Interview - Gorka et Ion Izagirre, le portrait de famille

 

Vidéo - Gorka Izagirre sur le Tour de France 2011

Ils sont quelques-uns dans ce cas, avec cette particularité de pouvoir courir au sein de la même équipe que leur frère. Cyclism'actu s'est tourné vers la Movistar, une équipe particulière comptant trois fratries : les frères Izagirre, Herrada et Quintana. Questions croisées, points de vues et ambitions, nous avons interrogé Gorka et Ion Izagirre sur un certain nombre de points, mettant en parallèle leurs similitudes et leurs différences. Portrait de famille, c'est parti.

 

L'aîné à la loupe

Gorka est l'aîné de la fratrie, joue t-il le rôle du grand frère ?

Ion : En vérité, nous nous soutenons mutuellement. Lorsque j'étais plus jeune mon frère me donnait toujours des conseils mais à l'heure actuelle, nous prenons soin l'un de l'autre et nous nous conseillons.

Gorka : Cela s'est toujours bien passé. C'est toujours une aide supplémentaire d'avoir un frère à ses côtés, surtout dans ce sport. Nous nous entraiderons toujours, peu importe le sujet.

 

Se faît-il du soucis quand à vos niveaux respectifs ? Être le meilleur des deux, c'est important ?

Ion : Je ne crois pas. Nous sommes à un moment, sportivement parlant, où dans certains moments l'un est meilleur que l'autre et vice versa mais c'est normal, nous avons chacun nos qualités et nous devons savoir les exploiter.

Gorka : Non, pas vraiment. A vrai dire, c'est un honneur d'avoir un frère à ce niveau !

 

Parfois des rapports très forts unissent deux frères. Serait-il capable de partir de la Movistar pour que vous, Ion, puissiez y rester ?

Ion : Nous avons toujours été liés et nous voulons rester ainsi, mais si à un moment, nos chemins venaient à se séparer, cela ne poserait pas de problème.

Gorka : On ne sait pas. L'occasion ne s'est jamais présentée...

 

Ion, quelle est la plus grande différence entre Gorka et vous ?

Ion : Peut-être notre façon d'être. Gorka est plus impulsif, plus viscéral, il a plus de caractère et sait davantage ce qu'il veut. Moi je suis plus tranquille sur ce point et c'est quelque chose que je préfère.

Gorka : Dans notre façon de courir, je dirais qu'actuellement, il est plus régulier que moi.

 

Ion, graine de champion

Certaines fratries n'arrivent pas à franchir le rubicon. Le cadet n'arrivant pas à faire aussi bien que l'aîné. Gorka, pensez-vous qu'être professionnel deux saisons avant Ion ait pu lui procurer un stress supplémentaire ?

Gorka : Non non, nous n'avons jamais eu de pression de côté dans la famille !

Ion : Ce n'est ni plus facile ni plus difficile, passer professionnel est toujours compliqué, cela demande de faire beaucoup de sacrifices et beaucoup de travail pour y arriver. J'ai eu l'opportunité d'avoir une référence comme lui, qui a toujours su m'inspirer. 

 

Ion a accumulé de bons résultats en 2014, sur les courses d'un jour comme lors du championnat d'Espagne ou sur celles d'une semaine (8e en Romandie, 2e en Pologne). 2015 sera l'année d'une victoire au classement général d'une course par étape ?

Gorka : Je n'en doute pas. La saison passée a été très bonne et je suis sûr qu'il sera une nouvelle fois à la bagarre dans ce type de course.

Ion : Oui en effet,  c'est l'une des choses qui me motive le plus, je veux me battre sur ces courses parce que je peux y arriver, je me suis déjà montré deux années consécutives sur le Tour de Pologne et maintenant je veux me montrer sur d'autres tours d'une semaine.

 

On parle souvent des points forts des uns et des autres. Mais si vous deviez pointer un point faible chez Ion, ce serait...

Gorka : Le point faible de mon frère, selon moi, c'est qu'il doit prendre bien plus confiance en lui. Il a déjà fait des progrès en 2014 à cet égard, et doit continuer sur cette voie en 2015.

Ion : Je ne sais pas, même si je manque de confiance en moi et en mes capacités. Le cyclisme ce n'est pas seulement pédaler, monter et descendre, c'est beaucoup plus que ça et c'est pour ça que je dis que la confiance est un des points fondamentaux.

Chacun d'entre nous a grandi avec un idole dans le peloton. Celui de votre frère, vous le connaissez ?

Gorka : Je ne sais pas. Aucune idée.

Ion : Hum... Quand j'étais petit, j'aimais bien Jan Ullrich, depuis que j'ai vu le Tour en 1996 je voulais faire comme lui, c'était le cycliste que j'admirais.

 

Deux frères, deux visions identiques du vélo ?

Le coureur qui vous a le plus impressionné dans le peloton, c'est...

Gorka : Pour moi, c'est Alejandro Valverde.

Ion : Je ne sais pas, li y en a quelques-uns ! Valverde est l'un d'eux, les choses qu'il fait... Madre mia, c'est un "superclase" !

 

La course que vous aimeriez remporter ? 

Gorka : Je pense que toutes les courses sont de même importance.

Ion : Qui n'aimerait pas gagner le championnat du monde ? Moi, je suis l'un d'entre eux.

 

Le meilleur âge pour prendre sa retraite ?

Gorka : Ce n'est pas une chose à laquelle j'ai pensé. Je n'ai rien prévu.

Ion : Pour être franc c'est une chose qui ne m'est pas venue à l'esprit. Quand l'heure sera venue, on verra.

 

Il y a t-il une course que vous aimeriez courir à nouveau, avec de plus grandes attentes ?

Gorka : Oui, le Tour des Flandres.

Ion : Oui, les classiques Ardennaises par exemple, ce sont des courses spéciales, mais jamais je ne m'y suis trouvé comme je l'aurais aimé.

 

Deux frères en course, il y a un petit challenge ! Qui de vous deux finira avec le plus grand nombre de victoires ?

Gorka : Moi.

Ion : Je ne sais pas et je n'y pense pas. Ce n'est pas mon objectif de remporter plus de courses que mon frère. Celui qui aura le plus de victoire quand nous raccrocherons paiera un repas à l'autre ahah !