi être partie Outre-Atlantique ?
J'en avais marre de l'Europe, j'avais besoin de découvrir autre chose. Je suis initialement partie pour achever mes études, mais la culture américaine me plait bien. Je ne me vois pas revenir vivre en Europe à court terme. Mais c'est sympa de rentrer ici, c'est comme si j'avais deux maisons ! Car j'ai aussi pas mal de supporters qui me suivent ici.

COUPE DU MONDE ET CHAMPIONNATS

Ton programme, désormais ?
Ma saison aux Etats-Unis fut assez chargée. J'ai gagné trois ou quatre épreuves, le challenge national de régularité, ce qui satisfait mes sponsors. Je suis désormais concentrée sur les Coupes du Monde, les France et le Mondial. En février, je rentrerai chez moi et on verra pour le calendrier de la prochaine campagne. La saison américaine se termine mi-décembre, donc je pourrai encore rentrer en France pour la fin d'exercice.

En l'absence de Pauline Ferrand-Prévôt, tu te positionnes en favorite pour le maillot tricolore !
Tout peut arriver, ça reste une course d'un jour. Je ferai tout pour y parvenir, y arriver sereine et terminer sans regret. Je ne sais pas trop où Lucie Chainel se situe, mais j'ai vraiment l'ambition de récupérer le bleu-blanc-rouge.

Et le podium au Mondial ?
En l'absence de Pauline et de Mariane Vos, la lutte me semble ouverte. Les prétendantes au podium sont nombreuses, et pourquoi pas m'y inclure? J'aborde course après course, on verra ce que ça donne. Ce n'est que mon premier podium en Coupe du Monde ! En tout cas, ça fait plaisir de se battre avec les meilleures.

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com
 

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