Nicolas Boisson a « remordu à l'hameçon »

Brillant chez les Juniors puis lors de ses débuts chez les Espoirs, Nicolas Boisson avait arrêté la compétition en mai 2011 (lire ici). Mais il n'a jamais raccroché le vélo. Revenu l'an passé à la compétition en pass'cyclisme puis en 2e catégorie, le sociétaire du CC Etupes a retrouvé le haut niveau amateur le week-end dernier. Le Franc-Comtois, âgé de 25 ans, a participé grandement à la victoire finale d'Edouard Lauber sur le Tour du Chablais-Léman (Elite Nationale). Ravi de son week-end, l'entraîneur de la BTWIN U19 Racing Team a répondu aux questions de DirectVelo.com.
 
DirectVelo.com : En reprenant la compétition l'an passé en pass'cyclisme, tu imaginais recourir un jour avec la DN1 du CC Etupes ? 
Nicolas Boisson : Ce n'était pas forcément prévu en début de saison. J'ai remporté l'an dernier des épreuves 2e catégorie, le Championnat régional du contre-la-montre... Je n'avais pas couru en août ni en septembre. J'ai voulu poursuivre cet hiver. Je voulais me faire plaisir. Puis courir me permet d'être un peu plus crédible avec les jeunes coureurs que j'entraîne. Cette année, je m'étais fixé l'objectif de remporter la Ronde de Haute-Saône, une épreuve 2e catégorie mais j'ai finalement terminé 2e du général. Je ne savais pas si j'allais continuer après cette épreuve. Mais quand on a remordu à l'hameçon, on continue week-end après week-end... 
 
Qu'est-ce que ça t'a fait de retrouver le peloton Elite le week-end dernier ?
Au départ du Tour du Chablais, j'avais un peu d'appréhension. Je ne me suis pas lancé dans la course la plus facile ! Les parcours étaient difficiles, et il y avait un gros niveau. Mais je ne me suis pas trop soucié de tout ça. J'étais surtout content de retrouver la DN du CC Etupes. Ça reste mon club de mon cœur ! C'était sympa de courir par exemple avec Lucas Guyot, un coureur que j'ai entraîné pendant trois ans. Pour une fois, ce n'était pas à moi de faire le briefing.
 
« DEFENDRE UN MAILLOT, C'EST CE QUE JE SOUHAITAIS »
 
Avais-tu un rôle particulier de par ton expérience comme entraîneur ?
Je n'avais pas de rôle précis. Jérôme (Gannat) ne m'a rien dit mais forcément, je pense qu'il s'interrogeait sur mon niveau... Je n'avais disputé que des 2e catégorie, excepté le Circuit du Printemps. Les gars ont terminé 1er et 3e lors de la première étape (lire ici). Défendre un maillot de leader, c'est vraiment ce que je souhaitais. 
Au départ de la dernière étape, j'ai dit que je me sentais capable de les aider jusqu'au pied de la dernière difficulté, le col du Corbier. Finalement, j'ai été lâché un peu avant. Nous avons pris une déviation suite aux intempéries du week-end précédent, c'était plus dur que prévu (sourires). 
 
Quel était ton sentiment dimanche soir ?
J'étais super content. Je me suis battu avec mes moyens, je n'ai pas été ridicule. Edouard Lauber a pu garder le maillot jusqu'au bout. Je suis plus heureux de le voir gagner que si j'avais remporté une 2e catégorie. Je ne dénigre pas ces courses-là mais au Chablais, ça a été une victoire collective et tout le monde était content à l'issue de l'étape.
 
Vas-tu recourir avec la DN1 du CC Etupes ?
Si l'occasion se représente, pourquoi pas ? Avec mon métier, je ne peux pas m'engager à courir toutes les semaines. Je dispute ce jeudi la course du club, le Grand Prix du Pays de Montbéliard Agglomération (Elite Nationale). J'ai également prévu de participer à la Nocturne de Luxeuil, une 2e catégorie qui aura lieu le 29 mai. Je ne pourrai pas courir entre ces deux courses en raison de mes déplacements professionnels. Le 31 mai, je pense assister à Paris-Roubaix Espoirs. C'est un objectif pour Damien Touzé (CC Etupes), j'ai envie d'y être. En juin, je pense pouvoir courir tous les dimanche. Avant d'être en stage montagne avec mes coureurs. Je peux plus ou moins rouler, mais courir n'est pas évident. 
 
Tu t'imagines courir encore longtemps ?
Si je peux concilier les deux.... Nous verrons l'année prochaine. Je pourrai revenir en Elite assez facilement mais ça demande du temps, et je ne l'ai pas toujours. 
 
« MON TELEPHONE EST RESTE ALLUME POUR MES COUREURS »
 
En reprenant la compétition à un très bon niveau, le risque n'est-il pas de redevenir plus coureur qu'entraîneur ? 
Le week-end dernier, pendant le Tour du Chablais, je ne travaillais pas. Mais ça ne m'a pas empêché d'avoir mes coureurs au téléphone. Par exemple, j'ai eu tous les jours Simon Guglielmi qui disputait la Course de la Paix Juniors avec l'Equipe de France. Mon téléphone est resté allumé pour mes coureurs pendant le week-end. 
 
Les coureurs que tu entraînes sont curieux de tes sensations sur le vélo ?
Ça dépend des coureurs. Les Juniors 2e année et les Espoirs me demandent comment ça se passe pour moi. Ce n'est pas forcément le cas des Cadets qui ne m'ont pas connu comme coureur.
 
Est-il facile d'entraîner Nicolas Boisson ?
Je n'ai pas la motivation pour m'auto-entraîner. Je fais juste quelques intensités dans les bosses. Mais ça permet de me faire des rappels, voir ce que les coureurs endurent. Même si j'ai été coureur, tu perds vite l'habitude. Puis ça me permet de réapprendre au niveau tactique. Les jeunes perdent beaucoup de courses en raison d'une tactique défaillante. Au Chablais, Jérôme a fait le briefing. Moi, j'ai parlé aux coureurs sur le vélo. Je savais à quel moment il fallait accélérer, ou au contraire lever le pied. 

Crédit photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com
 

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