Quintana : «Eux ils ont déjà gagné, moi non…»

La Colombie l'attend, mais une partie de l'Espagne aussi. Il y a vingt ans, Miguel Indurain ramenait, pour Banesto et le clan historique d'Echavarri un cinquième et dernier maillot jaune sur les Champs. Le dernier maillot gagné à la pédale, puisqu'Oscar Pereiro a reçu pour Noël la tunique de Floyd Landis du Tour 2006… Après les rêves et les échecs successifs de Lucho Herrera, Fabio Parra, Santi Botero, Nairo Quintana a crevé l'écran dès sa première participation en tenant tête à Froome sur le Ventoux, en gagnant son étape, son podium, son maillot à pois et le classement du meilleur jeune. C'était à l'été 2013 et le «Monégasque» n'est plus revenu depuis se consacrant en 2014 avec succès à la conquête du Giro. Avant le départ d'Utrecht, il nous parle de ses envies et de son grand rêve.

Nairo pourquoi avoir choisi la «Route du Sud-La Dépêche du Midi» pour votre «remise en forme» avant le Tour de France ?

C'est une course très belle que j'avais disputée et gagnée il y a trois ans et j'en gardais un très bon souvenir avec un public sympathique, des étapes intéressantes, les Pyrénées… C'était aussi un bon moyen de reprendre sans trop de pression même si la venue d'Alberto a changé pas mal de choses…

Vous auriez aimé gagner ?

Ce n'était pas un objectif et j'ai essayé de suivre Alberto dans la descente du Port de Bales. Je n'ai pas pu, il allait trop vite, il connaissait trop bien la descente. Je fais deuxième, ça me suffit.

Vous faites partie des quatre grands favoris qui vont se présenter dans les meilleures conditions au départ d'Utrecht. C'est une situation nouvelle…

Froome a gagné le Dauphiné mais Nibali a été très impressionnant dans l'étape où il s'est imposé, et Alberto s'est montré vraiment fort sur le Giro, moi j'espère juste être bien pour faire la course avec eux. J'ai tout fait pour ça, je m'y suis préparé, on verra sur la route. Mais ce serait une erreur de ne penser qu'à nous quatre. Je crois que Van Garderen ne sera pas mal non plus et puis je me méfie des Français, de Thibaut Pinot, de Bardet (Ndlr : prononcer «Pinotte» et Bardette»…) D'ailleurs vous me mettez au niveau des autres mais moi, je n'ai jamais gagné le Tour contrairement à eux. Je n'ai fait que deuxième…

Comment jugez-vous les Pyrénées de cet été ?

J'ai reconnu la montée de la Pierre Saint-Martin avec José-Luis Arrieta et Imanol Erviti, après tant de jours sans montagne, l'entrée dans les Pyrénées va faire très mal. Cette arrivée et celle du Plateau de Beille peuvent déjà faire une importante sélection.

Vous progressez régulièrement depuis votre succès dans le Tour de l'Avenir, devenir le premier Colombien à ramener le maillot jaune à Paris, c'est une obsession ?

Pas une obsession non mais j'en ai envie. J'en ai même très envie. Je me dis aussi que si je n'y arrive pas cette année, j'aurais sans doute quelques autres occasions pour le faire. Je préfère parler de rêve que d'obsession. D'ailleurs ce rêve est en moi, je l'appelle le rêve jaune. Je me vois me préparer à Paris juste avant de mettre ce maillot, excité comme des fiancés qui vont se marier. Mais c'est encore un rêve…

Vous ressentez beaucoup de pression ou beaucoup d'envie ?

De la pression non, beaucoup d'illusion et l'envie de bien faire, ça oui. Le Tour sera long avec une troisième semaine vraiment dure dans les Alpes et beaucoup d'étapes où on pourra perdre du temps, mais c'est toujours comme ça.

Le Tour devrait être spectaculaire cette année.

Oui, avec autant de favoris sur un tel parcours, on va sans doute donner beaucoup de plaisir aux spectateurs.

Quel sera exactement le rôle d'Alejandro Valverde au sein de la Movistar sur le Tour ?

Il est prévu qu'il soit à mes côtés, particulièrement lors des étapes de montagne, mais en fonction du déroulement de la course il pourrait devenir aussi une autre option pour l'équipe.

Dans votre pays ça va être de la folie si vous rentrez avec le maillot ?

(II sourit) Ça, oui, beaucoup de gens aiment le vélo là-bas et encore plus le Tour de France. Pendant trois semaines, ils seront très nombreux à me suivre, j'aimerais leur donner du plaisir, faire une belle course pour eux aussi…

Est-ce que les journalistes vont revenir hurler sur la ligne comme au temps de Lucho Herrera ?

Ils seront assez nombreux je pense, mais ils vont aussi se coucher tard en Colombie pour faire vivre ces trois semaines du Tour de France !

Lors de la première semaine justement, il va falloir éviter les pièges, se méfier du vent aux Pays-Bas et surtout passer les pavés du Nord. Un exercice que vos compatriotes n'ont pas toujours apprécié. Ça vous fait peur ?

