Interview - Van Avermaet : «Remporter une grande course»

 

Vidéo - Greg Van Avermaet, 2e du Tour des Flandres 2014

En 2014, Greg Van Avermaet a sûrement réalisé la meilleure saison de sa carrière. Ses résultats ont prouvé une certaine constance tout au long de l'année : 2e de l'Omloop Het Nieuwsblad, 2e du Tour des Flandres, 17e de Paris-Roubaix, 5e de l'Eneco Tour, 5e au GP de Québec et 5e de la course en ligne des championnats du monde... Une saison pleine, qui ne le satisfait pas entièrement, lui le coureur "ambitieux". Avant d'entamer cette nouvelle saison dès le Tour du Qatar, le coureur de l'équipe BMC Racing Team se confie en exclusivité à Cyclism'Actu ! Cette année, le Belge, qui va bientôt devenir papa, veut franchir la dernière marche en remportant une grande course. Pour combler cette envie, le coureur de 29 ans aura, avant tout, deux objectifs principaux en 2015 : le Tour des Flandres, en avril, et le Mondial, en septembre. Outre ses objectifs, il nous parle aussi de sa relation avec l'autre leader de la BMC sur les classiques, Philippe Gilbert. Entretien avec le natif de Lokeren !

 

En 2015, vous serez le leader de l’équipe BMC sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Après une 2e place sur le Ronde, en 2014, votre objectif en 2015 ne peut qu’être la victoire sur l’une de ces deux courses ?

Pour moi, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix représentent toujours les courses les plus importantes de l'année. C'est donc essentiel pour moi d'être bon sur ces courses-là, puisque la période des Flandriennes est toujours un objectif de saison. Les classiques, que ce soit de Milan-San Remo à l'Amstel Gold Race, sont très importantes à mes yeux. Gagner le Tour des Flandres serait quelque chose de bien pour moi. J'ai terminé second l'an dernier, 4e, deux ans avant (en 2012, ndlr), et 7e en 2013... Ce sont de bons résultats... Et je pense que c'est possible d'obtenir la victoire sur le Tour des Flandres dès cette année.

 

Quels sont vos petits secrets pour les classiques flandriennes ?

Avant tout, c'est le rapport poids-puissance qui entre en jeu dans la performance sur les pavés. Après, il y a aussi la très bonne connaissance du parcours. Ce point est primordial pour savoir comment il faut se positionner dans la course. Pour bien se replacer, il faut aussi sentir le bon moment. Je pense que ce type de classiques est très spécial. Il faut donner le meilleur de soi pendant une longue période et pendant de nombreux kilomètres. Il faut être le mieux possible dans la dernière heure de course. Il faut tenir le plus longtemps possible et aller chercher loin dans ses retranchements. Et ce domaine de la résistance représente, pour moi, la meilleure des choses sur ces courses-là.

 

"Le doublé est certainement possible"

 

Pensez-vous avoir les capacités pour réaliser, un jour, le doublé Tour des Flandres - Paris-Roubaix ?

Tout est toujours possible (rires, ndlr) ! Mais, ce serait déjà très bien de remporter l'une de ces deux courses. Après, si vous terminez premier au Tour de Flandres, vous allez à Paris-Roubaix avec moins de pression sur les épaules. Le doublé est certainement possible, même si Roubaix arrive très peu de temps après le Ronde. Pour réussir cela, il faut un peu être chanceux aussi. Mais, avant de penser à ce doublé, je souhaite d'abord essayer de remporter soit les Flandres soit Paris-Roubaix.

 

Votre profil de flandrien-puncheur vous permet de viser pratiquement toutes les grandes classiques du calendrier World Tour. Comment avez-vous fait votre choix pour l’année 2015 ?

Pour commencer, mon premier grand objectif de la saison sera Milan-San Remo. Après, il y aura les Flandres, Roubaix et aussi l'Amstel Gold Race. Ce sont des objectifs très importants pour moi. Si vous êtes à un bon niveau à San Remo, il suffit alors d'entretenir sa forme jusqu'à l'Amstel, tout en étant chanceux, pour essayer de réussir au mieux les objectifs fixés.

 

"Être le seul leader de l'équipe sur le Tour des Flandres, ça me met plus de pression"

 

Cet hiver, vous aviez expliqué vouloir être le leader unique de votre équipe sur les Flandriennes, sans la présence de Philippe Gilbert. Selon vous, ce n’est donc pas mieux d’avoir deux leaders sur les grosses courses du calendrier, quitte à ce qu'il y ait un numéro 1 et un numéro 2 ?

Être le seul leader de l'équipe sur le Tour des Flandres, ça me met plus de pression, c'est certain. Mais, d'un autre côté, cela me rend plus confiant, car en tant que leader unique vous avez toute l'équipe autour de vous. Et c'est un bon point dans les classiques ! Après, cela dépend aussi des courses sur lesquelles vous allez être leader unique et comment vous vous sentez. Quelques fois, c'est un avantage d'avoir deux leaders au sein d'une même équipe, mais, avoir qu'un leader unique à protéger peut aussi être quelque chose de bénéfique.

