Konovalovas : « L'histoire de Dieu et d'un ticket de loto »

Vainqueur des 4 Jours de Dunkerque, Ignas Konovalovas renoue avec la victoire cinq ans après son contre-la-montre du Tour d'Italie. Le Lituanien du Team Marseille 13-KTM raconte à DirectVelo.com comment il s'est imposé, devant Brian Coquard (Team Europcar) et Alo Jakin (Auber 93) à l'issue de la dernière étape disputée dimanche entre Cappelle-la-Grande et Dunkerque - (voir classements).
 
DirectVelo.com : Journée stressante dans la défense de ton maillot de leader ?
Ignas Konovalovas : Oh que oui ! C'est une surprise et un grand bonheur de remporter les 4 Jours de Dunkerque, après ma prise du maillot samedi au Mont Cassel. J'ai compris que c'était gagné seulement une fois la ligne d'arrivée franchie. Auparavant, j'étais trop concentré. Toute la journée, j'ai craint de perdre, notamment à cause des nombreuses attaques et des coureurs qui frottaient. Dans le final, il y avait des risques de chutes. Comme tu ne sais pas comment l'UCI va interpréter le règlement d'un accident survenu dans les trois derniers kilomètres, tu te dis qu'il vaut mieux ne pas tomber. C'est bon, je suis passé ! Et je sais pourquoi : c'est grâce à toute l'équipe.
 
Penses-tu que ta formation va être encore plus respectée par les grandes du peloton ?
Nous sommes déjà respectés. Aujourd'hui, nous avons couru comme les plus grandes équipes. Les gars ont contrôlé le peloton pendant presque toute l'étape. Je n'ai jamais eu à faire un effort personnel. Même à 400 mètres de la ligne, j'avais toujours un équipier [Evaldas Siskevicius] à côté de moi. Parfois, tu t'attribues les mérites d'une victoire. Mais ici, c'est clairement tout le Team Marseille 13-KTM qui a remporté les 4 Jours de Dunkerque.
 
Ton coéquipier Evaldas Siskevicius estime que ce succès est « plus une affaire de cerveau que de jambes ». Tu es d'accord avec lui ?
Tout à fait ! L'équipe a parfaitement couru. Nous avions certes la « chance » de ne pas défendre le maillot rose de leader dès le premier jour [Konovalovas termine 3e de la première étape - voir ici, NDLR], mais par la suite nous n'avons jamais gaspillé nos forces. Nous avons pris nos responsabilités au bon moment. Par exemple, samedi, dans l'étape décisive au Mont Cassel, nous n'avons pas bougé jusqu'à quatre tours de l'arrivée. Nous étions cinq coureurs de l'équipe sur un peloton de 20 ! Quand Julien Loubet a embrayé dans le dernier tour, il y a eu du dégât !

« JE N'OSAIS PAS M'AFFIRMER »
 
Personnellement, tu as aussi couru juste ?
Disons que j'ai pris des risques au bon moment. Souvent, je me dis en pleine course : « Pourquoi tu n'as pas attaqué à cet endroit ? ». J'ai des regrets. C'est pour ça que je ne gagne pas. Mais cette année, je me sens enfin en confiance, j'ose davantage de choses. J'espère continuer sur cette lancée lors des prochaines épreuves [GP de Plumelec, Boucles de l'Aulne, Boucles de la Mayenne].
 
Est-ce ce manque de confiance qui t'a empêché de gagner depuis 2009, à l'exception de tes titres de Champion national ?
Oui, je pense. J'étais enfermé dans un rôle d'équipier. J'avais de bons résultats sur les classiques du Nord, mes courses préférées. Il me manquait le petit truc pour faire la différence. Même quand j'avais de bonnes jambes, je n'osais pas m'affirmer. Je restais dans le peloton et j'attendais. J'étais un peu comme le mec dans cette blague... Bon, allez, je vous raconte une histoire drôle. C'est un gars qui prie Dieu : « Mon Dieu, faites que je gagne au loto ! ». Chaque jour, il répète sa prière. Un jour, Dieu en a assez et lui répond : « Si tu veux gagner au loto, commence par acheter un ticket ».
 
Crédit photo : DR
 

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