Non, pas du tout. C'est pour m'y préparer que j'ai disputé au printemps «A Travers la Flandre» et l'E3 d'Harlebeke. J'ai fini la première, pas la deuxième, mais j'ai eu de bonnes sensations. Je suis prêt pour ça aussi.

À la moindre occasion vous retournez en Colombie, c'est très important pour vous ?

Oui, énormément. Je suis bien là-bas, dans mon pays, ma maison, avec ma famille, mes amis. C'est vraiment important et je peux travailler en toute sérénité. Je ne pourrais pas passer des années entières sans y revenir.

Que faites-vous à Tunja du vélo bien sûr mais quoi d'autre ?

Du vélo c'est sûr on s'entraîne dur mais avec les copains j'ai parfois l'impression qu'on s'amuse il y a vraiment une bonne ambiance. Ensuite, je vous disais la famille d'abord… On a une petite propriété, je vais donner un coup de main à ceux qui y travaillent, sinon je me balade à la campagne, je vais faire des achats, j'écoute de la musique, de la musique de chez nous, campesina, carranguera, c'est de la musique folklorique mais je peux aussi écouter Shakira de la salsa ou tout autre chose…

Danser aussi ?

Oui mais pas trop !

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Digest

- Né le 4 février 1990 à Tunja

- 1,67 m, 58 kg

- Equipes : Boyaca es Para Vivirla (2009), Cafe de Colombia (2010-2011), Movistar (depuis 2012)

- Palmarès :2012 : Route du Sud-La Dépêche du Midi, Tour de Murcie, Tour d'Emilie) ; 2013 : Tour de Burgos, Tour du Pays basque ; 2014 : Tour d'Italie, Tour de Burgos ; 2015 : Tirreno-Adriatico 2015

- Sur le Tour : 1 participation (2e en 2013), 1 étape (20e, Annecy - Annecy-Semnoz), meilleur jeune et meilleur grimpeur

- Cette saison : 3e Tour de San Luis, 1er Tirreno-Adriatico, 78e A travers les Flandres, 35e GP Miguel Indurain, 4e Tour du Pays basque, 76e Flèche Wallonne, 83e Liège-Bastogne-Liège, 8e Tour de Romandie, 2e Route du Sud-La Dépêche du Midi

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Les premières colombiennes

PARTICIPATION : 26 juin 1975 à Charleroi, Martin Emilio «Cochise» Rodriguez (27e à Paris)

PODIUM : 24 juillet 1988 Fabio Parra 3e

ETAPE : 16 juillet 1984 17e étape Grenoble-l'Alpe d'Huez Luis Herrera

MAILLOT JAUNE : Victor Hugo Pena 9 juillet 2003 à Saint-Dizier

PODIUM ETAPE : 20 juillet 1983 Bourg d'Oisans-Morzine Edgar Corredor 3e

MAILLOT A POIS : Luis Herrera 1985

COL HORS CATEGORIE : Patrocinio Jimenez Tourmalet 1983

PODIUM MAILLOT A POIS : Patrocinio Jimenez 2e en 1983

EQUIPE FRANCAISE : Martin Ramirez Système U 1984

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Les Colombiens sur le Tour

1. Martin Emilio « Cochise » Rodriguez 1 (1975/27e)

2. Alfonso Florez 3 (1983 ab.10e ét./1984 18e/1986 27e)

3.Samuel Cabrera 6 (1983 57e/1984 32e/1986 11e/1987 np 14e ét/1988 31e/1989 49e)

4. Fabio Casas 1 (1983 ab 11e)

5. Edgar Corredor 4 (1983 16e ; 1984 ab 11e ét/1986 hd 18e ét/1988 41e)

6. Patrocinio Jimenez 4 (1983 17e/1984 15e/1986 21e/1988 51e)

7. Cristobal Perez 2 (1983 ab 8e ét/1987 101e)

8. Alfonso Lopez 3 (1983 64e/1984 65e/1986 hd 2e ét)

9. Abelardo Rios 2 (1983 44e/1984 np 7e ét)

10. Julio Alberto Rubiano 1 (1983 ab 11e ét)

11. Rafael Tolosa 1 (1983 ab 5e étape)

12. Martin Ramirez 4 (1984 ab 14e étape/1986 42e/1987 13e/1988 np 21e étape/1989 ab 9e ét)

13. Francisco Rodriguez 4 (1984 45e/1985 ab 6e ét/1986 hd 3e ét/1987 ab 19e ét)

14. Pablo Wilches 2 (1984 np 21e ét/1987 ab 20e ét)

15. Luis Herrera 7 (1984 27e, 1 étape/1985 7e, meilleur grimpeur, 2 étapes/1986 22e/1987 5e et meilleur grimpeur/1988 6e/1989 19e/1991 31e). PHOTO ????????

