Contraint à l'abandon, samedi, lors de l'avant-dernière étape de Paris-Nice, Warren Barguil récupère tout doucement. Le Morbihannais de la formation Giant-Alpecin se remet de sa sévère chute survenue jeudi au pied du col de la Croix-de-Chaubouret. Il devrait être au départ du Tour de Catalogne lundi prochain.
Warren Barguil, peut-on avoir de vos nouvelles ?
Disons que ça pourrait aller mieux. J'ai mal un peu partout. Je me sens également bien fatigué depuis ma chute. Le lendemain de cette chute (vendredi), je m'étais déjà battu avec moi-même pour terminer l'étape dans la mesure où je tenais absolument à arriver à Nice. Malheureusement, j'ai dû abandonner le lendemain.
Vous étiez pourtant présent dans la grande échappée du jour samedi...
Quand le coup s'est formé, j'ai dit à un gars de l'équipe d'y aller, il n'a pas pu. Du coup, je me suis fait violence pour y aller. Ça roulait très vite mais j'ai réussi à prendre le groupe. J'avais des sensations correctes. Malheureusement, après 110 kilomètres, c'est devenu plus beaucoup compliqué pour moi. Dans une bosse, j'ai craqué physiquement. Je me suis battu comme je pouvais mais à un moment donné, je n'en pouvais plus. Cela ne me ressemble pas d'abandonner (zéro abandon en 2014) mais là, c'était trop dur... Quand je suis allé chercher mon vêtement de pluie à la voiture, je n'ai pas réussi à rentrer sur le groupe, j'ai compris que ce n'était pas la peine d'insister. Il y avait une descente dangereuse qui arrivait, cela ne servait à rien de prendre de risque.
Moralement, on imagine que cela ne doit pas être évident...
Je suis très très déçu. Paris-Nice se terminait chez moi et j'avais tellement à coeur de bien faire. Je voulais démontrer aux gens que j'ai fait le bon choix en m'installant dans le Sud. Je n'ai pas pu m'exprimer. Je n'ai pas quitté la Bretagne pour aller chercher le soleil dans le Sud. J'ai quitté la Bretagne pour m'entraîner dans les cols et je n'ai pas pu m'exprimer. C'est un gros sacrifice de vivre loin de sa famille. Je voulais montrer que ce sacrifice porte ses fruits... C'est frustrant, je me sentais vraiment bien lors des premières étapes de Paris-Nice. Le jour où je suis tombé, je pense que j'avais les moyens de bien faire. La montée de la Croix-de-Chaubouret me convenait bien...
Pouvez-vous nous rappeler les circonstances de votre chute...
Quand j'ai voulu remonter le peloton, un coureur a ralenti, j'ai sans doute mal apprécié sa vitesse, je me suis mis en danseuse et je l'ai percuté. J'ai pris sa roue arrière et ma tête a tapé fort le sol. Je me demande d'ailleurs si je n'ai pas perdu connaissance dans la mesure où je ne me souviens plus de tout. J'ai mis du temps à repartir. La civière était sortie de l'ambulance mais j'ai préféré repartir avec mon deuxième vélo. Quand je suis arrivé dans le bus de l'équipe, le kiné a compris que je n'étais pas bien... J'avais peur au niveau de mon fémur.
Quel est votre programme à présent ?
Je n'ai pas roulé dimanche, je me suis reposé encore aujourd'hui. Je vais peut-être aller rouler une heure demain (mardi). J'espère être au départ du Tour de Catalogne lundi. J'ai une semaine pour me remettre.
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