 

"Mon but est de réaliser une bonne campagne 2015 de classiques flandriennes"

 

En 2015, Philippe Gilbert et vous aurez des objectifs différents. Comment avez-vous géré cela, alors qu'il voulait lui aussi être sur les Flandriennes ?

Nous avons simplement suivi le même programme que l'année dernière. Nous avions vu que cela avait plutôt bien marché, donc nous avons décidé de refaire la même chose cette saison. Philippe aura des objectifs à partir de l'Amstel, soit sur les Ardennaises, au moment même où les miens seront terminés puisque mon but est de réaliser une bonne campagne 2015 de classiques flandriennes. C'est juste la décision de l'équipe ! Et, personnellement, je pense que c'est un bon choix. L'équipe sera vraiment forte sur les deux campagnes de classiques. Nous avons une très bonne équipe pour performer et surtout pour gagner !

 

Quelles relations entretenez-vous avec votre compatriote Philippe Gilbert, l'autre leader de l'équipe sur les classiques ?

Notre relation est assez bonne ! De temps en temps, nous courons ensemble. Et nous avons vu, par le passé, que notre entente était plutôt bonne. En 2014, sur les Mondiaux, Philippe a roulé pour moi, alors que je m'étais mis à son service, un peu plus tôt, sur l'Amstel Gold Race. Ceci montre bien que nous avons de bons rapports. Je pense que nous pouvons gagner beaucoup de courses ensemble. Nous sommes tous les deux de bons coureurs, mais nous n'avons pas exactement les mêmes caractéristiques. Je pense qu'il est meilleur grimpeur que moi. Et je suis un peu plus sprinteur que lui. En tout cas, nous allons continuer à travailler ensemble ! Et je suis sûr que, dans les années à venir, nous allons réaliser un bon travail ensemble et que nous allons faire de grands résultats.

 

"Cette année, je pense avoir une belle opportunité sur les Mondiaux..."

 

Nous avons beaucoup parlé de la période des classiques. Parlons un peu désormais du reste de votre saison. Après le mois d'avril, vous allez sûrement viser le Tour de France et les Mondiaux. Quels seront vos autres objectifs ?

Cette année, je pense avoir une belle opportunité sur les Mondiaux... Tout simplement parce que la course en ligne ressemblera à une classique des Flandres. De toute façon, le Mondial représente toujours le deuxième grand objectif de ma saison. Et en 2015, ce sera encore le cas ! Et peut-être plus que jamais. Je vais tout faire pour réaliser un bon résultat. L'an dernier, j'ai terminé 5e des Mondiaux. Mais, cette année le parcours est encore plus à ma convenance qu'en 2014 !

 

"Je pense que ce parcours me convient très bien"

 

Que pouvez-vous nous dire sur ce parcours de Richmond ?

Nous avons quelques Américains dans l'équipe. Ils ont déjà reconnu le parcours et j'ai donc discuté avec eux pour savoir exactement comment il allait être. Alors, le tracé sera composé de petites montées. Il y aura 3 ou 4 côtes à escalader à chaque passage. Et, de ce fait, ce sera très dur dans le final parce que le circuit est très court. Il y aura donc beaucoup de dénivelé positif. Et, je pense que ce parcours me convient très bien. Il me correspond !

 

Quel sera votre programme de courses pour le début de la saison ?

Je vais commencer par le Tour du Qatar et le Tour d'Oman. Comme l'an dernier, en fait. Ensuite, je ferai deux courses en Belgique : l'Omloop Het Nieuwsblad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Je serai après sur les Strade Bianche, une course qui m'attire beaucoup. Par la suite, il y aura Tirreno-Adriatico, juste avant d'entamer la période des classiques : Milan-San Remo, Gent-Wevelgem, Ronde van Vlaanderen, Paris-Roubaix et Amstel Gold Race. Un beau programme !

 

"Ce sera un changement de vie pour moi"

 

Vous avez récemment déclaré une bonne nouvelle sur les réseaux sociaux : vous allez devenir papa, pour la première fois, au cours de l’année 2015. Cet événement peut-il faire évoluer votre carrière ?

Bien sûr, ce sera un changement de vie pour moi ! Je pense que je serai plus léger après cela. Cela faisait déjà plusieurs années que j'étais avec ma petite amie et je pense que nous avons pris la bonne décision en choisissant de devenir de "vieux" parents (rires, ndlr). Ce sera un grand évènement pour nous. Et je pense que ceci va m'aider dans ma carrière !

 

Vous avez 29 ans. Chaque année, vos résultats sont en progression. Pensez-vous pouvoir encore franchir un nouvel échelon en 2015 ?

Je l'espère (rires, ndlr) ! Je suis quelqu'un d'ambitieux : j'ai toujours envie de faire mieux que les années précédentes. Je me sens très bien dans mon équipe. Et, j'ai maintenant la chance d'être le leader dans les classiques que j'aime. Mais, le temps passe vite... Et, il est temps pour moi de remporter une grande course du calendrier mondial ! Maintenant, je suis donc un peu "nerveux", car j'ai vraiment envie de gagner les courses que je vise. Et je serai ravi que cela arrive en 2015...

 

Propos recueillis par Alexis ROSE.