16. Rafael Acevedo 4 (1984 12e/1985 43e/1986 hd 2e étape/1987 18e)

17. Antonio Agudelo 3 (1984 19e/1985 hd 8e étape/1986 33e)

18. Manuel Cardenas 2 (1984 hd 12e étape/1986 71e)

19. Israël Corredor 3 (1984 78e/1986 106e/1988 49e)

20. Herman Loayza 2 (1984 60e/1985 66e/

21. Rogelio Arango 1 (1985 ab 5e ét)

22. Carlos Mario Jaramillo 6 (1985 73e/1986 55e/1987 ab 20e ét/1990 53e/1991 151e/1992 68e)

23. Reynel Montoya 4 (1985 41e/1986 15e/1990 37e/1991 58e)

24. Nestor Mora 4 (1985 118e/1986 83e/1987 63e/1990 86e)

25. Fabio Parra 5 (1985 8e 1 étape meilleur jeune/1986 ab 4e étape/1987 6e/1988 3e 1 étape/1989 ab 11e ét)

26. Marco Leon 1 (1986 86e)

27. Abelardo Rondon 2 (1986 hd 2e ét/1989 28e)

28. Pedro Soler 1 (1986 hd 2e ét)

29. Argemiro Bohorquez 2 (1986 ab 17e ét/1987 69e)

30. Omar Hernandez 4 (1986 ab 12e éta/1987 24e/1988 ab 19e ét/1989 hd 7e ét)

31. Raul Acosta 1 (1986 hd 2e ét)

32. Sergio Jaramillo 1 (1986 hd 2e ét)33. Antonio Londoño 1 (1986 ab 12e ét)

34. Gerardo Moncada 2 (1986 ab 12e ét/1987 el. 21e ét)

35. Heriberto Uran 1 (1986 50e)

36. Alberto Camargo 2 (1987 ab 17e étape/1989 20e)

37. Arsenio Chaparro 1 (1987 ab 11e ét)

38. Pedro Saul Morales 2 (1987 ab 13e ét/1989 ab 3e ét)

39. Oscar de Jesus Vargas (1987 ab. 20e ét)

40. Julio Cesar Cadena 3 (1987 46e/1988 42e/1989 76e)

41. Juan Carlos Castillo 1 (1987 36e)

42. Marco Antonio Leon 2 (1987 44e/1988 73e)

43. Henry Cardenas 2 (1988 ab 4e ét/1989 np 5e ét)

44. William Palacio 1 (1989 25e)

45. Humberto Parra 1 (1989 hd 7e ét)

46. Jose Roncancio 1 (1989 ab 11e ét)

47. Alvaro Mejia 6 (1990 48e/1991 19e et meilleur jeune/1992 ab 14e ét./1993 4e/1994 31e/1995 16e)

48. William Pulido 1 (1990 70e)

49. Martin Farfan1 (1990 ab.8e ét)

50. Nelson Rodriguez 4 (1990 32e/1993 100e/1994 16e 1 étape/1995 ab. 7e ét.

51. Julio Cesar Ortegon (1992 125e

52. Efrain Rico (1992 ab. 6E ét.

53. Oliveiro Rincon (1993 16e 1 étape/1994 ab.16e ét)

54. Hernan Buenahora 5 (1994 18e/1995 10e/1996 ab. 1ère ét./1997 22e/1999 64e )

55. Angel Carmargo 2 (1994 55e/1995 ab.15e ét)

56. Federico Muñoz 3 (1994 23e/1995 24e/1996 89e)

57. Juan-César Aguire 2 (1995 ab. 15e ét./1996 81e)

58. Hector Castano 1 (1995 ab. 18e)

59. José J. Castelblanco 2 (1996 71e/1999 37e)

60. Chepe Gonzalez 2 (1996 96e 1 étape/1998 ab. 18e étape)

61. Carlos Alberto Contreras (1999 19e)

62. Santi Botero 6 (2000 8e 1 étape/2001 8e/2002 4e 2 étapes/2003 np 18e ét./2004 75e/ 2005 51e)

63. Victor Hugo Pena 5 (2001 79e/2002 73e/2003 88e 1 étape CLM eq. maillot jaune 3 jours/2006 122e)

64. Felix Cardenas (2001 61e 1 étape/2007 106e/2008 ab. 11E ét.

65. Ivan Parra (2003 46e/2006 43e/2007 ab. 8E ét.

66. Juan Maurizio Soler 2 (2007 11e 1 étape meilleur grimpeur/2008 ab. 5e ét)

67. Leonardo Duque 3 (2008 53e/2009 94e/2011 121e)

68. Rigoberto Uran 2 (2009 52e/2011 24e

69. Nairo Quintana 1 (2013 2e, 1 étape, meilleur grimpeur, meilleur jeune)

70. José Serpa 2 (2013 21e/2014 48e)

71. Janier Acevedo 1 (2014 ab. 13)

72. John Darwin Atapuma 1 (2014 ab. 7e ét)

*Aucun Colombien au départ en 2010 et 2012

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Roue libre

Orica > Gerrans et Matthews têtes d'affiche. Les Australiens Simon Gerrans, déjà vainqueur de deux étapes du Tour, et Michael Matthews sont les deux premières options de l'équipe Orica. L'équipe : Michael Albasini (Sui), Luke Durbridge (Aus), Simon Gerrans (Aus), Daryl Impey (Afs), Michael Matthews (Aus), Svein Tuft (Can), Pieter Weening (PB), Adam Yates (GB), Simon Yates (GB).